Cette nouvelle exigence de l’Union européenne devrait coûter très cher à Volkswagen

Une amende qui dépasse le milliard d'euros

 
L’Union européenne applique des normes toujours plus drastiques concernant la pollution tolérée des voitures neuves vendues sur son territoire. La norme CAFE, ou Corporate Average Fuel Economy, est pensée pour réduire les émissions de gaz à effet de serre des automobiles, mais elle va coûter très cher aux constructeurs, notamment à Volkswagen.
Volkswagen ID.3 // Source : Volkswagen

Petit rappel sur la norme CAFE (pour Corporate Average Fuel Economy). Introduite en 2020 sur l’exemple de la loi éponyme américaine (en vigueur depuis 1975), elle vise à contraindre les constructeurs à baisser graduellement les émissions polluantes de leurs véhicules.

Cette norme s’est durcie en 2025, et demande d’atteindre une moyenne d’émissions de CO2 de 95 g/km pour l’ensemble des voitures mises à la route en Europe sur l’année. Mais sans mesure coercitive, il y a peu de chances que les constructeurs se contraignent d’eux-mêmes à diminuer les émissions moyennes à ce seuil, extrêmement bas.

L’Union européenne a donc prévu une sanction. En résumé, si la moyenne des ventes totales d’un constructeur en 2025 dépasse le seuil de 95 g/km de CO2, celui-ci devra s’acquitter d’une amende de 95 € par gramme de CO2 excédentaire et par véhicule vendu. En cas de non-respect de cette directive européenne, le montant de l’amende peut rapidement atteindre des niveaux totalement délirants, et Volkswagen devrait en faire l’amère expérience.

Une amende dépassant le milliard d’euros

Selon les informations publiées par Autonews, une réunion entre Volkswagen et ses investisseurs a averti ces derniers que le constructeur pourrait être exposé à une amende importante en 2025.

Le constructeur implanté à Wolfsburg prévoit ainsi une amende de 1,5 milliard d’euros. Même si des efforts seront faits par Volkswagen pour réduire les émissions de CO2 de sa gamme, le constructeur semble conscient que l’objectif de 95 g/km de CO2 sur l’ensemble de sa gamme n’est pas atteignable en 2025.

Volkswagen ID.7 Tourer // Crédit : Volkswagen

Autre problème : après une année 2024 faste, Volkswagen ne lancera aucune nouvelle voiture électrique en 2025 – l’attendue citadine électrique ID.2, promise à 25 000 euros, n’arrivera qu’en 2026. Cela ne devrait donc pas permettre d’atteindre les 20 % de voitures électriques vendues en 2025 nécessaires pour rester en dessous de 95 g/km, selon les experts.

Volkswagen dispose certes d’une gamme de voitures électriques comprenant actuellement 5 modèles, bientôt 6 avec cette nouvelle citadine, mais dont les ventes ont baissé en 2023. Ainsi, les ventes du constructeur sont encore en grande majorité constituées de voitures à moteur thermique. Les T-Roc, Polo, Golf, Tiguan et T-Cross restent les best-sellers européens du constructeur allemand.

Une solution pour éviter l’amende ?

Une solution permettrait aux constructeurs d’éviter l’amende, ou au moins d’en diminuer le montant. Les constructeurs peuvent vendre entre eux des droits à polluer. Sur le même principe que le marché des quotas d’émissions, les constructeurs ayant une gamme en dessous de 95 g/km peuvent vendre à d’autres fabricants des droits à polluer.

Crédit : Volkswagen

Ainsi, Stellantis, Ford et Toyota prévoient d’en acheter à Tesla, alors que Mercedes-Benz devrait s’approvisionner via Volvo et Polestar. Tesla devrait gagner environ 1 millard d’euros avec la vente de ces quotas. Volkswagen n’a pas précisé son intention d’acheter des crédits à un autre constructeur, mais l’envisager n’est pas exclu.


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