Volvo veut faire marche arrière sur le 100 % électrique : ce que ça signifie en pratique

 
Après plusieurs revers et des ventes pas forcément au niveau escompté, Volvo pourrait bien revoir sa stratégie autour de la voiture électrique et proposer des modèles thermiques et hybrides au-delà de 2030.
Volvo EX30 // Source : Volvo

Les constructeurs dévoilent au cours de ce mois de juillet les résultats de leur premier semestre 2024. Une tendance générale se dégage : le ralentissement de la progression des voitures électriques. Les raisons sont multiples, à commencer par l’arrêt ou le durcissement des subventions (comme en Allemagne), mais aussi un contexte économique compliqué.

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Toujours est-il que les résultats ne sont pas bons, et les mois et années qui arrivent ne s’annoncent pas forcément plus glorieux. D’Aston Martin au groupe Volkswagen, en passant par General Motors ou encore Porsche et Ford, tous réévaluent leurs ambitions en matière de véhicules électriques.

Volvo a-t-il été trop vite en besogne ?

Du côté de chez Volvo, la stratégie du « tout électrique ou rien » de Volvo est l’une des plus « audacieuses » de l’industrie, et la marque scandinave ne s’en est pas publiquement éloignée. L’année dernière, Bjorn Annwall, directeur commercial de Volvo, a promis que le constructeur ne vendrait « aucune voiture » dans le monde entier qui ne soit entièrement électrique après 2030. « Il n’y aura pas de si, pas de mais », avait alors déclaré Bjorn Annwall.

Aujourd’hui, face à la baisse des ventes de véhicules électriques sur des marchés clés comme la Chine et les États-Unis, la direction de Volvo pourrait reconsidérer sa stratégie, mais est-ce que ce n’est pas déjà trop tard ? Lors d’une conférence pour les investisseurs, le PDG de Volvo, Jim Rowan, a déclaré qu’il croyait « fermement à l’électrique », qu’il considère comme une meilleure technologie que le moteur thermique. Toutefois, le dirigeant a reconnu qu’il faudra « du temps pour que différentes parties du monde soient pleinement électrifiées ».

Et depuis, le discours a un peu changé, dans le sens où les autres motorisations encore proposées par Volvo, sont remises en avant : « les hybrides forment un solide pont pour nos clients qui ne sont pas prêts à passer à l’électrification complète », a précisé Jim Rowan. « Nos hybrides rechargeables et hybrides légers restent très forts et populaires auprès de nos clients, et nous continuerons d’investir dans cette gamme. »

Sur certains marchés, Volvo souffre beaucoup plus, notamment aux États-Unis. Les concessionnaires américains ont notamment précisé qu’ils aimeraient continuer à vendre des berlines, des breaks et des SUV hybrides bien au-delà de 2030 au risque de mettre la clé sous la porte.

Volvo rencontre aussi quelques difficultés avec ses modèles électriques

Le problème, c’est que Volvo a tellement misé sur l’électrique que les autres motorisations proposées sont quasiment inconnues du grand public. Volvo pourrait aussi chercher à exploiter les plateformes du groupe Geely, sa société mère, pour étendre sa gamme de PHEV. Fin mai, Geely a finalisé une coentreprise avec le groupe Renault pour développer et construire des moteurs thermiques et hybrides plus efficaces, qui pourraient alors aussi profiter à Volvo.

La marque suédoise envisage également de mettre à jour sa plateforme SPA1, une plateforme qui pourrait paraître vieillissante puisque les Volvo XC60 et XC90 thermiques et hybrides reposent dessus.

« Si vous refaites l’intérieur et l’extérieur de n’importe quelle voiture reposant sur la plateforme SPA1, vous pourriez exploiter cette base pendant plus d’une décennie. Elle a une excellente suspension et un excellent châssis ; il suffit de changer la carrosserie », explique-t-on chez Volvo.

Volvo EX30 // Source : Volvo

Pour ne rien arranger, Volvo rencontre aussi quelques soucis autour de ses voitures électriques. L’EX30, par exemple, n’a plus le droit au bonus écologique en raison de sa fabrication en Chine par exemple et, pire encore, les taxes à l’importation vont augmenter avec une hausse des droits de douane décidée par la Commission européenne.

Autre problème, le EX90, le remplaçant du XC90 actuel pouvons-nous dire, mais uniquement en version électrique. Dévoilé fin 2022, le Volvo EX90 électrique démarre enfin sa commercialisation, et arrive chez les premiers clients. Mais tout n’est pas rose pour le SUV électrique, qui est livré avec de nombreuses fonctionnalités manquantes.

Ce nouveau venu aurait initialement dû être lancé en début d’année, mais il a cependant subi un petit retard à l’allumage, en raison de soucis logiciels. Ces derniers avaient d’ailleurs aussi provoqué le retard de la Polestar 3, qui repose sur la même plateforme.

Volvo EX90 // Source : Ulrich Rozier pour Frandroid

Le Volvo EX90 pourrait arriver chez les premiers acheteurs avec de nombreuses fonctionnalités manquantes. Une liste a été dévoilée, et récemment confirmée par un porte-parole du constructeur. Parmi elles, citons notamment la conduite autonome assurée par le LiDAR, qui n’est pas encore disponible. Mais ce n’est pas tout, puisque la commande vocale permettant de contrôler un iPhone grâce à Siri ne fonctionne pas non plus, tandis que la charge bidirectionnelle permettant d’alimenter sa maison à l’aide de la batterie de la voiture n’est pas encore disponible non plus.

La voiture est aussi obligée de faire fonctionner son système principal même lorsqu’elle est stationnée. Ce qui vide environ 3 % de batterie toutes les 24 heures. Le patron de Volvo a indiqué que tout pourrait être résolu via une mise à jour à distance.


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