Avec sa nouvelle voiture électrique baptisée EM90, Volvo pourrait presque rendre ringard les SUV, même sa nouvelle EX90 qui arrive en France. Il suffit de regarder les photos de l’intérieur pour s’en rendre compte. De l’espace, en veux-tu,, en voilà, et du luxe, en veux-tu, en voilà. Tout ça avec la patte suédoise propre à Volvo. On oublierait presque que Volvo est désormais une marque sino-suédoise, tombée dans le giron du géant chinois Geely, comme Lotus. Et oui, cette Volvo EM90 sera produite en Chine… aux côtés de son cousin, le Zeekr 009.
Pour développer sa nouvelle voiture électrique, Volvo n’a pas eu besoin de partir d’une feuille blanche. Elle a tout simplement repris la base technique et le design du Zeekr 009, qui repose sur la plateforme SEA commune à toutes les voitures électriques du groupe. Le constructeur suédois a toutefois revu en profondeur la partie avant et arrière de la voiture, pour donner l’impression qu’elle est moins massive. Mais, en faisant cela, Volvo a forcément dû faire des concessions. Et elles sont nombreuses.
Une immense batterie et une autonomie correcte
Certes, la base du Zeekr 009 semble excellente techniquement. Il ne s’agit pas d’une voiture électrique chinoise au rabais, loin de là. Mais si l’on regarde les chiffres d’autonomie et la taille de la batterie, on se rend compte que quelque chose cloche. La Volvo EM90 intègre une (immense) batterie d’une capacité de 116 kWh pour une autonomie annoncée à 738 km sur le cycle chinois CLTC.
Si la voiture arrive un jour en Europe, sur le cycle WLTP, on pourrait plutôt tabler sur environ 650 km d’autonomie. À titre de comparaison, l’immense Tesla Model X et sa batterie de 95 kWh permet de parcourir 625 km en une seule charge. Mais la Volvo EX90, au format SUV comme l’américaine, revendique « seulement » 580 km d’autonomie WLTP (ou 650 km CLTC) avec une plus grande batterie (+ 17 %) de 111 kWh.
On voit ici la nécessité de travailler sur l’aérodynamisme. La Volvo EM90 semble être à peu près aussi efficiente que sa petite sœur, l’EX90, malgré un volume beaucoup plus élevé. Il faut compter 5,2 mètres de longueur, 2 mètres de largeur pour 1,8 mètre de hauteur ! Le coffre passe même de 310 à 342 litres entre les deux modèles en mode 7 places. En résumé, plus long, plus large, plus haut et plus logeable que le SUV EX90 de Volvo, mais avec une consommation plus faible.
Trop lourd et… trop cher ?
Pourtant, ce n’est pas le poids de l’EM90 qui joue en sa faveur. Non, avec 2 763 kg sur la balance, ce n’est pas du tout un poids plume. En fait, c’est presque le même poids que son petit frère, le SUV EX90, qui varie entre 2 637 et 2 811 kg selon les versions. Ce qui sauve l’EM90, c’est donc son aérodynamisme relatif.
Pour aller plus loin
Pourquoi le Volvo EX90 nous passionne malgré ses 2,8 tonnes à vide
Mais est-ce que Volvo n’en a pas trop fait ? Il faut dire que les clients vont avoir des attentes phénoménales avec ce nouveau EM90. Le prix de départ est annoncé à 818 000 yuans (environ 105 000 euros), soit 40 % de plus que le Zeekr 009 sur lequel il est basé ! Mais ça ne s’arrête pas là. Nous nous sommes amusés avec le configurateur chinois. Heureusement, la seule option qui fait varier le prix (de 20 000 yuans soit environ 2 500 euros) est la taille des jantes.
Vous trouvez que 105 000 euros n’est pas trop cher pour un monospace luxueux électrique ? Il faut garder en tête qu’il s’agit là d’un prix chinois, et que le tarif devrait être beaucoup plus salé s’il était un jour vendu en Europe. Les raisons sont nombreuses et expliquées dans ce dossier que nous avons rédigé sur le sujet.
Une voiture plus haut de gamme et plus… suédoise
Il est clair qu’à ce prix, en Chine, Volvo ne va pas vendre des palettes d’EM90. Avec la Zeekr 009 en embuscade, la tâche des commerciaux va être très difficile. Mais, il faut dire que le constructeur suédois a modifié pas mal de choses, notamment l’interface, le design et les matériaux utilisés. De quoi donner l’impression aux richissimes clients chinois qu’ils voyagent avec le bon goût suédois, plus simple et moins tape-à-l’œil que le Zeekr. On imagine que la vidéo promotionnelle a été réalisée avec cette idée en tête.
Mais justement, l’interface de cette nouvelle Volvo EM90 n’intègre pas Google Automotive (ou, Android Automotive, si vous préférez) qui est l’une de nos interfaces préférées, comme dans la Renault Mégane E-Tech, et qui va à ravir aux Volvo XC40 et EX30. On imagine que la voiture aurait été très mal reçue en Chine avec un système Google. À la place, on trouve une interface sûrement empruntée aux voitures électriques chinoises de Geely, et améliorée à la sauce européenne.
Des performances… décevantes
Abordons brièvement le sujet des performances. Volvo annonce un 0 à 100 km/h réalisé en 8,3 secondes avec son unique moteur de 200 kW (271 ch). Ça peut paraître un peu faible pour une voiture électrique, quand le Volvo EX90 peut raccourcir l’exercice à 4,9 secondes dans sa version la plus puissante. Mais, la Zeekr 009 est disponible en version à deux moteurs. On imagine alors que la Volvo EM90 proposera cette option dans le futur, avec 400 kW (536 ch) de puissance, et une transmission intégrale, pour passer de 0 à 100 km/h en 4,5 secondes.
Finalement, il est clair que Volvo ne vendra qu’une poignée de ce nouvel EM90. Mais avec une marge qui semble énorme, il suffit de quelques ventes pour faire progresser significativement les bénéfices du constructeur sino-suédois. Et surtout, ce vaisseau amiral permettra de placer la marque Volvo sur un piédestal en Chine. De quoi préparer le terrain pour l’arrivée des futurs modèles et d’une politique commerciale mondiale et non plus seulement centrée autour de l’Europe.
Pourquoi ce choix ?
On aurait toutefois aimé que Volvo reprenne à sa sauce une voiture électrique plus abordable et terre à terre de Zeekr. On pense notamment à la Zeekr X, le petit crossover compact qui pourrait faire un carton en Europe.
Et quitte à en faire un vaisseau amiral, Volvo aurait pu pousser le bouchon encore plus loin et proposer, comme sur la Zeekr 009, une option de batterie d’une capacité de 140 kWh. Ce qui aurait permis d’annoncer une autonomie d’environ 820 km. Mais ce n’est pas vraiment le sens de l’histoire, qui préfère des batteries plus petites, mais qui se recharge très vite.
Et à ce petit jeu, Volvo annonce 28 minutes pour passer de 10 à 80 % de charge. C’est correct, mais les concurrents locaux font bien mieux, à l’image de Li Auto avec sa Mega qui ne réclame qu’environ 10 minutes sur le même exercice. Si vous êtes quand même intéressés par ce monospace (ou plutôt MPV pour multi-purpose-vehicle, soit véhicule multi-usages), on vous laisse avec une vidéo de présentation d’un journaliste chinois.
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