Les ventes en baisse de voitures électriques n’inquiètent pas Tesla, et on sait en partie pourquoi

 
Alors que la situation est tendue pour Tesla, avec des ventes de voitures électriques en forte baisse, le constructeur n’est pas réellement inquiet. Et cela pourrait avoir un rapport avec son étonnante stratégie fiscale, qui lui permettrait d’échapper aux impôts.

Si vous suivez l’actualité automobile, vous savez sans aucun doute que la situation est loin d’être rose en ce moment. A vrai dire, une grande partie des constructeurs rencontrent de fortes difficultés, mais certains plus que d’autres. Parmi eux, citons notamment Tesla, qui est dans une mauvaise passe depuis quelques mois.

Une stratégie bien huilée

La firme américaine a vu ses ventes fortement chuter depuis le début de l’année. Plusieurs facteurs expliquent ce phénomène, dont les prises de position polémiques de son CEO Elon Musk, très proche de Donald Trump. En parallèle, les voitures de la marque rencontrent de moins en moins succès, et notamment le Cybertruck, dont les ventes sont en chute libre. Cependant, cette situation ne semble pas réellement affecter le constructeur américain. A tel point que celui-ci a même affirmé qu’il cesserait de revoir à la baisse le prix de ses autos

Mais quelle est la raison de ce détachement, presque surprenant ? Et bien celle-ci semble se trouver dans la stratégie fiscale de la firme, basée au Texas. C’est en tout cas ce que révèle le site indépendant Follow The Money (FTM), qui s’est penché sur les montages financiers de Tesla. Le but ? Réduire sa fiscalité et payer très peu d’impôts. Et cela semble plutôt bien fonctionner, comme le révèle l’enquête du site néerlandais.

Photo de la Gigafactory de Berlin // Source : Tesla

On le sait, le constructeur possède en fait tout un tas de filiales dans le monde entier, dans le but d’optimiser ses profits. En Europe, il possède notamment Tesla Motors Netherlands (TMN), qui a réalisé en 2023 pas moins de 26 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Ce qui représente environ un tiers de celui de Tesla au niveau mondial, qui a représenté environ 85 milliards d’euros. Le souci, c’est que cette filiale n’a payé que très peu d’impôts aux Pays-Bas sur cette somme.

Et c’est aussi la même chose aux Etats-Unis, où Tesla Inc. n’a pas été imposé sur ses revenus de 2,3 milliards de dollars en 2024. Mais quelle est la raison ? Et bien cela, on le doit à un ingénieux montage financier orchestré par l’entreprise. En fait, TMN a signé un accord de production avec la Gigafactory de Berlin. Cela dans le but de bénéficier d’avantages fiscaux aux Pays-Bas. Un site d’assemblage avait été installé à Tilbourg, dans le sud du pays.

Un montage très opaque

Ce dernier servait à procéder à la finition des Model S et Model X avant leur expédition dans les concessions européennes. Mais finalement, cette usine a fermé ses portes en 2021, tandis que la Gigafactory de Berlin a ouvert en 2022. L’accord de production conclu en 2019 prévoyait que la Model Y soit produite en Allemagne, au nom de TMN. Et cela pour un montant inférieur au coût réel de la fabrication. C’est finalement Tesla Manufacturing Brandenburg SE (TMBS) qui assurait la production, en échange d’une faile rémunération.

Ce qui permet à la marque de n’avoir qu’un faible impôt à payer en Allemagne, en raison de profits visiblement bas. Mais ce n’est pas non plus aux Pays-Bas que le constructeur a été lourdement imposé. Il ne se serait en fait acquitté que de 101 millions d’euros, sur un bénéfice de 300 millions. Cela alors que son chiffre d’affaires était de 26 milliards d’euros. Et personne ne sait vraiment où part l’argent de Tesla et où la firme est réellement imposée. La firme n’a évidemment pas donné plus de détails.

Par ailleurs, cette dernière possède également plusieurs filiales plus ou moins « secrètes », tandis qu’elle profite aussi d’accord de productions. De plus, diverses dispositions relatives aux droits de de la propriété intellectuelle entre ces filiales pourraient aussi permettre à Tesla d’optimiser son imposition. Le constructeur a également une filiale en Suisse, un pays qui n’oblige pas les entreprises à publier ses comptes annuels. Ce qui ajoute encore une couche d’opacité sur les manœuvres financières de l’entreprise.


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