Voitures électriques et canicule extrême ne font pas bon ménage

 
En Californie, Tesla prévient ses clients qu’il est préférable de ne pas recharger leur voiture à certaines heures en raison de la canicule et des limitations énergétiques locales. Un problème qui pourrait venir à se multiplier.
La Tesla Model S

La canicule bat des records à travers le monde et fait dépasser la barre des 50 ° C à certains endroits du monde. En France, la première quinzaine d’août a été la deuxième plus chaude jamais enregistrée, mais ce n’est rien par rapport aux températures extrêmes que l’on peut ressentir à Bagdad, à Bassorah, à Dubaï ou dans la Vallée de la Mort, aux États-Unis. Ce dernier endroit aurait d’ailleurs récemment enregistré le pic de température le plus élevé jamais relevé de manière fiable par l’être humain avec 54,4 ° C.

Tenter de rendre la situation vivable…

Si le point le plus chaud se trouve à Furnace Creek, toute la Californie est bien évidemment touchée par de très fortes températures et les habitants tentent de s’en accommoder comme ils le peuvent, bien souvent à grand renfort de climatiseurs. Cependant, ces appareils consomment particulièrement, surchargeant le réseau électrique.

En réponse, le gouverneur Gavin Newsom a donc appelé les Californiens et Californiennes à restreindre entre autres choses leur utilisation d’équipement électroménager entre 15 heures et 22 heures afin que l’État puisse répondre à la forte demande énergétique.

Tesla participe à l’effort

De son côté, Tesla a envoyé un message à ses véhicules pour demander aux conducteurs de réduire « si possible » la charge de leur voiture électrique entre 16 heures et 21 heures, que ce soit sur les Superchargeurs ou chez eux.

Par ailleurs, le message prévient également que les services publics coupent le courant dans certains secteurs en partie pour prévenir des possibles feux de forêt, pouvant ainsi affecter certains Superchargeurs.

Message de Tesla en cas de canicule en Californie
Le message affiché sur les écrans des Tesla en Californie // Source : unequal_equilibrium sur Reddit

Est-ce possible en France ?

En France, nous ne sommes pas encore aux températures extrêmes connues en Californie, mais le record a été enregistré en 2019 avec 46 °C à Vérargues, dans l’Hérault. Bien que l’ADEME (l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) rappelle que la climatisation rejette des fluides frigorigènes ayant un fort pouvoir de réchauffement, il parait difficile d’imaginer s’en passer lors de tels pics de chaleurs. Pourrait-on alors se retrouver dans la même situation en France ?

En l’état actuel des choses, cela semble assez peu probable, le réseau français, et plus largement le réseau européen, disposant de très nombreuses interconnexions et d’un approvisionnement important et stable, notamment grâce à la fiabilité des centrales nucléaires. Toutefois, si la consommation venait à grimper en flèche avec la multiplication des véhicules électriques (la Tesla Model 3 est devenue la berline la plus vendue en France), les fortes températures pourraient également devenir problématiques.

Cet été, le réacteur 2 de la centrale de Golfech a été mis à l’arrêt le 31 juillet dernier et le 12 août en raison de la vague de chaleur. De son côté, le gestionnaire du réseau électrique RTE précisait en 2017 que des arrêts de centrales non prévus ou des conditions climatiques hors normes « pourraient fragiliser l’alimentation électrique des Français » et que des mesures exceptionnelles de restriction n’étaient pas à écarter pour assurer l’alimentation des foyers — faisant alors référence au chauffage des Français en hiver. Étaient alors concernés essentiellement les plus gros consommateurs industriels.

Dans ces conditions, les Powerwall de Tesla ou les Powervault de Renault, stockant de l’énergie solaire dans d’anciennes batteries pour alimenter des habitations, pourraient prendre tout leur sens.


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