Sérieuse comme toute marque allemande, Winora fabrique de bons vélos électriques au design classique. Cependant, la tendance vers les vélos fitness et la miniaturisation des moteurs ont modifié le paysage. Le constructeur, qui appartient au groupe Accell, a été séduit et propose désormais son modèle iRide Pure.
En effet, l’autre « hit » du moment est le moteur Bosch Performance Line SX, que tous les grands fabricants ont rapidement intégré. Ici, il équipe un vélo électrique urbain pur, qui ne partage aucun élément avec ses cousins de Lapierre ou Haibike. Tout est conçu sans compromis sur la qualité ni sur le positionnement milieu de gamme, avec des prix allant de 3 400 à 4 000 euros.
Nous avons choisi de tester le modèle le plus abordable, le X10 à dérailleur 10 vitesses. C’est un choix que de nombreux Français feront, car il est 600 euros moins chers que le R5f équipé d’un moyeu Nexus.
Le test du Winora iRide Pure sur plusieurs semaines a inclus de nombreux trajets, par diverses conditions météorologiques et sur plus de 120 kilomètres. Voici notre verdict.
Fiche technique
Modèle | Winora iRide Pure X10 |
---|---|
Vitesse max | 25 km/h |
Puissance du moteur | 250 watts |
Nombre d’assistances | 4 |
Batterie amovible | Oui |
Bluetooth | Oui |
GPS | Non |
Écran | Oui |
Couleur | Rouge, Bleu |
Phares | Oui |
Feu arrière | Oui |
Fiche produit |
Ce test a été réalisé à partir d’un modèle prêté par la marque.
Un vélo électrique bien équipé, et qui a de la gueule
Lors de sa présentation sur les photos officielles, le Winora iRide Pure ne nous avait pas marqués. Cependant, en vrai et au fur et à mesure de notre test, nous avons pris conscience que ce vélo électrique est extrêmement élégant.
C’est particulièrement le cas pour notre modèle à cadre haut, déjà assez incliné, bien plus élancé que le second modèle à cadre bas, qui est plus trapu. Élancé, certes, peut-être un peu trop avec ses 1,95 mètre, garde-boue inclus, rivalisant en longueur avec un Tenways CGO009. Sa livrée bicolore, rouge avec base, haubans et tige de selle noirs, lui sied à merveille. Heureusement, puisque les choix sont limités : bleu/noir en cadre bas, noir uni ou violet/rose pour le R5f.
Svelte en apparence, l’iRide Pure reste léger pour un vélo électrique haut de gamme, pesant 22,7 kg malgré son équipement complet. En effet, il ne manque rien : un garde-boue avant long qui protège efficacement des éclaboussures, et celui à l’arrière intègre le feu (avec fonction-stop, mais uniquement lorsque l’éclairage est activé). L’éclairage avant, un Litemove SE-110 (110 lux), est monté sur la potence, ajustable en hauteur et très puissant.
Une connectivité complète avec Bosch
Dans le nom iRide Pure, il y a « Pure ». Par respect pour son patronyme, Winora n’a pas intégré d’écran sur son vélo électrique. Nous ne sommes donc qu’en présence de la Mini Remote, la console la plus simple de Bosch, placée sur le tube supérieur.
C’est simple : un arc lumineux indique le niveau d’assistance selon la couleur, et les cinq barres forment la jauge de batterie. Pour changer de niveau, deux boutons sont disposés à gauche du guidon, ce qui est plus pratique. On peut aussi y éteindre les phares, automatiquement allumés avec le VAE.
Une application moderne, mais aucune puce GPS intégrée
En tant que vélo électrique moderne, le Winora iRide Pure adopte le Bosch Smart System. Nous ne détaillerons pas tout le test sur ce point, car il est commun à tous les vélos électriques Bosch connectés, et déjà détaillé dans notre dossier.
Il n’y a pas de ConnectModule ici pour tracer le vélo à distance, mais ce modèle possède tout de même les fonctions basiques : géolocalisation, trajets, modes personnalisés, et navigation GPS. Cependant, pour profiter pleinement des fonctionnalités, comme du compteur panoramique, un support pour smartphone est nécessaire, ou alors le SmartModule en option à l’achat, qui inclut la recharge par induction.
Agile, facile, tant qu’on le mène en ville
Vélo de ville mais dynamique, le Winora iRide Pure offre une position de conduite semi-active. Le cintre courbé permet donc d’équilibrer la selle, proche de la hauteur du guidon. La précision de conduite n’est donc pas la priorité, surtout avec des poignées ergonomiques, mais l’agilité est bien présente. Le VAE est un peu joueur, rassurant tant que l’on ne vire pas à grande vitesse ou sur du gravier. Les pneus Continental sont corrects sous la pluie, mais inadaptés pour le tout-chemin ou un peu de terre.
Les pneus sont la principale source d’amortissement du vélo électrique. Il faut dire que c’est un peu raide, car le petit coussin de 25 mm de débattement en tête de fourche ne nous a pas bluffés.
On note un léger mieux par rapport à un VAE totalement rigide sur des pavés ou de grosses dégradations, mais rien de très significatif. La selle suspendue apporte davantage de confort grâce à sa tige suspendue, compensant une assise trop ferme pour de longs trajets.
Un moteur nerveux accompagné d’une transmission véloce
L’agilité se conjugue surtout avec un moteur nerveux. Le moteur Bosch Performance Line SX sied parfaitement au tempérament de ce vélo électrique urbain. Au fil de nos récents essais, il délivre 55 Nm avec fougue en mode Turbo. Il est également possible d’utiliser tous les autres modes en les personnalisant via l’appli : Sprint pour les dénivelés, Eco pour une conduite sage, ou encore Auto pour une puissance adaptée au terrain.
Ce bloc requiert toutefois une forte cadence (70 tours/min) pour l’exploiter à son maximum : il faut donc savoir jouer avec la bonne vitesse pour accélérer progressivement ou grimper les côtes de façon optimale. C’est ce qui nous a motivés à choisir la transmission par dérailleur de cet iRide Pure X10, une transmission Shimano Deore à 10 vitesses en l’occurrence.
Elle est plus polyvalente et adaptée au Bosch SX que le moyeu Nexus à 5 vitesses à courroie de la version R5f, qui a tendance à rendre les relances et les accélérations un poil saccadées. Assez rapide sans atteindre la vélocité des modèles supérieurs Deore XT, le dérailleur suffit pour un usage quotidien.
Pour stopper le VAE Winora, on utilise ici des freins Shimano MT410. Ces freins hydrauliques à disque sont bien connus pour leur efficacité. Ils sont mordants, progressifs et rassurants.
Une petite batterie efficiente, longue à remplir
Dans le cadre svelte, la batterie trouve sa place dans le tube diagonal inférieur. L’intégration est très réussie, avec un cache de la même couleur que la peinture rouge. Des renforts en caoutchouc viennent protéger l’ensemble. Le cache est facile à manipuler et donne accès à la batterie amovible, à déloger après un tour de clé.
Bien que la batterie ne soit pas lourde, sa praticité est augmentée par une lanière, plus utile pour la retirer et la réenclencher que pour le transport. Remettre la batterie nécessite un temps d’adaptation, car elle ne se verrouille pas facilement.
Entre les deux manœuvres, la recharge est possible à l’extérieur comme à l’intérieur du vélo. Mauvaise nouvelle, le chargeur est basique, de 2 A. La recharge est donc lente, prenant environ 5h30 pour un plein complet. C’est une déception compte tenu du prix : on aurait aimé voir un chargeur de 4 ampères qui réduirait le temps de charge à moins de 3 heures.
Au moins, il est possible de suivre l’avancement sur l’application (en pourcentage) ou via la LED Remote (5 voyants et 10 paliers), ainsi qu’en mode nomade avec une petite jauge à 5 voyants.
50 km d’autonomie minimum
Une fois les 400 Wh de capacité complètement chargés, la batterie promet une autonomie de 50 à 100 km selon le niveau d’assistance. Cela se confirme plutôt bien, car nous avons relevé plus de 45 km sur un tracé exigeant comportant deux gros dénivelés, le tout en mode Turbo.
Sur un parcours plus plat, réalisé lors de nombreux tests (tour de Paris), nous avons atteint 53 km, toujours en Turbo. Il convient de multiplier par deux en mode Eco pour l’autonomie maximale, soit autour de 100 km.
Un prix élevé
Commercialisé depuis ce printemps 2024, le Winora iRide Pure est donc disponible en deux versions : ce modèle X10 à dérailleur coûte 2999 euros (le tarif a chuté de 300 euros entre son annonce et aujourd’hui), et le modèle R5f au moyeu Nexus grimpe à 3 699 euros. C’est un tarif élevé pour ce vélo entre l’urbain et le fitness, mais plus abordable que ses concurrents.
Il est plus séduisant qu’un Riese & Müller Culture à 4 039 euros, avec un écosystème Bosch similaire, et semble ainsi viser un Orbea Diem 30 à 3 799 euros, qui partage une philosophie proche mais utilise une assistance Shimano.
Moins réputé que son compatriote mais plus diffusé que la marque espagnole, Winora compte environ 200 revendeurs en France, essentiellement indépendants, bien qu’il soit aussi présent dans le réseau Ecox. C’est uniquement par ce biais que l’on peut acquérir l’iRide Pure, car Winora ne vend pas le vélo directement en ligne.
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