Toyota va proposer des hybrides à l’autonomie électrique impressionnante : pourquoi ce n’est pas une bonne idée

 
Si Toyota croit de plus en plus à l’électrique, la firme japonaise veut aussi continuer à développer ses modèles hybrides rechargeables. Elle souhaite notamment leur offrir une très grande autonomie (près de 200 km), ce qui n’est pas forcément une très bonne idée. Et ce pour de nombreuses raisons.

Toyota a toujours été un pionnier dans le domaine de l’hybridation, notamment avec sa Prius récemment renouvelée. En revanche, en ce qui concerne les modèles 100 % électriques, c’est loin d’être la même chose, la firme n’ayant jamais cru à cette motorisation et ayant déjà expliqué les raisons. Certes, il y a un peu de mieux, notamment depuis l’arrivée de Koji Sato à la tête de l’entreprise, en remplacement d’Akio Toyoda.

Une incroyable autonomie

Ainsi, la firme veut revoir sa stratégie et lancer de nouvelles voitures électriques aux côtés du bZ4X et des bZ3 et Hilux Revo BEV, non commercialisés chez nous. Elle souhaite également que leur autonomie soit en nette hausse, afin de s’approcher de la barre des 1 000 kilomètres selon le cycle WLTP. Mais Toyota continue à croire à l’hybride rechargeable, qui serait presque aussi propre que l’électrique.

Lors d’une récente conférence relayée par un communiqué, Hiroki Nakajima, vice-président de la marque, affirme vouloir repositionner l’hybride rechargeable, afin d’en faire un « électrique pratique« . Parmi les axes de développement envisagés, Toyota souhaite notamment lancer des modèles affichant une autonomie électrique dépassant la barre des 200 kilomètres.

Un chiffre très élevé, quand on sait que la plupart des PHEV tournent plutôt autour des 50 kilomètres. Et que certaines voitures électriques à bas prix ont du mal à atteindre cette distance. Mais cela a-t-il vraiment un intérêt ? Déjà, il faut savoir qu’un automobiliste français parcourt en moyenne 50 kilomètres par jour pour se rendre au travail et en revenir. De ce fait, une si grande autonomie n’est pas forcément utile.

Quel est donc l’intérêt de continuer à proposer également un moteur thermique, si celui-ci ne sera quasiment plus sollicité ? Certes, cela pourrait être utile sur les longs trajets, puisque celui-ci prendrait le relais sur la motorisation électrique quand la batterie sera à plat. Sur le papier, cela pourrait séduire quand on sait que l’autonomie reste encore un frein important à l’achat.

Peu d’avantages

Sauf que cela est en réalité un faux problème, car on peut désormais compter sur une offre de bornes de recharge de plus en plus vaste en France. Il n’est donc plus nécessaire de pouvoir parcourir de trop longues distances d’une traite. Par ailleurs, qui dit grande autonomie dit aussi grosse batterie. Or, cela est synonyme de poids en hausse et donc de consommation élevée.

Sans parler du moteur thermique, qui pèse lourd et qui ne servira quasiment plus à rien. Mais ce n’est pas tout, car une récente étude menée par l’ONG Transport & Environnement prouve que les hybrides rechargeables sont très nocives pour la planète, en raison de leurs émissions de CO2 élevées. Car de nombreux conducteurs roulent avec des PHEV qui ne sont jamais rechargés.

Defender PHEV

En clair, ces véhicules cumulent les inconvénients de l’électrique, notamment en ce qui concerne les batteries (poids, fabrication, recyclage…), ainsi que ceux du thermique. Sans oublier que les hybrides rechargeables sont moins efficients du fait de l’utilisation d’une plateforme qui n’est pas dédiée au 100 % électrique. Ce qui se répercute notamment dans la consommation. Il y a également plus de risques de pannes, en raison de la présence des deux motorisations.

Surtout, on sait que la production des batteries n’est pas totalement dépourvue de pollution, mais est plus propre pour la planète qu’une voiture thermique. Pourquoi vouloir alors augmenter la taille des batteries des voitures hybrides rechargeables tout en leur permettant de continuer à polluer à l’essence ?

Autant dire que cette solution n’est absolument pas viable sur le papier, mais elle est sans doute un moyen pour Toyota de prouver que l’hybride a encore de beaux jours devant lui. C’est sans compter sur le fait que l’Union européenne veut y mettre fin, et que cette motorisation sera de toutes façon interdite à la vente à partir de 2035 sur le Vieux Continent.


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