Une class action contre la voiture à hydrogène de Toyota : pourquoi elle déçoit à ce point les clients américains

 
Plusieurs propriétaires de Toyota Mirai, l’une des rares voitures à hydrogène, aux États-Unis ont porté plainte contre le constructeur japonais. Ces derniers l’accusent de tromperie, après avoir fait face à de nombreuses difficultés pour remplir leur réservoir de la berline à hydrogène.
Toyota Mirai // Source : Toyota

Si Toyota a encore un peu de mal à croire à l’électrique, la firme est en revanche convaincue par une autre motorisation. Il s’agit de l’hydrogène, sur lequel elle travaille depuis de nombreuses années déjà.

Une plainte aux États-Unis

En effet, le constructeur japonais commercialise sa Mirai depuis 2015, qui s’est offert une seconde génération à la fin de l’année 2020. Cette dernière est uniquement équipée d’une motorisation à hydrogène, qui émet alors uniquement de l’eau si l’on ne prend pas en compte la production d’hydrogène. Sur le papier, tout semble rose, puisque cette alternative à l’électrique possède un atout de taille : sa praticité pour faire le plein. Pas besoin de rester branché une demi-heure à une borne, puisque le réservoir se remplit aussi vite que sur une voiture essence.

À peine trois minutes sont nécessaires, ce qui est évidemment un argument très intéressant pour les clients, qui veulent les avantages de l’électrique sans les inconvénients. Enfin ça, c’est sur la papier. Car dans la réalité, cela serait en fait bien différent. Le site ClassAction.org nous explique qu’un groupe de propriétaires américain de Toyota Mirai serait très mécontent de leur voiture. Et ils auraient décidé d’agir en menant une action en justice contre le constructeur.

Toyota Mirai

Ces derniers accusent celui-ci de tromperie au sujet de la recharge de la berline équipée d’une pile à combustible. Selon la plainte, les conducteurs font en fait face à de nombreuses difficultés pour remplir leur réservoir de leur voiture. En cause, les stations de ravitaillement en hydrogène, qui ne fonctionneraient pas vraiment comme prévu en Californie. Ces dernières seraient régulièrement « à court de carburant ou dysfonctionnelle ». Les plaignants affirment qu’elles n’accepteraient pas toujours les cartes fournies par Toyota.

Et forcément, cela nuit à l’expérience globale, contraignant les conducteurs à devoir renoncer à la recharge de leur voiture où à trouver une autre station. Or, on sait que ces dernières ne courent pas les rues à l’heure actuelle. En France, on en compte seulement une cinquantaine réparties sur tout le territoire, contre pas moins de 138 887 bornes de recharge pour les véhicules électriques, selon le dernier rapport de l’Avere-France. Mais ce n’est malheureusement pas la seule chose qui pose problème.

La Mirai fait polémique

Et pour cause, les automobilistes se plaignent également que la promesse concernant le temps de ravitaillement très court n’est pas respectée non plus. Selon eux, il faut parfois attendre près de 30 minutes pour que le pistolet de la pompe puisse être retiré de la voiture après avoir gelé, ce qui fait évidemment perdre un temps fou. Surtout lorsque cela n’est pas prévu au départ et que le constructeur communique sur seulement trois à quatre minutes environ. De plus, les plaignants attaquent également Toyota sur l’autonomie.

Si ce dernier promet pas moins de 575 kilomètres pour la version Limited et 650 kilomètres pour la version XLE, il faudrait en fait compter 160 kilomètres de moins. Mais attention, car il ne faut pas oublier que cela reste une indication qui peut varier selon plusieurs paramètres. Et notamment la manière de conduire, ainsi que le profil de la route, qui ont un impact non négligeable sur l’autonomie d’une voiture. C’est ce que certains clients de Tesla avaient appris à leur dépends un peu plus tôt.

Le constructeur est déjà au cœur d’une polémique, puisque plusieurs scientifiques pointent du doigt ses voitures à hydrogène, qui sont actuellement utilisées comme autos officielles des JO de Paris 2024. Et ce alors que cette motorisation est accusée d’être nocive pour l’environnement, puisque l’électricité n’est pas n’origine verte.

Sans parler des risques de fuite dans l’atmosphère, qui sont également dangereuses. Une lettre ouverte réunissant pas moins de 120 signatures de chercheurs a même été publiée, accusant cette alternative de « compromettre la crédibilité écologique des Jeux Olympiques de Paris ».


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