On a roulé avec le nouveau kit d’électrification de Virvolt : tout simplement convaincu

 

Spécialisée dans les kits d’électrification pour vélo mécanique, l’entreprise française Virvolt a exhibé son tout dernier moteur aux ProDays 2024. Nommé Virvolt 750, ce système s’installe sur le moyeu de la roue arrière et est associé à un capteur de couple censé rendre le comportement électrique du cycle le plus naturel possible. Nous l’avons essayé, voici nos ressentis.

moteur Virvolt 750
Source : Grégoire Huvelin – Frandroid

La marque Virvolt n’est clairement pas inconnue de nos services. Frandroid avait pu visiter sa ligne d’assemblage dans l’usine de Renault de Flins en juin 2023, où le moteur pédalier Virvolt 900 est conçu. La marque s’est spécialisée dès ses débuts dans les kits d’électrification, qui permettent de transformer un vélo mécanique en un vélo électrique.

Présente aux ProDays 2024, organisés à Toulouse du dimanche 23 au mardi 25 juin, la marque y a exhibé sa toute dernière création, nommée Virvolt 750. Il s’agit d’un kit d’électrification dont le moteur s’invite au niveau du moyeu de la roue arrière. Le système intègre également un capteur de couple.

Un moteur modifié

Pour rappel, un capteur de couple permet de transmettre l’assistance électrique de manière proportionnelle à la force que vous mettez dans les pédales. Cela offre généralement un comportement électrique plus dynamique et naturel, comparé à un capteur de rotation où l’effet on/off et un léger temps de latence au démarrage se font sentir.

moteur Virvolt 750
Source : Grégoire Huvelin – Frandroid

Pour le Virvolt 750, la marque a repris sa formule gagnante jusque-là utilisée. « On a repris le même processus qu’avec le moteur pédalier : on part d’une base asiatique, on analyse l’intérieur du moteur et on le modifie en France en changeant le plus de choses possibles », nous explique Nicolas Cremoux, un employé de Virvolt aux multiples casquettes (vente, développement produit, SAV).

« Ici, au lieu d’avoir un capteur de couple soudé, on est passé sur des hotswap. C’est-à-dire qu’au lieu de quatre soudures, il y a deux connecteurs. Si le vélo doit un jour passer par du SAV, il y a juste besoin de brancher ou débrancher les connecteurs » et analyser l’ensemble. « On fait en sorte d’améliorer le niveau de réparabilité ».

Entre 15 à 20 minutes d’installation

Aussi, « cela permet pour les petites boutiques d’avoir une roue arrière électrifiée avec un capteur de couple, sans trop se prendre la tête. En temps normal, le capteur de couple est installé dans le boîtier du pédalier. C’est beaucoup de changements, au moins un câble doit passer dans le cadre ».

moteur Virvolt 750
Source : Grégoire Huvelin – Frandroid

Virvolt travaille avec un réseau de 250 à 300 boutiques partout en France. Le principe est simple : c’est au vélociste d’installer le kit d’électrification choisi par le client. « On ne travaille qu’avec des professionnels. On veut vraiment que ce soit un pro’ qui gère l’installation. On a travaillé avec du particulier sur le kit moyeu avant, mais il y a eu beaucoup de problématiques au niveau du SAV », se remémore l’intéressé.

« On se veut motoriste. Demain, les fabricants de vélo vont pouvoir s’appuyer sur notre réseau pour toute la partie SAV. On leur donne les clés », poursuit Nicolas Cremoux. L’installation du Virvolt 750, elle, prend entre 15 à 20 minutes, nous assure-t-on. Après ça, le client repart avec un vélo totalement électrifié.

Deux batteries au choix

L’utilisateur a le choix entre deux batteries différentes : l’une de 270 Wh, l’autre de 380 Wh, respectivement vendus 540 et 570 euros au réseau de partenaires. Les vélocistes le revendent ensuite 890 et 990 euros TTC au client final. Une marge en partie expliquée par la main-d’œuvre, l’installation et évidemment le SAV.

moteur Virvolt 750
Source : Grégoire Huvelin – Frandroid

Plus concrètement, qu’est-ce que donne ce kit d’électrification une fois installé sur un vélo ? Nous avons eu l’occasion de l’essayer sur plusieurs centaines de mètres, sur un modèle de la marque Finna. Spoiler : on a adoré. On a adoré, car une forme de maîtrise et d’équilibre ressort du comportement électrique global.

Le capteur de couple joue parfaitement son rôle, et apporte une assistance à la fois bien dosée et progressive. Un petit dixième de seconde de latence en trop se fait peut-être ressentir, mais ce n’est vraiment pas rédhibitoire. L’effet propulsion parfois généré par certains moteurs situés sur le moyeu arrière n’est pas palpable outre mesure.

En fait, on prend même un malin plaisir à conduire ce type de machine. L’attitude électrique se rapproche de certains VAE vendus 1500 euros, voire plus, sur le marché. Au guidon, la vitalité du moteur (40 Nm de couple) rend le vélo joueur, mais vous permet de garder un très bon contrôle de l’engin. C’est selon nous une réussite, surtout pour 890 euros.

Pour quels vélos ?

Une question se pose : à quel vélo se destine le Virvolt 750 ? Le choix du vélo mécanique Finna préparé pour le salon n’est probablement pas anodin. C’est un vélo fitness, dépouillé et léger, qui matche à merveille avec ce type de moteur. Pas sûr que les 40 Nm de couple soient par exemple suffisants sur un VTC ultra équipé et beaucoup plus lourd.

« Notre cible, c’est aussi les vélos urbains, les petits vélos, certains vélos de route et pourquoi pas les personnes âgées », qui souhaitent continuer la pratique du vélo tout en préservant leur énergie.

La batterie amovible constitue un autre atout du kit, elle qui revendique une autonomie de 60 km, probablement en mode Eco. Il existe par ailleurs 5 modes, contrôlables depuis une petite commande déportée sur le guidon – la même que sur les VéloMad. Le moteur, lui, pèse un total de 2 kg.

À l’avenir, le Virvolt 750 bénéficiera d’un usinage plus français. « Plusieurs pièces en métal ou d’autres supports pourront être usinés en France », nous précise Nicolas Cremoux. « À terme, on recevra tout en pièces détachées et on les fera assembler dans l’usine de Renault à Flins », comme le Virvolt 900 aujourd’hui.

Un kit vraiment convaincant

Virvolt tient ici quelque chose. Pour un prix qui se rapproche certes des 1000 euros, le Virvolt 750 reste une alternative intéressante pour celles et ceux qui ne souhaitent pas casser leur tirelire – le prix moyen d’un VAE en France frôle les 2000 euros -, ou pour les personnes qui cherchent à éviter d’investir dans un vélo d’entrée de gamme, dont le comportement électrique reste en dessous, selon nous, d’un Virvolt 750.

Faut-il cependant électrifier le bon type de vélo mécanique : le modèle Finna essayé durant les ProDays semble être le type de candidat vraiment idéal pour le Virvolt 750. D’autant plus que des aides à l’achat dédiés aux kits d’électrification existent en France pour toujours plus faire baisser la note.


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