Tesla sous le feu des militants : entre écologie et politique, ça chauffe

 
S’enchaîner aux Tesla pour crier « Fascistes sur Mars ». A Milan, Extinction Rebellion passe à l’action contre Elon Musk.

Ce vendredi 7 mars 2025, Milan a été le théâtre d’une nouvelle action anti-Elon Musk, après celle en France : des militants d’Extinction Rebellion ont pris d’assaut la concession Tesla de Piazza Gae Aulenti, à Milan.

Certains se sont enchaînés aux voitures électriques, d’autres ont collé leurs mains aux vitres, et une banderole clamait haut et fort : « L’écologie pour tous, pas de fascisme vert ». Leur cible ? Elon Musk, le CEO de Tesla, accusé de tout, de la « cupidité capitaliste » à un supposé soutien à l’extrême droite.

L’opération a été rapide, mais musclée. Dès le matin, les activistes ont envahi le showroom, scandant des slogans comme « Des fascistes sur Mars » ou « Tesla paie pour tes crimes ».

Les forces de l’ordre, épaulées par la DIGOS (la police italienne spécialisée dans les affaires sensibles), n’ont pas traîné : les manifestants ont été identifiés et évacués manu militari. Sur les réseaux sociaux, Extinction Rebellion a revendiqué l’action, expliquant vouloir « montrer où mène la richesse et le pouvoir démesurés » d’un homme comme Elon Musk. Et ce n’est pas un coup isolé : ça gronde contre Tesla un peu partout en Europe.

Pourquoi Elon Musk et Tesla sont dans le viseur des écologistes ?

Pour comprendre cette colère, il faut regarder plus loin que les voitures électriques. Extinction Rebellion reproche à Elon Musk d’être un obstacle à une « transition écologique juste ». Traduction : selon eux, ses milliards et son influence pourraient torpiller les efforts pour un monde plus vert, surtout s’ils servent des intérêts personnels ou des idées politiques controversées.

Le timing de cette manif n’est pas sorti de nulle part : elle survient juste après l’approbation d’un « projet de loi sur l’espace » par la Chambre italienne. Ce texte, qui facilite les activités spatiales privées, est vu par les militants comme un cadeau fait à Elon Musk au détriment de la planète.

Mais ce n’est pas tout. En Europe, Tesla et son patron sont aussi critiqués pour des raisons politiques. Depuis que Elon Musk a pris position aux côtés de Donald Trump et soutenu des partis comme l’AfD (Alternative für Deutschland) en Allemagne, il est devenu une cible.

À Milan, on parle de « fascisme vert », un terme qui mélange écologie et idéologies extrêmes pour dénoncer ce que certains perçoivent comme une hypocrisie : vendre des voitures « vertes » tout en flirtant avec des idées pas très écolo-friendly. Résultat ? Des actions choc, comme cet assaut à Milan, mais aussi des graffitis « Non aux nazis » à La Haye ou un incendie de Tesla près de Toulouse.

Des voitures Tesla incendiées chez un concessionnaire près de Toulouse // Source : La Dépêche

Un boycott de Tesla ou une coïncidence ?

Face à cette grogne, on pourrait se dire : « Les Européens boycottent Tesla, c’est clair ! » Surtout quand on regarde les chiffres de ventes de janvier et février 2025 : ils semblent en chute libre. Certains lient ça aux polémiques autour d’Elon Musk, notamment ce salut nazi qui aurait mis le feu aux poudres. Mais attention, il y a un hic.

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Les ventes de Tesla continuent de s’effondrer dans le monde : pourquoi Elon Musk n’y est peut-être pour rien

Le Tesla Model Y, star des ventes en 2023 et 2024, arrive en fin de vie. Une nouvelle version vient juste de débarquer, et les livraisons démarrent à peine en France et en Europe. Du coup, difficile de savoir si les clients boudent vraiment Tesla ou s’ils attendent simplement le nouveau modèle.

En gros, il y a probablement un « effet anti-Tesla » dans l’air, mais pour l’instant, on n’a pas assez de données pour le mesurer. Les militants, eux, ne lâchent rien : ils veulent faire payer Tesla pour ce qu’ils appellent ses « crimes » – environnementaux, sociaux, politiques…

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