Comment cette décision de l’Europe pourrait faire perdre beaucoup d’argent à Tesla

 
Alors que Tesla connaît un net ralentissement de ses ventes en ce début d’année, une nouvelle décision de l’Union Européenne pourrait lui porter encore plus préjudice. Bruxelles souhaite en effet alléger la réglementation sur les émissions de CO2, dont profite le constructeur de voitures électriques, et pourrait lui faire perdre des centaines de milliers d’euros.
Tesla Model Y (2025) // Source : Tesla

Si vous suivez l’actualité automobile, vous savez sans doute que l’année démarre mal pour Tesla. La firme américaine a vu ses ventes chuter dès 2024, mais les choses continuent d’empirer depuis l’arrivée de 2025. Et ce alors que ses immatriculations continuent de plonger, et qu’elle fait face à une vague de protestation à cause des prises de position politiques de son patron, Elon Musk.

Une nouvelle décision qui va faire mal

Mais si l’entreprise basée au Texas ne semble pas trop s’inquiéter de la situation, c’est qu’elle a une botte secrète. Car si ses livraisons dégringolent et que de nombreux clients décident de boycotter ses voitures, elle compte sur un autre moyen de gagner de l’argent. Il faut savoir que Tesla engrange de fortes sommes grâce à la vente de crédit carbone. De quoi s’agit-il ? En fait, on sait que les normes d’émissions de CO2 ont été durcies au cours des dernières années.

Et notamment avec la mise en place de la réglementation CAFE. Celle-ci imposait une moyenne de rejets de CO2 par kilomètre à chaque constructeur, chaque gramme supplémentaire était puni d’une amende par voiture vendue. Et c’est là qu’interviennent les crédits carbone. Car les marques qui ont du mal à respecter les règles ont la possibilité de signer des accords avec d’autres plus en avance. En somme, les premières paient les secondes pour échapper aux lourdes amendes.

Tesla Model 3 Performance // Source : Jean-Baptiste Passieux – Frandroid

Comme Tesla ne vend que des voitures électriques, ses émissions moyennes sont donc à zéro. La firme en tire évidemment parti, en revendant à tour de bras ses crédits carbone à qui en veut. En 2019 par exemple, l’ancien groupe FCA (Fiat-Chrysler Automotive, qui a depuis fusionné avec PSA pour devenir Stellantis) avait versé 1,8 milliard d’euros à la firme américaine pour trois ans. Mais cette importante manne financière pourrait prendre fin suite à une décision de l’Union Européenne. Cette dernière vient d’annoncer un assouplissement de la réglementation CAFE.

Si celle-ci a été durcie depuis le début de l’année 2025, un délai supplémentaire pour son application a finalement été accordé. Ainsi, les constructeurs ont désormais trois ans de plus pour se conformer aux règles, soit jusqu’en 2027. Le but ? Offrir plus de flexibilité aux marques les plus en retard sur leur électrification. Mais cela ne fait évidemment pas les affaires de Tesla, qui mise sur un durcissement de la réglementation pour gagner de l’argent.

Un vrai manque à gagner

Si l’on ne connaît pas avec précision le montant des accords entre la firme d’Elon Musk et les autres marques, il pourrait atteindre le milliard d’euros. Sauf que voilà, si les constructeurs ont plus de temps pour se mettre en conformité avec la réglementation, ils n’auront peut-être plus besoin de ce petit coup de pouce de la part de Tesla. Les plus en retard auront en effet un délai supplémentaire pour électrifier leur gamme, sans la pression d’une amende. Et ils pourraient donc avoir moins besoin de ces crédits carbone.

Certains accords pourraient tout simplement être résiliés, ce qui fera perdre des sommes astronomiques à Tesla. D’ailleurs, et comme le précise Numerama, plusieurs marques refusent déjà d’opter pour ce dispositif, tels que Volkswagen et Renault.

Peugeot E-308 SW // Source : Peugeot

En parallèle, d’autres entreprises pourraient continuer à collaborer avec Tesla et lui acheter des crédits. C’est par exemple le cas de Stellantis justement, ou encore Toyota, qui affiche un certain retard sur son électrification.

Continuer à payer la marque américaine pourrait leur permettre de souffler un peu pour les trois prochaines années et de continuer à vendre des voitures hybrides. Car pour l’heure, hormis certains modèles du groupe français, la plupart sont surtout vendus avec cette motorisation ou en thermique, comme l’Opel Astra ou encore la Peugeot 308.