La situation de Volkswagen est très tendue, et les salariés vont trinquer

 
Alors que les chiffres de Volkswagen sont toujours très bas en raison de la chute des ventes, notamment de voitures électriques, la firme doit prendre des décisions difficiles. Et afin de réduire les risques de fermetures d’usines, ce sont les salariés qui seront mis à contribution et qui devront faire une croix sur certains avantages.
L’usine de Zwickau // source : Volkswagen

Les ventes de voitures électriques ne sont pas vraiment au beau fixe en Europe depuis plusieurs mois, comme l’ont récemment confirmé les chiffres de Jato. Mais tous les constructeurs ne sont pas logés à la même enseigne, et la situation est plus difficile pour certains.

Volkswagen en grande difficulté

Si Renault s’en sort globalement plutôt bien, malgré une petite chute des ventes, les choses sont beaucoup plus inquiétantes pour Volkswagen. La firme allemande traverse une importante zone de turbulences depuis plusieurs mois, avec des immatriculations en chute libre, notamment pour ses voitures électriques. Sans parler des soucis liés à sa filiale Cariad spécialisée dans les logiciels, qui a causé de nombreux retards de lancements de futurs modèles. Ce qui avait incité la firme à supprimer des emplois.

Mais ce n’est malheureusement pas encore terminé, alors que la situation ne fait qu’empirer. La firme de Wolfsburg a récemment mis fin à son accord sur la garantie de l’emploi, et devrait lancer une importante salve de licenciements dès l’an prochain. En parallèle, elle prévoit également de fermer pas moins de trois usines, dont celle située en Belgique qui accueillait la production de l’Audi Q8 e-tron, dont la commercialisation a pris fin faute de ventes. Autant dire que les choses sont très compliquées actuellement.

Audi Q8 e-tron Sportback // Source : The Good Click

Volkswagen a mis en place un vaste plan d’économies, visant à réduire ses dépenses d’environ 10 milliards d’euros, mais ce dernier pourrait ne pas aboutir. Le constructeur veut serrer encore plus la vis, et n’a pas d’autre choix que de mettre à contribution ses salariés, comme il l’annonce dans un communiqué tout juste publié. La firme allemande poursuit en effet les discussions avec le syndicat IG Metall, afin de réduire la masse salariale, dans le but de préserver la compétitivité de l’entreprise et assurer sa survie.

Mais cela devrait se faire au prix de nombreux sacrifices pour les employés. Le groupe Volkswagen demande une réduction de 10 % des rémunérations du personnel relevant de la convention collective de Volkswagen AG. Arne Meiswinkel, négociateur en chef du constructeur, explique que « pour pérenniser l’emploi, il nous faut assurer la réussite de l’activité. C’est notre objectif. Pour cela, il nous faut réduire le coût du travail dans l’entreprise. En effet, nous devons ramener le coût du travail à un niveau compétitif par rapport aux autres acteurs du secteur ».

Des mesures très fortes

Désormais, l’objectif principal est la réduction des coûts pour l’entreprise. Cette dernière a formulé plusieurs demandes, en plus de la baisse des rémunérations des employés. Cela passera notamment par le recours plus important au travail temporaire, afin d’adapter la masse salariale en fonction des besoins, ce qui permettra au groupe allemand de réduire les dépenses en salaires. Par ailleurs, Volkswagen explique ne pas avoir été en mesure de transformer de nombreux contrats d’apprentissage en embauche. La firme va désormais revoir la convention collective afin de faire appel à plus d’étudiants en alternance.

Parmi les mesures également envisagées, Volkswagen va supprimer la prime d’ancienneté ainsi que la prime conventionnelle de 170 euros par mois, afin de réduire ses dépenses. Par ailleurs, la société demande aussi la « suppression de la protection des droits acquis pour les salariés entrés dans l’entreprise avant 2005 ». Enfin, le versement de la prime pour les salariés sous la convention Tarif Plus sera conditionnée à la participation de ces derniers aux bénéfices de l’entreprise.

De son côté, le syndicat a pris la parole dans les colonnes d’Automotive News et se félicite que Volkswagen soit ouvert à la discussion. Thorsten Groeger, négociateur en chef d’IG Metall explique que « les dernières propositions de VW représentent un premier petit signal de progrès ». Il souligne que « l’entreprise a essentiellement déclaré sa volonté d’entrer dans un processus avec nous, lié à ses objectifs de coûts et à ses objectifs de rentabilité, qui comprend également des perspectives pour tous les sites et la sécurité de l’emploi ».


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