Volkswagen pourrait utiliser une technologie décriée pour proposer des voitures électriques avec 1000 km d’autonomie

 
Volkswagen envisage de proposer des voitures électriques dotées d’un prolongateur d’autonomie. Si sur le papier, cette idée est maligne, elle se heurte à plusieurs limites, y compris la réalité de la réglementation européenne.
Crédit : Volkswagen

Le marché de la voiture électrique se développe à vitesse grand V. L’offre ne cesse de s’étendre, alors que tous les constructeurs passent de gré ou de force à cette motorisation. Pour mémoire, elle sera la seule autorisée à la vente en Europe à partir de 2035. Cependant, elle suscite encore quelques craintes pour de nombreux automobilistes.

Une solution maligne, sur le papier

Outre le prix, qui reste encore un élément dissuasif, ces derniers ont aussi surtout peur de se retrouver à court d’autonomie. Une inquiétude qui est cependant de moins en moins fondée, grâce au développement du réseau de bornes de recharge, et aux innovations des constructeurs. Aujourd’hui, vouloir parcourir de très longues distances en une seule charge n’est donc plus vraiment pertinent. Mais pour certains, cela n’est pas encore suffisant. Et voilà qu’une poignée de marques a fait le choix d’une technologie très intéressante sur le papier.

Leapmotor C10 REEV // Source : Leapmotor

Il s’agit du prolongateur d’autonomie. Cette solution existe depuis de nombreuses années, puisque l’on se rappelle notamment de la BMW i3 qui en profitait, entre autres. Quelques constructeurs y ont encore recours, comme Mazda avec son MX-30 EREV ou encore Leapmotor et son C10 REEV récemment dévoilé. Et voilà que c’est désormais au tour de Volkswagen d’envisager l’utilisation de cette technologie sur ses voitures électriques en Europe. C’est ce qu’explique le PDG de la marque, Oliver Blume.

Relayé par le site Automobilwoche, ce dernier souligne que la nouvelle sous-marque Scout relancée aux États-Unis avait déjà reçu plus de 80 000 pré-commandes, dont une grande partie pour des véhicules équipés d’un prolongateur d’autonomie. À tel point qu’il envisage désormais d’offrir cette technologie en Chine, et sur le Vieux Continent. Plusieurs modèles seraient déjà évoqués, comme l’ID.4 et la berline ID.7. Et pour cause, ces derniers ont encore de la place en plus du moteur électrique pour installer un bloc thermique.

Volkswagen ID.4
Le Volkswagen ID.4, de dos // Source : Volkswagen

Pour mémoire, et comme nous l’avions expliqué dans un précédent dossier, le prolongateur d’autonomie prend la forme d’un petit moteur thermique, qui est chargé de jouer le rôle de générateur. Contrairement à une voiture hybride, il n’est pas relié aux roues, mais sert uniquement à recharger la batterie. Ce qui permet de rouler plus loin, sans avoir besoin de se recharger. Le tout avec un bloc essence plus petit que sur un modèle PHEV par exemple.

Des limites à connaître

Il est en théorie possible de parcourir plus de 1 000 kilomètres en une seule charge sans aucun souci. Sur le papier, cette technologie est donc particulièrement alléchante, surtout que la consommation est moins élevée que sur une voiture hybride, en raison d’un poids réduit. Néanmoins, tout n’est pas parfait non plus, loin de là. À vrai dire, et comme nous l’avions déjà expliqué au sujet du Leapmotor C10 REEV, cette alternative est en fait « le pire des deux mondes » dans la réalité.

Et cela à cause des réglementations. En effet, une auto dotée d’un prolongateur d’autonomie n’est plus considérée comme une voiture électrique en France. Ce qui fait qu’elle ne sera pas éligible au bonus écologique. Pire encore, elle écope également d’un malus au poids, qui est de l’ordre de 10 euros par kilo supplémentaire à partir de 1,6 tonne. Ainsi, le SUV de Leapmotor doit s’acquitter d’une taxe de 2 390 euros. Et ce n’est pas fini, bien au contraire.

Car l’Europe considère en revanche ces voitures comme des modèles électriques. De ce fait, celles qui sont produites en Chine sont soumises à des droits de douane élevés. Ce qui se répercute évidemment sur le prix payé par les clients. Heureusement, Volkswagen fabrique ses autos zéro-émission (à l’échappement) en Europe pour notre marché, ce qui devrait réduire quelque peu la facture.

Enfin, n’oublions pas la complexité accrue de la motorisation, ce qui augmentera les coûts d’entretien. Pour le moment, la firme allemande n’a pas encore annoncé de date, puisque cette idée n’en n’est qu’à ses débuts pour le marché européen.


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