Volvo pourrait sauver de la faillite le géant européen des batteries pour voiture électrique

 
Au bord de la faillite, l’entreprise suédoise Northvolt pourrait finalement être sauvée par Volvo.
Usine Northvolt

L’industrie de la voiture électrique ne fait pas que des heureux, bien au contraire. Si certains acteurs se portent particulièrement bien, à l’image de BYD qui talonne Tesla, d’autres font grise mine. On pense par exemple à Northvolt, une société suédoise spécialisée dans la production de batteries. Cette dernière traverse actuellement une crise sans précédent.

Un rachat attendu

En effet, la firme fondée en 2015 et basée à Stockholm a été placée en procédure de sauvegarde au mois de novembre dernier, en raison de graves soucis liés notamment à sa stratégie. Pas encore officiellement en faillite, mais placée sous le chapitre 11 du régime américain comme Fisker, l’entreprise avait eu le feu vert des autorités pour pouvoir poursuivre ses activités. Une bonne nouvelle et surtout une belle lueur d’espoir pour la firme. Et ce n’est pas tout.

Dans un communiqué tout juste publié, la société annonce avoir conclu un marché avec Volvo. Le constructeur suédois a confirmé la nouvelle via une autre communication officielle, annonçant avoir racheté l’intégralité des parts de Northvolt dans leur co-entreprise commune. Il s’agit de NOVO Energy AB, qui avait officiellement été fondée en 2021 par les deux sociétés suédoises. L’objectif était notamment de construire une usine de batteries située à Torslanda, avec une capacité de production annuelle de 50 GWh. Soit l’équivalent de 500 000 voitures électriques.

Au mois d’octobre dernier, le constructeur suédois avait déjà annoncé sa volonté de racheter ses parts dans la co-entreprise, à la suite des difficultés rencontrées par son partenaire. Celui-ci avait en effet du faire face à l’annulation d’un contrat avec BMW, en raison d’un trop grand retard pris sur la production des batteries pour la firme allemande. En cause, des erreurs stratégiques trop importantes, puisque Northvolt voulait tout simplement trop en faire, avec trop peu de moyens techniques.

La société ne possédait que deux lignes de production pilotes, pour au moins cinq clients distincts. De son côté, Volvo avait précédemment accusé son partenaire de rupture de contrat en octobre dernier ce qui avait mené à cette volonté de racheter ses parts dans la joint-venture. Ce sera désormais chose faite, dès que le constructeur aura reçu l’aval des autorités compétentes. Une fois la procédure finalisée, la marque du groupe Geely devra trouver un autre partenaire afin d’atteindre son objectif.

Une lueur d’espoir

Pour mémoire, Volvo peut produire ses propres batteries de voitures électriques à partir de 2026, comme ce qui était initialement prévu avec Northvolt avec l’usine en préparation. Pour le moment, rien n’a été dit par le constructeur quant à d’éventuels nouveaux partenariats. Du côté de l’équipementier suédois, ce rachat pourrait malgré tout constituer une petite lueur d’espoir. Si le montant de la transaction n’a pas été révélé, ce dernier devrait permettre à l’entreprise de récupérer d’importantes liquidités. Or, c’est justement ce dont elle a besoin actuellement.

De plus, ce rachat ne signe pas le divorce pur et simple entre les deux associés. Le communiqué de Volvo précise que ces derniers ont également «  signé un accord-cadre, explorant la manière dont les entreprises pourraient collaborer à l’avenir, y compris les opportunités potentielles d’approvisionnement futures en Amérique du Nord ». Les conditions n’ont pas été précisées, mais il s’agit évidemment d’une bonne nouvelle pour Northvolt, qui devrait donc échapper à la faillite. Pour mémoire, elle prévoit de construire une usine de batteries au Québec, pour 7 milliards de dollars.

La fameuse batterie // source : Northvolt

Ce nouvel accord signé avec Volvo pourrait l’y aider, même si les termes exacts n’ont pas été divulgués. Quoi qu’il en soit, le chemin sera encore long pour espérer rivaliser avec les géants du secteur des batteries, actuellement dominé par les Chinois, et tout particulièrement CATL. L’industrie européenne n’est quant à elle pas à la fête, alors que le Français ACC connaît également de grosses difficultés, en raison de son passage à la chimie LFP (lithium – fer – phosphate), qui ne se passe pas tout à fait comme prévu…


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