Jusqu’à présent, si vous souhaitiez commander une pièce officielle Tesla pour votre véhicule, il fallait passer par un revendeur agréé ou bien par un Centre Tesla. Mais depuis novembre 2024, Tesla expérimente discrètement un programme de vente directe de pièces détachées aux clients.
Initialement limité à quelques articles, comme les essuie-glaces, filtres à air, supports de plaques d’immatriculation et batteries basse tension (16V uniquement), ce programme a connu un succès encourageant, incitant Tesla à élargir son offre.
Réparer bientôt sa Tesla soi-même avec des pièces officielles ?
Le Catalogue Électronique de Pièces (EPC) de Tesla permet désormais aux clients de commander directement des pièces individuelles ou des ensembles complets. Auparavant, les clients devaient se rendre physiquement dans un Centre Tesla pour commander des pièces, même si l’installation n’était pas effectuée par Tesla. Alternativement, seules les entreprises agréées, comme des carrossiers ou des mécaniciens, pouvaient commander directement via l’EPC accessible à cette adresse.
Aujourd’hui, certaines pièces, identifiables par une icône de panier dans le catalogue, sont disponibles à l’achat en ligne via le compte Tesla de l’utilisateur. Autre nouveauté intéressante : il est possible d’acheter des pièces pour des véhicules que l’on ne possède pas. Par exemple, vous pouvez désormais commander un kit de réparation pour étriers de frein d’une Model S sans être propriétaire d’une Model S.
Tesla précise cette évolution sur les pages contenant des pièces commandables avec un commentaire : « L’EPC prend désormais en charge les commandes en ligne directes pour un sous-ensemble de pièces (qui sera élargi lors de prochaines mises à jour). »
Disponibilité et expédition des pièces
Actuellement, les livraisons sont limitées aux adresses situées aux États-Unis, mais Tesla prévoit d’étendre ce service à d’autres pays à l’avenir, dont la France, qui dispose d’un encart spécifique avec les prix en euro de chaque pièce.
À ce jour, seules quelques pièces sont disponibles à la commande directe, comme les disques de frein. Pour les réparations plus complexes, il reste nécessaire de soumettre une demande via l’application Tesla pour que les pièces soient commandées.
La raison est plutôt simple, et surtout économique : si les clients commencent à commander eux-mêmes certaines pièces et effectuent eux-mêmes leurs réparations, ce sera un sérieux manque à gagner pour le SAV de la marque, qui facture la main d’oeuvre. Ce serait aussi un problème en termes de sécurité, les particuliers n’étant pas forcément équipé pour changer certains éléments.
Quatre des cinq Tesla commercialisées sont concernées, à savoir les Model 3, Model Y, Model S et Model X. Aucune pièce détachée pour le Cybertruck n’est pour l’instant pas disponible via le catalogue. Cela devrait évoluer d’ici les prochains mois, du moins pour les USA, le Cybertruck n’étant pas vendu en Europe pour d’évidentes raisons d’homologation.
Un pas en avant pour le droit à la réparation
D’une manière générale, ce catalogue va permettre aussi à Tesla de respecter certaines règles, notamment en France, concernant le droit à la réparation.
Tesla a pris des mesures significatives ces dernières années, notamment en rendant le Mode Service accessible à tous, en ouvrant son EPC, en introduisant l’historique de maintenance des véhicules et en améliorant constamment ses manuels et outils de réparation.
Rappelons que le droit à la réparation en France pour les voitures vise à garantir aux clients un accès facile et abordable aux réparations. La loi impose aux constructeurs de rendre disponibles les pièces détachées pendant une durée minimale, souvent 10 ans après la mise en circulation d’un modèle. Cette obligation permet également aux réparateurs indépendants d’accéder aux données techniques et outils nécessaires, réduisant ainsi la dépendance aux réseaux agréés des marques.
L’autre mesure clé, c’est la promotion des pièces de réemploi issues de véhicules hors d’usage. Les professionnels doivent proposer des alternatives entre pièces neuves et pièces d’occasion, offrant ainsi des solutions économiques et écologiques. Cela soutient également l’économie circulaire en limitant le gaspillage et en valorisant le recyclage des composants automobiles. Du côté de chez Tesla, les véhicules étant encore relativement récents, nous en sommes pas encore là, mais bientôt le catalogue pourrait peut-être proposer des pièces de seconde main certifiées.
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