Avec cette voiture électrique, Volkswagen veut prouver que les SUV sont ringards (mais pas tous)

C’est une tendance de fond de ces derniers temps : les constructeurs adorent présenter des images de prototypes camouflés en amont de leurs présentations officielles. Volkswagen ne fait pas exception, puisqu’il vient de lâcher deux photos de son nouveau modèle prévu pour l’année prochaine : l’ID.7 break — pardon, Tourer. Une annonce qui n’a rien de surprenant, la marque proposant de type de carrosserie depuis plus de 60 ans.

De l’espace !

Si le communiqué de presse ne parle pas des caractéristiques techniques, on peut bien évidemment penser que cet ID.7 Tourer reprendra les dessous de la berline. Il faudrait ainsi compter sur un moteur électrique de nouvelle génération développant 210 kW (286 ch) alimenté par deux types de batterie : une de 77 kWh et une autre de 86 kWh.

Là où le break tire son épingle du jeu, c’est au niveau de l’espace intérieur : grâce à son toit plus rectiligne, il revendique un espace de chargement de 545 litres, là où la berline s’arrête à 532 litres. Une différence qui s’accentuera une fois la banquette arrière rabattue, puisque le Tourer pourra engloutir jusqu’à 1 714 litres, loin des 1 586 litres revendiqués par la berline.

Mais qui dit silhouette moins profilée dit, fatalement, un aérodynamisme en berne. Un chapitre d’autant plus important pour ce modèle que Volkswagen a vraiment fait un gros travail d’optimisation sur le Cx de sa berline, qui se limite à un excellent 0.23. Bonne surprise ! L’ID.7 Tourer limite la casse avec un score de 0.24.

Et c’est là où le break tire véritablement son épingle du jeu, en proposant l’espace intérieur d’un SUV tout en affichant des performances aérodynamiques bien meilleures : l’ID.4, par exemple, doit se contenter d’un Cx de 0.28, une sacrée différence dans un domaine où la moindre perte se traduit fatalement par des kilomètres d’autonomie en moins. Ainsi, avec une batterie de 77 kWh l’ID.4 annonce 520 km d’autonomie.

Notons cependant que Volkswagen ne communique pas encore sur l’autonomie de ce nouveau modèle. Si l’ID.7 berline affiche une autonomie WLTP de 615 km avec la batterie de 77 kWh (presque 100 km de plus que l’ID.4) et de 700 km avec celle de 86 kWh, la version Touring affichera fatalement moins, même si la perte devrait être limitée. Rendez-vous dans quelques mois pour en avoir le cœur net !

Une tendance de fond

Cette recherche du gain aérodynamique est un des meilleurs leviers des constructeurs pour aboutir à une autonomie décente sans passer par l’augmentation de la capacité des batteries de traction : c’est lourd, c’est coûteux, bref, c’est de moins en moins intéressant. Ford, par exemple, nous a fait la démonstration qu’on pouvait drastiquement réduire la capacité d’une batterie tout en conservant une autonomie cible en bossant sur la hauteur de caisse ou sur la forme générale de la voiture.

Volkswagen n’est d’ailleurs pas le seul à proposer une carrosserie break : si MG a longtemps fait cavalier seul avec son MG5, Peugeot va prochainement sortir une version SW de sa e-308 ; Nio, de son côté, propose l’ET5 Touring sur quelques marchés européens, tandis que BMW a d’ores et déjà annoncé une i5 Tourer pour le printemps 2024, dérivé donc de la Série 5 électrique berline.

Et le SUV dans tout ça ? Il n’a pas dit son dernier mot. Le public continue de plébisciter la position de conduite en hauteur typique de cette carrosserie (les chiffres ne mentent pas), et certains modèles nous prouvent qu’une conception intelligente peut donner d’excellents résultats.

Le Tesla Model Y Propulsion en est probablement le meilleur exemple, avec des consommations souvent inférieures à celles de compactes classiques tout en proposant un espace intérieur bien supérieur. Des caractéristiques qui ont assurément contribué à faire de lui la meilleure vente en Europe au mois de septembre, toutes énergies confondues. Le passage a l’électrique nous prouve à quel point un développement réussi peut être déterminant dans la réussite commerciale d’une voiture !