Elon Musk a eu le nez creux. Lorsqu’il annonce calmement, lors de la présentation des résultats du premier trimestre 2021, que son Tesla Model Y deviendrait probablement la voiture le plus vendue au monde, toutes énergies confondues, peu de gens l’ont cru – moi y compris.
La prophétie s’est pourtant révélée exacte début 2024, lorsque le Model Y fut officiellement couronné du titre de… meilleure vente mondiale en 2023, avec 1,23 million d’exemplaires vendus. Du jamais-vu pour une voiture électrique.
Nous sommes cependant en 2025, soit plus de cinq ans après la présentation du Model Y. Le monde avance, la concurrence s’intensifie, et les ventes de Tesla ont même connu une petite baisse en 2024.
C’est dans ce contexte que le nouveau Model Y pointe le bout de son nez. Tesla a profondément revu et modernisé son SUV, mais cela sera-t-il suffisant ? Nous sommes partis à sa découverte en avant-première, voici nos premières impressions.
Notre vidéo
Notre découverte de ce nouveau Model Y est disponible sur notre chaîne YouTube.
Fiche technique
Modèle | Tesla Model Y (2025) |
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Dimensions | 4,797 m x 1,920 m x 1,624 m |
Puissance (chevaux) | 462 chevaux |
0 à 100km/h | 4,3 s |
Niveau d’autonomie | Conduite semi-autonome (niveau 2) |
Vitesse max | 241 km/h |
OS embarqué | Tesla OS |
Taille de l’écran principal | 15,4 pouces |
Prise côté voiture | Type 2 Combo (CCS) |
Essayez-la | Fiche produit |
Extérieur : plus moderne, plus passe-partout ?
Cinq ans sans la moindre évolution stylistique, c’est une éternité dans le monde de l’automobile. Tesla se devait donc de donner un sacré coup de jeune à son SUV fétiche, et a manifestement bien compris la leçon avec cette profonde mise à jour – certes un peu éventée par la présentation de la version chinoise quelques jours auparavant.
Ainsi, la face avant est totalement inédite, troquant ses faux airs de Model 3 pour une inspiration marquée des Cybertruck et Cybercab. En témoigne ce bandeau lumineux en trois parties, courant sur toute la largeur, tandis que les phares migrent en partie inférieure.
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L’arrière change aussi beaucoup. Si l’air de famille avec le précédent Model Y est évident, cette cuvée 2025 innove avec un éclairage indirect de 1,60 m de large, se reflétant sur un insert dans le hayon. La plaque d’immatriculation migre dans le bouclier qui devient plus proéminent, aussi bien pour protéger la malle des petits chocs que pour améliorer les performances aérodynamiques du diffuseur. La longeur totale passe à 4,79 m, soit quatre centimètres supplémentaires.
Notons également quelques détails bienvenus, comme l’apparition (longuement réclamée) d’une caméra avant. Un ajout toujours utile pour les créneaux, le Model Y n’ayant jamais brillé par son rayon de braquage.
L’aérodynamisme, déjà un point fort du précédent Model Y, est mis à l’honneur. Outre le diffuseur déjà mentionné, un nouvel aileron, des roues retravaillées, une face avant affinée, des rétroviseurs revus et bien d’autres détails rendent le SUV Tesla encore plus performant dans le domaine.
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Je ne vais pas vous le cacher : le premier Model Y ne m’a jamais conquis par son style. Certes pas vilain, ses rondeurs confinant à la mollesse m’attiraient peu – l’immense popularité du modèle n’aidaient pas, avec une réelle banalisation, peu aidée par les maigres options de personnalisation.
Avec ce nouveau style, Tesla offre à son SUV fétiche un sacré coup de jeune, avec un côté moderne et high-tech bien plus au goût du jour. Cette mise à jour s’accompagne, il est vrai, d’une certaine standardisation du style, et se rapproche tout de même beaucoup des dernières modes asiatiques – il suffit de regarder les dernières productions d’Xpeng pour s’en convaincre. À voir comment le public appréciera cette nouvelle personnalité.
Habitacle : plus soigné, plus pratique
Une Model 3 sans les inconvénients
L’esprit de la Model 3 « Améliorée » est bien plus présent à bord de ce Model Y 2.0. En témoigne le style de la planche de bord, fortement inspiré de celui de la berline : le grand bandeau RGB ceinturant l’habitacle, l’insert en tissu, le nouveau volant, tout cela a déjà été vu mais fait du bien, avec une réelle progression de la qualité perçue.
Autre bénéfice de la Model 3 : des sièges avant redessinés et désormais ventilés de série. L’isolation phonique devrait faire un bond en avant, avec des vitrages acoustiques et des matériaux revus. De quoi profiter au mieux du système-son amélioré, affichant dorénavant 16 haut-parleurs et un subwoofer.
Tesla semble en revanche avoir retenu la leçon sur un point critique : la disparition des commodos sur la Model 3, reléguant les commandes de clignotants sur la branche du volant. La grogne quasi universelle face à ce choix a manifestement contraint la marque à réimplanter celui des clignotants sur le Model Y – la sélection des rapports et des phares se passe toujours sur l’écran.
Cette mise à jour, certes plus discrète que l’extérieur, fait du bien à cette planche de bord. Certes, le placage en bois de la précédente version apportait un vrai charme (sans mauvais jeu de mot), mais cette nouvelle architecture apporte un sentiment de qualité bien plus présent.
Le retour des clignotants est également un signal très appréciable de la part de Tesla, souvent accusée de n’en faire qu’à sa tête sans considérer l’avis des clients. La marque semble au final écouter les gens qui achètent ses produits.
Encore plus pratique
Le Model Y a toujours brillé par son gigantesque espace intérieur ; cette nouvelle version, qui repose sur la même base, reprend en toute logique cet immense habitacle. Les jambes et la tête des passagers arrière restent remarquablement loin de toute surface dure, tandis que la banquette a été revue pour plus de confort sur longue distance.
Banquette dont le dossier devient électrique. Les passagers peuvent ainsi régler l’inclinaison, sans oublier la possibilité de les rabattre et de les relever d’une simple pression d’un bouton (sur les écrans ou dans le coffre). Toujours le bienvenu.
Le coffre demeure fort accueillant, avec ces doubles-fonds toujours pratiques. Si Tesla ne communique pas sur le volume de ce dernier banquette relevée, le volume total, affiché à 2138 litres, perd étonnamment 20 petits litres – négligeable, donc. Notons enfin l’apparition d’un drain dans le coffre avant (le célèbre frunk), de quoi vider les liquides contenus et de faciliter son nettoyage.
Infodivertissement : plus d’écrans, plus de connectivité
Le Model Y restait la seule Tesla à ne pas bénéficier d’écran arrière. Erreur réparée avec cette mise à jour, puisque les passagers arrière bénéficient désormais d’une dalle de 8 pouces. De quoi gérer la climatisation et les médias, sans oublier la possibilité de regarder des films ou jouer à des jeux vidéos grâce à la compatibilité Bluetooth – sa position, basse et éloignée de la banquette, oblige cependant à fortement courber le dos pour y arriver.
L’écran de la planche de bord, véritable centre des opérations du Model Y, ne change ni sa taille (15,3 pouces), ni son OS (pas besoin), mais affine ses rebords pour un aspect plus moderne. Notons en parallèle une connectivité revue, aussi bien en cellulaire qu’en Wi-Fi : vitesse de téléchargement et portée s’en voient démultipliées. Enfin, l’adoption de l’ultra wideband fiabilise le verrouillage/déverrouillage de la Tesla par nos téléphones et montres connectées.
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Soyons honnêtes : grâce aux nombreuses et profondes mises à jour à distance, l’infodivertissement était le sujet le moins « périmé » du précédent Model Y. Cette nouvelle version n’avait donc aucun intérêt à modifier ce sujet, et les bordures affinées de l’écran avant ajoutent une touche de modernité bienvenue. L’intérêt de l’écran arrière, pénalisé par sa position peu pratique, me saute moins aux yeux. Peut-être que les parents seront d’un autre avis, offrant la paix des ménages sur les longs trajets ?
Autonomie, batterie et recharge : merci l’aéro
Avant d’entamer ce sujet, précisons que le nouveau Model Y arrive en France avec une seule version de départ : la Grande Autonomie Transmission Intégrale – comprenez une batterie NMC (nickel – manganèse – cobalt) d’environ 75 kWh, alimentant un moteur électrique sur chaque essieu. Le reste arrivera plus tard.
Grâce à l’aérodynamisme retravaillé qu’on évoquait plus haut, Tesla peut se targuer d’une petite augmentation de l’autonomie de cette version, passant de 533 à 568 km selon le cycle WLTP. Une augmentation de 6,6 %, c’est toujours ça de pris.
La recharge n’évolue pas, avec une architecture 400 volts et un pic de puissance à 250 kW. On devrait donc retrouver les plus ou moins 30 minutes pour passer de 10 à 80 % de l’actuelle version, là où de plus en plus de concurrents passent au 800 volts, limitant l’exercice à environ 20 minutes.
En revanche, cette version devient plus véloce. Si Tesla, dans son habituel mutisme, ne communique pas la puissance des deux moteurs, passer de 0 à 100 km/h prend désormais 4,3 s, contre 5,0 s auparavant. Un score digne d’une Porsche 911 Carrera.
Prix, concurrence et disponibilité : un peu trop gourmand ?
Cette seule et unique version de lancement est d’ores et déjà disponible à la commande, l’occasion de découvrir son prix : 60 990 euros. Un tarif en forte hausse par rapport à l’ancienne version, facturée 51 990 euros – soit 9 000 euros d’écart, pas rien.
Tesla justifie cette augmentation par toutes les nouveautés citées plus haut, sans oublier qu’il s’agit d’une édition limitée, baptisée Launch Edition. Les autres versions, notamment la Propulsion d’entrée de gamme et la Performance, arriveront « ultérieurement ».
N’oublions pas que le Model Y a bâti son succès sur son excellent rapport qualité-prix. S’il convient d’attendre la tarification totale et définitive avant de se prononcer (notamment le tarif des versions d’entrée de gamme, actuellement éligibles au bonus écologique), ce premier prix pourrait donner un mauvais signal et faire douter les clients.
D’autant que la concurrence n’attend qu’un signe de faiblesse de sa part pour bondir. Dans les voitures électriques comparables disponibles en France, citons les Volkswagen ID.4 4Motion (47 990 euros), Skoda Enyaq 85X (49 130 euros), Kia EV6 4×4 (57 690 euros), sans oublier le redoutable Xpeng G6 Performance (50 990 euros).
Notre avis
Que retenir de cette première rencontre avec ce Model Y « 2.0 » ? D’abord que cette mise à jour stylistique lui fait du bien, même si cela s’accompagne d’une perte de singularité. Plus moderne, plus high-tech, le Model Y pourrait bien récupérer son wow effect perdu depuis longtemps.
L’habitacle n’avait pas besoin de tant évoluer, mais la progression de la qualité perçue et l’arrivée de petits détails pratiques (banquette motorisée, retour des commodos, caméra avant, etc) rendent le grand SUV plus agréable au quotidien.
Reste que la technique n’évolue qu’à la marge, ce qui reste dommage dans ce segment si concurrentiel. Une stagnation d’autant plus regrettable lorsqu’on le met en parallèle de ce premier tarif, en forte hausse.
Tesla aurait-il péché par gourmandise ? Première réponse lors des essais routiers dans quelques semaines, avant l’arrivée des versions plus abordables, à l’augmentation tarifaire qu’on espère plus tempérée.
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