Pourquoi Elon Musk pourrait quitter Tesla

 

Elon Musk, le PDG emblématique de Tesla, pourrait-il quitter la société qu'il a contribué à faire connaître dans le monde entier ? C'est en tout cas ce que laisse entendre Robyn Denholm, la présidente du conseil d'administration de l'entreprise, qui appelle les actionnaires à approuver l'énorme rémunération du milliardaire.

Le 13 juin prochain, les actionnaires de Tesla devront trancher une question épineuse : accorder ou non à Elon Musk, le PDG milliardaire du groupe américain, une rémunération de 56 milliards de dollars pour ses réalisations passées.

Un vote qui pourrait avoir des conséquences majeures sur l’avenir du constructeur automobile, et qui soulève de nombreuses questions éthiques et financières.

Une rémunération record pour des réalisations passées : un choix inhabituel

Tout d’abord, il convient de préciser que ce montant de 56 milliards de dollars, le plus important de l’histoire pour un dirigeant, avait été mis en place en 2018, mais annulé en janvier par un juge du Delaware.

Le caractère inhabituel de ce nouveau vote réside dans le fait qu’il demande aux actionnaires de payer Elon Musk pour un travail déjà accompli, plutôt que pour des performances futures. Traditionnellement, les CEO sont rémunérés en fonction de ce qu’ils sont censés accomplir, pas pour des réalisations passées.

Alors pourquoi ce choix inhabituel ? Selon Robyn Denholm, la présidente du conseil d’administration de Tesla, il s’agit de s’assurer que le PDG milliardaire reste bien au sein de l’entreprise, et continue à y apporter ses idées et son énergie. « Ce que nous avons reconnu en 2018 et que nous continuons de reconnaître aujourd’hui, c’est qu’une chose qu’Elon n’a certainement pas, c’est un temps illimité », a-t-elle déclaré.

« Il ne fait pas non plus face à une pénurie d’idées et d’autres endroits où il peut faire une différence incroyable dans le monde. Nous voulons que ces idées, cette énergie et ce temps soient chez Tesla, pour le bénéfice de vous, nos propriétaires. Mais cela nécessite un respect réciproque. ».

Elon Musk, un PDG aux multiples casquettes

Cette déclaration de Robyn Denholm laisse entendre que Elon Musk pourrait camper dans « d’autres endroits » sans motivation appropriée.

Et il faut bien avouer que le PDG de Tesla a effectivement de nombreuses autres casquettes, qui pourraient l’éloigner de la société qu’il a contribué à faire connaître dans le monde entier.

En plus de Tesla, Elon Musk est, en effet, le fondateur et le PDG de SpaceX, spécialisée dans les voyages spatiaux. Il est également le co-fondateur de Neuralink, une société qui travaille sur la création d’interfaces cerveau-machine, et de The Boring Company, une entreprise de construction de tunnels. Sans oublier qu’il a acquis Twitter, renommé X, le célèbre réseau social, pour la modique somme de 44 milliards de dollars.

Autant de projets différents qui détournent forcément l’attention de Elon Musk de Tesla, qui est pourtant la principale source de sa richesse et de sa popularité.

D’où la crainte de nombreux investisseurs quant à son avenir au sein de l’entreprise, et la nécessité pour la société de s’assurer qu’il reste bien en place.

Un vote crucial pour l’avenir de Tesla

Ce vote du 13 juin est donc un véritable test pour les actionnaires de Tesla. D’un côté, il y a ceux qui soutiennent Elon Musk sans réserve, à fond derrière sa vision pour l’entreprise. Pour eux, Elon Musk mérite cette rémunération pour avoir fait de Tesla ce qu’elle est aujourd’hui. De l’autre, il y a ceux qui veulent protéger leurs investissements et exigent une meilleure gestion financière.

Une étude de la plateforme de trading eToro du mois dernier a montré qu’environ 25 % des actions de Tesla ont déjà voté, a déclaré Reuters. Parmi ceux-ci, plus de 80 % étaient en faveur de la rémunération pour Elon Musk.

Reste à savoir si cette tendance se confirmera lors du vote final, et si les actionnaires de Tesla seront prêts à débourser 56 milliards de dollars pour s’assurer que leur CEO milliardaire reste bien en place.

Une chose est sûre : l’avenir de la société, et peut-être même celui de l’industrie automobile dans son ensemble, pourrait bien se jouer lors de ce vote historique.