
Le Canada et Tesla, c’est une histoire d’amour qui a vite tourné au vinaigre. Le gouvernement canadien a décidé de mettre un frein brutal aux ambitions du constructeur américain de voitures électriques. Pourquoi ? Une manoeuvre jugée douteuse autour de 43 millions de dollars canadiens (environ 30 millions d’euros) d’aides publiques.
Un hold-up éclair sur les aides publiques
Tout part d’une bonne intention : le programme iZEV (Incitatif pour les véhicules à zéro émission), lancé par le Canada. L’idée ? Encourager l’achat de voitures électriques en offrant une prime de 5 000 dollars canadiens (environ 3 200 euros) par voiture. Tesla, malin, ajuste le prix de son Model Y pour rentrer dans les clous et profiter de cette aubaine. Jusque-là, rien de choquant, c’est assez classique, ils l’ont également fait en France avec le bonus écologique.
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Mais début 2025, le vent tourne. Les autorités réalisent que le budget alloué à ce programme fond comme neige au soleil, bien plus vite que prévu. Les constructeurs sont prévenus que les aides risquent de s’arrêter sous peu. Et là, Tesla passe à l’action : en trois jours, l’entreprise dépose des demandes pour 43 millions de dollars de subventions. 8 600 voitures soi-disant vendues en un week-end dans seulement quatre concessions. Ça fait une voiture toutes les deux minutes par showroom. Autant dire que ça sent le coup monté à plein nez.
Le Canada dit stop et dégaine l’enquête
Face à cette avalanche de demandes, le gouvernement canadien voit rouge. La ministre des Transports, Chrystia Freeland, sort les griffes : « Aucun paiement ne sera versé tant qu’on n’aura pas vérifié que tout est réglo. » Le Canada a gelé les 43 millions.
Le hic, c’est que Tesla a peut-être profité d’un flou dans les règles. Normalement, les demandes d’aides doivent être faites avant la livraison des voitures. Mais des modifications discrètes dans le processus ont pu ouvrir une brèche. Résultat : certains soupçonnent une fraude pure et simple, tandis que d’autres parlent d’un simple retard administratif mal géré. Quoi qu’il en soit, le Canada n’a pas l’intention de lâcher l’affaire.
Et ce n’est pas tout. Chrystia Freeland veut aller plus loin : elle demande à revoir les règles du futur programme iZEV pour exclure Tesla tant que les États-Unis maintiendront leurs tarifs douaniers sur le Canada. Une décision qui sent la revanche dans un contexte de tensions commerciales avec l’administration Trump, dont Elon Musk, le CEO de Tesla, est un proche. Les Etats-Unis vont imposer 25 % de droits de douane pour les voitures importées aux Etats-Unis, dès le 1er avril 2025.
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Cette affaire ne fait pas que des heureux. Les autres constructeurs, comme Ford avec sa Mustang Mach-E, se retrouvent aussi visés. Eux aussi comptaient sur ces aides pour booster leurs ventes. Pire, certains concessionnaires ont avancé des sommes énormes – jusqu’à 100 000 dollars – en pensant que les subventions arriveraient.
Le Canada, lui, tire les leçons de ce fiasco. Objectif : durcir les critères pour éviter qu’un seul acteur ne mette la main sur tout le pactole.
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