Tesla : les nouvelles batteries 4680 sont-elles si révolutionnaires qu’annoncé ? Voici un début de réponse

 
Tesla vient de publier le passeport batterie de son pickup électrique, le Cybertruck, équipée des fameuses cellules 4680. Celles qui sont censées révolutionner les batteries des voitures électriques Tesla, avec bon nombre d’avantages. Mais qu’en est-il dans la réalité ?
Batterie Tesla avec cellules 4680

Tesla fait partie des pionniers de la voiture électrique, avec la commercialisation de sa Model S depuis 2012. Mais également parce que le constructeur américain fait partie des premiers à avoir intégré le passeport batterie, avec un premier prototype en 2023, à côté du concurrent allemand Audi. Dans son rapport Impact 2023 qui liste les actions prises en faveur de l’environnement sur l’année passée, Tesla annonce que le Cybertruck est la première voiture électrique dans le monde à inaugurer un passeport batterie finalisé. Le Volvo EX90 sera aussi l’une des premières voitures électriques à fournir un passeport batterie.

Celui de Tesla n’est pas encore publié publiquement, mais le constructeur américain affiche une capture d’écran permettant d’avoir quelques informations intéressantes sur la batterie du Cybertruck qui intègre les fameuses cellules 4680 qu’on attendait de pied ferme depuis de nombreuses années. Pour rappel, elles se retrouvent également dans le Tesla Semi, et sont censés apporter une petite révolution chez Tesla. Elon Musk annonçait en effet une autonomie en hausse de 16 % et des coûts de production inférieurs aux batteries classiques.

Batterie 4680 du Tesla Cybertruck

La réalité derrière les cellules 4680 de Tesla

Le passeport batterie nous permet de connaître la densité énergétique de l’immense batterie d’une capacité de 123 kWh du Cybertruck : 170 Wh/kg. C’est la quantité d’énergie stockée dans 1 kg de batterie. Et un rapide coup d’œil au prototype de passeport batterie de la Tesla Model 3 nous permet de connaître la densité énergétique de la batterie de 78,05 kWh produite par LG en 2022 : 162 Wh / Kg.

En d’autres termes, la batterie 4680 de Tesla produite en 2024 permet de stocker 5 % d’énergie en plus pour le même poids que la batterie de LG de 2022. Dans les deux cas, il s’agit de la chimie NMC (nickel-manganese-cobalt), connue pour être l’une des meilleures en termes de densité énergétique. Ce qu’il faut retenir, c’est qu’on est loin des 16 % annoncée par Tesla il y a quelques années.

On peut difficilement comparer la densité énergétique avec les annonces récentes de CATL ou BYD, car ces derniers communiquent souvent sur des densités énergétiques au niveau de la cellule, et non pas au niveau d’un pack complet de batterie. Ce dernier pèse plus lourd, notamment du fait de l’intégration du système de refroidissement. Il faudra donc attendre la publication d’autres passeports batterie pour pouvoir comparer plus précisément les différentes voitures entre elles.

Et face à la concurrence ?

Précisons toutefois que les deux prototypes de passeport batterie d’Audi laissaient apparaitre une densité énergétique de respectivement 157 Wh / kg et 172 Wh / kg pour les batteries de 114 et 100 kWh produites par Samsung et CATL pour les voitures électriques de la marque en 2022. On imagine alors que les nouvelles batteries produites par ces deux géants asiatiques sont désormais au-delà de 170 Wh / kg et font donc mieux que Tesla.

Pour aller plus loin
Tesla a trouvé le moyen de réduire le prix de ses voitures électriques dans les prochains mois

Lors de l’annonce des derniers résultats financiers, Elon Musk a d’ailleurs précisé que Tesla espérait pouvoir produire ses batteries en interne avec un coût similaire à celui de ses fournisseurs, ce qui n’est pas le cas actuellement. Avant d’ajouter que pour le moment, Tesla préfère acheter les batteries à ses fournisseurs, qui sont moins chères.

Tesla ferait appel à ses fournisseurs

Le 24 juin dernier, on apprenait, via Teslarati, par des sources anonymes que LG allait lancer la production de cellules 4680 dans son usine en Corée du Sud en se basant sur le design créé par Tesla. On peut donc se demander si Tesla réussira à produire en masse et à bas coût ses cellules 4680 ou si l’entreprise comptera surtout sur ses fournisseurs, qui ont plus d’expérience dans le domaine. Avec forcément un coût théorique supérieur, car la production ne sera pas internalisée.

L’autre grande question est de savoir si les batteries 4680 sont réellement plus avantageuses que d’autres technologies, en termes de rapport densité / prix. Surtout quand on voit les dernières avancées de CATL dans le domaine, qui promet des batteries abordables, capables d’augmenter drastiquement l’autonomie des voitures électriques tout en permettant une charge en 10 minutes seulement comme sur la Zeekr 001 par exemple. Difficile pour Tesla de faire mieux.


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