Test du Vivo Nex Dual Display : plein les yeux, loin du cœur

Smartphones • 2018

Après un design particulièrement original mi 2018 avec l'appareil photo télescopique du Vivo Nex S, le constructeur chinois revient avec un autre smartphone conceptuel, le Vivo Nex Dual Display. Comme son nom l'indique, il ne s'agit cette fois pas d'appareil photo qui sort de la charnière, mais d'un smartphone doté de deux écrans, un à l'avant et un à l'arrière. De quoi convaincre à l'usage ? Découvrez notre avis complet du Vivo Nex Dual Display.
vivo nex dual display (22)

Ce test a été réalisé le 12 Janvier 2019 et le marché a peut-être évolué depuis. Consultez notre comparatif pour découvrir des produits plus récents potentiellement plus pertinents pour vous.

 

Notre prise en main vidéo

Cet exemplaire nous a été prêté par le revendeur PhoneDroid qui propose le smartphone en France.

Design

Avec le Nex S, Vivo tentait une approche originale pour proposer un smartphone avec un écran de 6,59 pouces sans bordure ni encoche. L’appareil photo pour les selfies était en effet logé dans une partie mécanique, qui se soulevait à la demande, sortant tel un périscope, lorsque l’utilisateur en avait besoin. Pour son Nex Dual Screen c’est cependant une autre solution qu’a adoptée Vivo. À l’instar du Nubia X, le smartphone bénéficie en effet d’un seul module photo, au dos, mais de deux écrans. Pour se prendre en photo en selfie, il suffit alors de retourner le smartphone tout en pouvant s’observer dans l’affichage secondaire.

Le dos du Vivo Nex Dual Display

À l’usage, il en résulte nécessairement un smartphone avec un design pour le moins atypique, sans aucune bordure et surtout pas d’encoche. En façade, on retrouve donc un grand écran de 6,39 pouces qui occupe 91,63 % de la surface de l’appareil. Seule la bordure inférieure, d’un demi-centimètre, est légèrement plus large que les autres. C’est également en façade que l’on va retrouver le lecteur d’empreintes digitales, positionné au sein même de l’écran, comme sur les Huawei Mate 20 Pro ou OnePlus 6T. On y reviendra. Enfin, on retrouve également sur la face avant le haut-parleur d’appels.

La diode de notification se trouve au dos du smartphone. En forme de cercle, elle entoure le large module photo composé d’un double capteur ou d’un module caméra TOF permettant la capture de modèles 3D. Si le lecteur d’empreintes digitales est positionné sur l’écran principal, en façade, c’est au dos que l’on va pouvoir bénéficier de la reconnaissance faciale. Toujours au dos, on va retrouver le second écran, de 5,49 pouces cette fois. Plus petit, celui-ci affiche cependant de larges bordures en haut et en bas, tout en adoptant un ratio 16:9 classique. En bas de l’affichage, on retrouvera un logo NEX, tandis qu’en haut, on constatera que le module photo se fond dans l’écran avec un léger relief. Un choix plutôt étrange, mais qui ne gêne en rien l’utilisation.

Sur la tranche inférieure du Vivo Nex Dual Display, on retrouve le haut-parleur principal, le tiroir dual SIM — sans possibilité d’étendre le stockage — ainsi que la prise USB-C. La connectique jack 3,5 mm pour connecter un casque est quant à elle positionné sur la tranche supérieure. Enfin, sur la droite, on retrouve la classique touche de mise sous tension et les boutons de volume et à gauche… l’autre touche de mise sous tension. Il est en effet possible d’allumer l’écran que l’on souhaite en appuyant sur la tranche droite quelle que soit la manière donc on tient le smartphone. Un bon moyen de passer de l’un à l’autre si on le souhaite, même si l’on favorisera la plupart du temps l’écran principal.

Dans l’ensemble, la préhension est plutôt aisée à deux mains, le smartphone est assez lourd à l’usage avec son poids de 198 grammes. Son format le rend donc assez peu difficile à appréhender à une seule main, surtout petite. On peut s’interroger sur la pertinence d’avoir deux écrans, notamment en termes de solidité. Un choc sur l’avant ou l’arrière pourra ainsi casser l’un des deux affichages et même si Vivo intègre un bumper dans la boite du smartphone, il protégera les rebords, mais pas les deux faces du Nex Dual Display. Dommage également que le smartphone ne bénéficie pas d’une certification d’étanchéité IP, ce qui est devenu la norme sur cette gamme de prix.

Écran

Particularité du Vivo Nex Dual Display, il est doté de deux écrans, et non d’un seul. On pourrait être craintif quant à la qualité de la dalle secondaire proposée par Vivo sur son smartphone, surtout quand vu l’implémentation faite par d’autres constructeurs sur ce type de design. Les Yotaphone par exemple proposent eux aussi des écrans secondaires, mais en encre électronique.

L’écran principal du Vivo Nex Dual Display

Néanmoins, Vivo a fait les choses bien sur son Nex Dual Display. Si le premier écran, de 6,39 pouces, utilise une technologie Super Amoled avec une définition Full HD+ (19,5:9) pour une résolution de 403 pixels par pouce (ppp), le second est du même ordre. Il passe bien d’un ratio 19,5:9 à un 16:9 plus classique, mais Vivo a conservé la technologie Super Amoled et la définition Full HD, avec une densité d’image de 401 ppp.

Dans les deux cas, à l’usage, on observe des écrans qui tendent clairement vers le bleu. Néanmoins, ils s’avèrent très lumineux avec une utilisation agréable, même en plein soleil. Surtout, l’Amoled permet de profiter de contrastes infinis, puisque les pixels noirs sont tout simplement éteints. Voici nos mesures à la sonde pour chacun des deux écrans en mode standard :

Écran principal

  • Contraste infini
  • Luminosité maximale de 488 cd/m²
  • Température de 8300K

Écran secondaire

  • Contraste infini
  • Luminosité maximale de 435 cd/m²
  • Température de 8300K

Dans les deux cas, on notera ainsi une très bonne gestion de la luminosité et du contraste. Néanmoins, on notera que par défaut, la température des couleurs est nettement au-dessus de la lumière blanche réelle, celle du soleil, à 6500K. Les options de FunTouch OS, l’interface de Vivo, permettent néanmoins d’activer le « réglage de la température des couleurs ». Une fois l’option activée, même sans modifier le curseur, on atteint une température nettement plus juste de 6600K.

L’écran arrière du Vivo Nex Dual Display

Dans l’ensemble, même si on aurait apprécié un meilleur réglage par défaut de la balance des blancs, force est de constater que le Vivo Nex Dual Display propose un excellent affichage. Mieux encore, il propose un excellent affichage sur ses deux écrans.

Logiciel

Le Vivo Nex Dual Display est fourni nativement avec Android en version 9.0 Pie ainsi que le patch de sécurité de décembre 2018. L’appareil est donc proposé nativement avec une version à jour d’Android, un point que l’on ne peut que saluer. En revanche, pour ce qui est de l’interface utilisateur, on ne pourra que regretter l’intégration de Funtouch OS, la même que pour le Vivo Nex S et qui était « le point le plus perturbant du téléphone », comme nous l’indiquions lors de notre test.

Interface FunTouch OS

FunTouch OS, même ici en version 4.5 — contre 4.0 pour le Nex S — ne ressemble à rien de ce que l’on connaît sur Android et s’inspire en fait clairement de l’interface des anciennes versions d’iOS.

Glissez votre doigt du haut de l’écran vers le bas, vous verrez des notifications organisées de la même manière que sur le système d’Apple. Nulle trace des raccourcis de paramètres rapides, pour cela il faut glisser son doigt du bas de l’écran vers le haut. On se retrouve alors avec un panneau affichant les quatre dernières applications ouvertes, le volume, la luminosité et dix raccourcis. C’est indéniable, on a affaire ici à une copie du centre de contrôle des iPhone.

C’est encore pire du côté de l’application « Paramètres ». Composée de 38 entrées différentes, elle est impraticable sans passer par le barre de recherche. Les menus sont confus, se ressembles tous et on peine vraiment à savoir par quelle arborescence passer pour trouver tel ou tel paramètre. Ce nombre de 38 entrées peut paraître anecdotique, mais lorsqu’on sait qu’il n’y en a que 9 sur le Samsung Galaxy Note 9 ou 15 sur le Huawei P Smart 2019, cela reste énorme. On espère qu’à l’avenir, Vivo saura suivre la voie de Samsung et Huawei, deux constructeurs qui avaient tendance, jusqu’à récemment, à proposer beaucoup trop de menus.

Cette interface fouillie est d’autant plus dommageable que Vivo appartient au groupe BBK Electronics, le même qui possède Oppo et surtout OnePlus. On aurait ainsi apprécié que pour la version globale de son Nex Dual Display le constructeur reprenne l’interface OxygenOS de son cousin, à la fois riche et claire.

On passera rapidement sur le lanceur qui ne peut pas s’adapter pour proposer un tiroir d’application, puisqu’il peut être modifié manuellement en installant un lanceur tiers. On regrettera des traductions pour le moins aléatoires dans les menus. On arrive à s’y retrouver, mais parler de « Rang » pour découvrir l’évolution de l’autonomie n’est clairement pas le choix le plus intuitif.

Enfin, dernier point négatif et non des moindres, on regrettera que le smartphone ne soit compatible qu’avec le niveau L3 de Widevine et que sa gestion des DRM ne permette par exemple pas de lire de contenus Netflix, Molotov ou myCanal en Full HD.

Gestion des deux écrans

Puisque le Vivo Nex Dual Display propose deux écrans, le système FunTouch OS propose logiquement quelques adaptations pour en tirer profit.

Dès que l’on passe d’un écran à l’autre, on revient sur l’écran d’accueil sur l’écran secondaire. Il ne s’agit pas de deux smartphones distincts, mais bel et bien d’un unique smartphone, avec les mêmes applications disponibles sur les deux écrans. Cela n’est d’ailleurs pas sans poser quelques soucis, notamment en raison des différences de ratio entre chaque écran.

Avec un écran 19,5:9 en façade et un second affichage de 16:9 au dos, les applications ont forcément du mal à s’adapter. Si celles de Vivo n’ont aucun problème à passer de l’un à l’autre, c’est nettement moins le cas des applications tierces. Sur le second écran, Facebook, YouTube, Google Maps ou Instagram vont par exemple afficher des barres noires de chaque côté pour redimensionner l’application au format 19,5:9 sur l’écran 16:9. Dommage.

On notera qu’il est possible de passer d’un écran à l’autre de deux façons différentes : en appuyant sur le bouton de tranche positionné à droite de l’écran sur lequel on souhaite passer, ou en activant le geste. Il est en effet possible de passer d’un écran à l’autre en faisant glisser trois doigts d’un côté de l’affichage vers l’autre. À l’usage en revanche, difficile d’y voir un véritable intérêt. Dans tous les cas, on préférera passer par le plus grand écran, plus confortable pour la lecture, même si l’écran secondaire reste correct, comme on l’a vu.

On notera que Vivo propose quelques fonctions pour profiter de son deuxième écran, comme la possibilité de faire un dessin sur un affichage qui s’affichera sur le second. Le constructeur chinois communique aussi sur le fait d’utiliser l’écran tactile au dos comme de gâchettes dans les jeux de tirs, mais on n’a pas pu trouver d’application tirant parti de cette fonctionnalité. Le principal intérêt de ce deuxième écran reste bel et bien les selfies.

Biométrie

Outre le code de déverrouillage de l’écran, le Vivo Nex Dual Display propose deux options biométriques pour déverrouiller le smartphone. Attention néanmoins, contrairement à un Samsung Galaxy S9, un OnePlus 6T ou un Huawei Mate 20 Pro, il n’y pas de choix possible. Si on souhaite déverrouiller l’écran principal, on passera nécessairement par le lecteur d’empreintes digitales. Si on souhaite déverrouiller l’écran secondaire, on passera nécessairement par la reconnaissance faciale.

Comme Huawei ou OnePlus, Vivo a intégré le lecteur d’empreintes directement dans l’écran de son smartphone. Le lecteur d’empreintes est plutôt bien situé et le déverrouillage est particulièrement rapide. S’il faut près d’une demi-seconde pour déverrouiller le OnePlus 6T ou le Mate 20 Pro, il faut à peine 200 ms pour le Vivo Nex Dual Display. Un temps aussi rapide que sur un lecteur d’empreintes classique, intégré au dos ou en dessous de l’écran.

Au dos du smartphone, c’est là justement que l’on va retrouver la reconnaissance faciale. Celle-ci s’active dès que l’on appuie sur le bouton de veille du smartphone pour le réveiller et s’avère plutôt rapide. On notera que Vivo s’appuie ici sur son capteur photo 3D TOF pour permettre une reconnaissance faciale 3D. On a essayé de tromper le smartphone avec de simples photos sans qu’il ne s’y laisse prendre.

Audio

On l’a vu plus tôt, le Vivo Nex Dual Display intègre une prise casque sur la tranche supérieure et un haut-parleur sur la tranche inférieure. S’il propose bien un haut-parleur pour les appels, celui-ci n’est pas du tout utilisé pour la lecture de contenus multimédias. Le smartphone propose bien deux écrans pour l’affichage, mais quand il s’agit du son, il est bel et bien mono.

La prise casque du Vivo Nex Dual Display, sur la tranche supérieure

Sur haut-parleur, le smartphone émet un volume sonore plutôt correct sans nécessairement être très puissant. À peine de quoi couvrir une conversation entre deux ou trois personnes. Et ça tombe plutôt bien tant la qualité sonore est moyenne. À volume maximum, le son du haut-parleur sature, quel que soit le morceau, dans les aigus comme dans les basses. On notera d’ailleurs que les basses sont aux abonnés absents. Bref, on se passera donc du haut-parleur pour écouter de la musique.

En écoutant sa musique avec un casque ou des écouteurs filaires, on notera une bien meilleure gestion de la qualité sonore. Vivo communique sur un « mode Hi-Fi » censé apporter de la profondeur au son. Activé par défaut, il est vrai que le mode offre un son particulièrement chaleureux et englobant, avec une bonne spatialisation. Il ne s’agit cependant pas d’un vrai mode « haute fidélité », puisque les basses bien mises en avant, mais il reste préférable au mode audio standard — que l’on peut activer via les innombrables paramètres du smartphone — avec lequel le son légèrement plus sec, sans vraie profondeur.

On notera que le mode Hi-Fi n’est disponible que pour les casques filaires, puisqu’il passe par le DAC du smartphone. Pour les casques Bluetooth, la conversion du signal numérique en signal sonore est assurée par le casque lui-même. On notera toutefois que le smartphone propose plusieurs codecs audio Bluetooth, comme l’aptX, l’aptX HD, l’AAC ou le LDAC.

Photo

À l’arrière, le Vivo Nex Dual Display est équipé d’un triple capteur. En guide d’appareil photo principal, on retrouve le module IMX363 de Sony, permettant de capturer des clichés de 12 mégapixels à f/1,79. L’appareil secondaire est un 2 mégapixels à f/1,8 utilisé pour le mode portrait ou afin de capturer davantage de lumière en basse luminosité. Enfin, sur la droite, on notera un troisième capteur. Il s’agit d’un mode 3D TOF — time of flight — utilisé pour scanner des objets ou des visages en 3D. on y reviendra plus tard.

L’application photo

L’application photo intégrée de base par Vivo sur son Nex Dual Display est particulièrement riche en fonctionnalités, mais peut s’avérer déroutante. Elle propose sept modes de base : professionnel, panorama, nuit, retouche du visage par IA, prendre une photo, vidéos et selfie adorable RA (sic).

Le mode photo professionnel vous permettra notamment de modifier le sensibilité ISO, la vitesse d’obturation ou la balance des blancs. De son côté, le mode « prendre une photo » vous permettra de basculer en mode automatique… ou presque. Là aussi, de nombreuses options sont intégrées, pour ajouter un effet de flou d’arrière-plan, des filtres (le plus adapté à la prise de vue peut être sélectionné automatiquement) ou un timer.

De manière assez intelligente, Vivo a également intégré une fonction « miroir » à son application photo. Concrètement, alors que vous souhaitez prendre quelqu’un en photo, la fonction permet également d’afficher l’aperçu de prise de vue sur l’écran arrière. Une bonne manière pour le sujet de visualiser sa pose, de se recoiffer si besoin, ou de vous suggérer de changer de cadrage.

On retrouvera également d’autres fonctions, comme l’activation automatique ou manuelle du flash ou du HDR, un mode embellissement ou, de manière plus anecdotique, des exemples de poses pour vous inspirer lors de vos shootings.

Lorsque l’application photo est utilisée sur l’écran arrière, que ce soit en la lançant directement depuis l’écran secondaire ou en basculant à l’aide du bouton selfie, elle subit un léger redesign, mais conserve l’ensemble de ses fonctionnalités.

La qualité photo

De jour, le Vivo Nex Dual Display propose des photos de très bonne qualité. Les couleurs sont globalement respectées, même si le smartphone aura tendance à aller dans des teintes plus chaudes que ce qui est observable à l’oeil nu. On pourra cependant regretter un HDR trop artificiel, qui aura tendance à trop éclairer les zones théoriquement ombragées. Dommage également que les contrastes soient parfois trop accentués, comme sur les voitures dans la photo de route ou le détail de certaines moulures sur l’arche.

Dans l’ensemble, si le Vivo Nex Dual Display peut engendrer des photos trop artificielles, elles ont au moins le mérite d’en mettre plein les yeux, comme sur les clichés de coucher de soleil ci-dessous.

La nuit

Traditionnellement, la basse lumière est le parent pauvre des smartphones et ce qui vient distinguer un haut de gamme d’un milieu de gamme. Sur ce domaine, le Nex Dual Display vient conforter son statut de smartphone à plus de 700 euros. De nuit, les photos restent particulièrement lumineuses et permettent même de voir les nuages dans le ciel. La gestion des fortes sources de lumière, comme sur les lampadaires ou la photo de porte d’entrée est bien assurée par le mode HDR automatique et la photo n’est pas obstruée par un halo lumineux.

Néanmoins, on pourra souligner un bruit parfois trop présent, qui se fait remarquer autour des détails des branches d’arbre notamment. Certaines sont particulièrement nettes tandis que d’autres ressemblent surtout à une bouillie de pixels.

Les portraits et selfies

Pour les portraits, le Nex Dual Display s’en sort là aussi très convenablement. On rappellera, puisque c’est le principe même du smartphone, que le même appareil photo est mis à contribution pour les selfies et pour les portraits d’un autre sujet.

Même en intérieur, à condition d’avoir une luminosité convenable, le Nex Dual Display parvient à capturer le grain de la peau et la pilosité faciale, même si cela se gâte fortement en basse lumière. Les couleurs y sont par ailleurs plutôt respectées. En extérieur en revanche, le smartphone aura tendance à proposer une teinte un peu rougeâtre, pas forcément des plus flatteuses.

Enfin, le mode portrait, avec flou d’arrière-plan, est là aussi une bonne réussite, d’autant plus que le Nex Dual Display permet de modifier la mise au point a posteriori, aussi bien pour l’ouverture que pour le point de focus. On notera qu’un autre mode permet de griser l’arrière-plan, pour mettre en avant le sujet de la photo. Une fonction qui permet de voir certains ratés de la détection de plans, comme le bureau de Manu, en partie resté coloré.

Le mode 3D TOF

Assez anecdotique, le capteur photo 3D TOF est utilisé pour seulement deux fonctions sur le Vivo Nex Dual Display. La première, on l’a vu, est le déverrouillage par reconnaissance faciale 3D. Cependant, le capteur est également mis à contribution sur l’application photo.

Pour l’utiliser, il vous faudra passer dans le mode « retouche du visage par IA », puis appuyer sur le bouton « + ». Le smartphone vous demandera alors de pencher la tête à gauche, à droite et vers le haut. Il en tirera un modèle 3D de votre visage assez effrayant en soi. Malheureusement, il n’est pas possible de l’exporter pour l’utiliser comme avatar dans un jeu vidéo par exemple. Non, le seul intérêt est ici de permettre au smartphone de comprendre les traits de votre visage pour proposer automatiquement, lors de la capture de selfie, de modifier la taille de votre front, l’écartement de vos yeux ou la forme de vos lèvres. On vous avait prévenu, c’est assez anecdotique.

Performances

Doté d’une puce Snapdragon 845 adossée à 10 Go de RAM, le Vivo Nex Dual Display est logiquement l’un des smartphones les plus performants du moment. Si l’on peut douter de l’intérêt de monter à 10 Go de RAM sur un smartphone, force est de constater qu’il s’agit là de l’un des premiers modèles du marché à proposer une telle mémoire vive, avec le OnePlus McLaren Edition ou le Black Shark Helo. On pourra néanmoins regretter que l’appareil ne propose que 128 Go de stockage, sans possibilité de monter à 256 Go. Si la capacité sera suffisante dans la grande majorité des cas, le Vivo Nex Dual Display ne propose pas d’emplacement pour une carte microSD afin d’étendre le stockage.

À l’usage, le smartphone de Vivo se comporte évidemment de manière très fluide. Il ne souffre d’aucun ralentissement dans les menus, la navigation Web ou le multitâche et s’en sort haut la main dans les jeux mobiles. Fortnite se lance par exemple d’office dans une configuration « épique », à 30 IPS. Il s’agit là des paramètres les plus exigeants sur Android. En jeu, le smartphone s’en tire haut la main et on arrive à faire top 1 sans aucun ralentissement à condition d’avoir le skill nécessaire, ce qui n’est clairement pas le cas de l’auteur de ce test.

Vivo Nex Dual Display Vivo Nex S OnePlus 6T Samsung Galaxy Note 9 Huawei Mate 20 (perf ON)
SoC Snapdragon 845 Snapdragon 845 Snapdragon 845 Exynos 9810 Kirin 980
AnTuTu 7.x 295 417 276 481 297 132 241 932 300 645
PCMark 2.0 8 183 8 385 8 641 5 135 9 276
3DMark Slingshot Extreme 4 733 4 629 4 738 3 355 4 254
3DMark Slingshot Extreme Graphics 5 232 5 162 5 257 3 667 4 261
3DMark Slingshot Extreme Physics 3 548 3 400 3 521 2 584 4 228
GFXBench Car Chase (onscreen / offscreen) 30 / 35 FPS 34 / 35 FPS 32 / 35 FPS 26 / 28 FPS 29 / 32 FPS
GFXBench Manhattan 3.0 (onscreen / offscreen) 59 / 83 FPS 59 / 82 FPS 59 / 83 FPS 57 / 75 FPS 60 / 87 FPS
Lecture / écriture séquentielle 731 / 193 Mo/s 727 / 248 Mo/s 736 / 202 Mo/s 822 / 194 Mo/s 833 / 196 Mo/s
Lecture / écriture aléatoire 32,9k / 29,4k IOPS 37k / 30k IOPS 35,4k / 5,6k IOPS 34,3k / 5,4k IOPS 40k / 41k IOPS

Logiquement, les performances du Vivo Nex Dual Display sont alignées sur celles du Vivo Nex S et du OnePlus 6T, tous deux dotés du même processeur. Que ce soit pour les performances graphiques, l’écriture, la lecture ou la vitesse du processeur, le smartphone de Vivo n’a rien à envier à la concurrence.

Autonomie

Le Vivo Nex Dual Display est doté d’une batterie de 3 500 mAh, plutôt dans la moyenne de ce que proposent les constructeurs sur les smartphones haut de gamme récents. À l’usage, nous avons pu utiliser notre smartphone dans un usage mixte, alternant entre navigation, jeu, phases de veille ou écoute de musique, pendant 34 heures, puis 49 heures. La différence entre ces deux résultats réside notamment dans l’utilisation que j’ai pu avoir du smartphone dans les premiers jours de test. J’ai ainsi fait tourner diverses applications de benchmarks et ai surtout joué à Fortnite, à lui seul responsable de 40 % de l’utilisation de la batterie. Malheureusement, Funtouch OS ne permet pas de savoir pendant combien de temps l’écran est resté allumé pendant les cycles de décharge du smartphone.

La prise USB-C du Vivo Nex Dual Display

Dans tous les cas, nous avons pu faire tourner le smartphone pendant plus d’une journée et demie, même avec un usage plutôt intensif. Il faut dire que malgré l’existence des deux écrans, ils ne sont quasiment jamais allumés au même moment, à l’exception du mode miroir pour les photos. Ils ne viennent donc pas faire fondre l’autonomie de l’appareil comme on aurait pu le craindre.

Pour la recharge, le Nex Dual Display est fourni avec un chargeur rapide de 18W (9V, 2A). Concrètement, en partant d’une batterie chargée à 9%, il nous aura fallu 30 minutes pour passer à 39 %, une heure pour arriver à 68 % et une heure et demie pour passer à 91% de batterie. Au total, la batterie du Vivo Nex Dual Display aura été rechargée de 9 à 100% en 1h58. Un résultat correct, là aussi dans la moyenne du marché.

Réseau & communications

En termes de normes de réseau, le Vivo Nex Dual Display est compatible avec les bandes 700 (B28), 800 (B20), 1800 (B3), 2100 (B1) et 2600 MHz (B7) pour la 4G, avec une compatibilité LTE Cat. 16. Une connectivité complète qui ne devrait pas poser de problème chez aucun des quatre opérateurs majeurs en France. On notera cependant que dans les premiers jours de notre test, nous avions du mal à accrocher les antennes 4G, mais que le souci semble avoir été corrigé grâce à une mise à jour OTA proposé pour le smartphone.

Concernant la data et les appels, le Vivo Nex Dual Display est également dual-SIM et permet donc une gestion assez fine de chacune d’entre elles pour les appels ou la data. Si les appels passent bien en environnement silencieux, on pourra reprocher une annulation de bruit trop importante, tant bien que votre interlocuteur entendra votre voix de manière quasiment robotique.

Le smartphone est également compatible Bluetooth 5.0, Wi-Fi 5 (802.11 a/b/g/n/ac), mais aussi avec les satellites GPS, Galileo, Beidou et Glonass. Plutôt rapide, la géolocalisation se fait en moins d’une de cinq secondes sur Google Maps en ville.

Prix, disponibilité & alternatives

Le Vivo Nex Dual Display est disponible en France au tarif de 769,90 euros. Il y est proposé en version globale, 10 Go de RAM et 128  Go de stockage, compatible avec les bandes 700/800/1800/2100/2600 MHz. Un seul coloris est proposé, le bleu foncé.

À ce tarif, le Vivo Nex Dual Display fait face à plusieurs smartphones Android hauts de gamme, comme le OnePlus 6T, proposé également en version 10 Go dans son édition McLaren, mais aussi au Samsung Galaxy Note 9 ou au Huawei Mate 20.

Galerie photo

 

Notre avis sur Le Vivo Nex Dual Display

Design
8
Passé les premiers moment d'étonnement, le Nex Dual Display de Vivo s'avère plutôt efficace. Son grand écran avec de très fines bordure impressionne et le smartphone est plutôt bien conçu, avec de jolies finitions. On aurait cependant apprécié qu'il soit un peu moins lourd et une certification d'étanchéité IP n'aurait pas été de trop à ce prix.
Écran
9
Que ce soit à l'avant ou à l'arrière, Vivo propose de bonnes dalles sur son smartphone. On pourra regretter une température des couleurs trop froides, mais elles peut être réglée dans les paramètres. Surtout, même pour l'affichage secondaire, Vivo a fait du bon travail en proposant là aussi un écran AMOLED Full HD.
Logiciel
5
C'est clairement le point le plus négatif du smartphone. FunTouch OS est clairement un frein à l'utilisation de l'appareil. Outre le lanceur par défaut très limité, les paramètres sont particulièrement fouillis et l'interface tire beaucoup trop son inspiration d'iOS. C'est vraiment dommage.
Performances
9
Avec un processeur Snapdragon 845 et 10 Go de RAM, le smartphone de Vivo s'en tire logiquement très bien dans la fluidité et les performances. Il est à la hauteur de la concurrence à ce niveau de prix et reste fluide même dans les jeux les plus exigeants. Dommage néanmoins que le stockage de 128 Go ne soit pas extensible.
Autonomie
8
Avec sa batterie de 3500 mAh, le Vivo Nex Dual Display peut tenir facilement une utilisation pendant plus d'une journée. Sans être exceptionnellement endurant, il est dans la moyenne du marché. C'est également le cas de la charge rapide. Dommage toutefois qu'il ne propose pas un système de charge par induction.
Caméra
8
De jour comme de nuit, en intérieur comme en extérieur, le Nex Dual Display propose des photos lumineuses de bonne qualité. Si l'on pourra regretter un manque de détail en basse lumière ou un manque de réalisme dans les couleurs, reste que le traitement de la luminosité est assez bluffant.
Note finale du test
8 /10
Le Vivo Nex Dual Display est une bonne idée, bien exécutée, mais laisse un arrière-goût bizarre, comme s'il ne s'agissait que d'un prototype. Certes, les performances sont là, tout comme la qualité des deux écrans ou même l'appareil photo principal, très efficace même de nuit, mais pourtant on a du mal à y croire.

D'abord l'interface FunTouch de Vivo souffre des mêmes défauts que lorsqu'on avait testé le Vivo Nex S. Trop brouillonne, trop peu personnalisable, trop inspirée - pour ne pas dire autre chose - d'iOS, elle est clairement un frein majeur à l'expérience.

Le second écran quant à lui ressemble plus à un gimmick qu'autre chose. Il est certes de très bonne facture, mais après deux semaines d'utilisation, on réalise qu'on ne l'utilise qu'à de très rares occasions, pour les selfies ou pour le mode miroir, lorsqu'on prend quelqu'un d'autre en photo.

Le Vivo Nex Dual Display est un bon smartphone pour 750 euros, mais il peine à se détacher clairement de la concurrence. Le seul élément qui le démarque, le second écran, est avant tout un gimmick, utilisé comme un compromis, à l'image des encoches sur les smartphones de l'an dernier.

Points positifs du Vivo Nex Dual Display

  • Des écrans de bonne qualité

  • De très bonnes performances

  • Des photos qui en mettent plein la vue

  • Une autonomie très correcte

  • (prise casque)

Points négatifs du Vivo Nex Dual Display

  • Une interface beaucoup trop fouillie

  • Un smartphone un peu lourd

  • Des photos bruitées en basse lumière

  • (pas de certification IP et pas de charge par induction)

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