Longtemps, Xiaomi s’est cantonné aux trottinettes électriques accessibles. Le géant chinois a en effet tellement de domaines à couvrir (téléphonie, TV, objets connectés, etc.), que la micro-mobilité n’avait pas vraiment évolué ces dernières années.
Mais avec la 4e génération des « Electric Scooter », le modèle « Pro » n’était pas le dernier larron. Xiaomi débarque avec le porte-étendard « Ultra », reléguant le modèle d’entrée de catalogue « Lite » à un jouet. Ses principales nouveautés sont les suspensions avant et arrière, ainsi que la grande batterie pour une autonomie théorique de 70 km.
Frandroid a testé en avant-première cette trottinette électrique premium, qui vient chasser sur les terres de la Segway G2 Max, ainsi que certaines Dualtron.
Fiche technique
Modèle | Xiaomi Electric Scooter 4 Ultra |
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Autonomie annoncée | 70 km |
Temps de recharge annoncé | 420 min |
Vitesse max | 25 km/h |
Puissance du moteur | 500 watts |
Poids maximal supporté | 120 kg |
Prix | 699 € |
Fiche produit |
Design : très Xiaomi et plus mature
Les trottinettes Xiaomi sont si reconnaissables qu’elles sont devenues la référence sur le marché. À tel point que les copies et inspirations sont très (trop ?) nombreuses. Les modèles de la marque jouissent d’un design générique – Segway peut aussi être cité.
De toute évidence, la firme chinoise ne délaisse pas cette allure typique. L’Electric Scooter 4 Ultra reprend la couleur grise, plus foncée sur les roues et la tige. Même chose pour le guidon, les poignées en caoutchouc et la gâchette d’accélérateur, qui font dans le classique.
Cependant, on observe une belle touche de couleur sur les câbles ou les roues : cette trottinette est celle de la maturité. Nouveauté, Xiaomi a choisi de positionner l’accroche du système de pliage en lieu et place de la sonnette, qui tombait naturellement sous le pouce sur la Pro. Ici, l’Ultra la déporte entre la manette de frein et la poignée, discrète mais peu pratique au moment de freiner.
La trottinette est encore plus robuste, grâce à sa structure en aluminium dense, que l’on retrouve aussi sur la fourche avant et le deck. On dirait de l’acier voire de la fonte. De l’aluminium plus léger habille la tige et le guidon, alors que du plastique dur s’invite sur le garde-boue arrière bien fixé (comme l’avant d’ailleurs).
Ajoutez à ça une protection IP55 (protection contre les poussières et les projections d’eau), bien meilleure que l’IPX4 de la Pro. Rouler dans les flaques et sous la pluie n’induit aucun risque, bien que la conduite y devienne plus risquée à trottinette.
Une trottinette poids lourd
L’Ultra est certes plus robuste, mais elle est aussi très lourde. Déjà que la Pro n’était pas prévue pour être transportée régulièrement, on déconseille ici de porter ce modèle, tout court. Avec 25 kg, c’est au-dessus d’un gros vélo électrique : il est impossible de faire rouler la trottinette pliée de façon simple. Pour le multimodal, oubliez les escaliers du métro et les périodes de pointe dans un bus ou tramway. En contrepartie, avec 70 km d’autonomie, cette Xiaomi veut en théorie couvrir l’intégralité de vos trajets.
Côté intégration, les fils de frein et du système électrique débordent, mais sont finalement peu envahissants. Ils laissent bien tourner le guidon dans des forts angles (environ 70°) pour une meilleure manœuvrabilité. Par ailleurs, le deck de la Pro était un peu limité pour les grands pieds. Ici, il devient très large, une bonne nouvelle pour ma pointure 46.
Pour aller plus loin
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Avec une largeur de 17,5 cm et 47 cm pleinement exploitables en longueur, la plateforme offre plusieurs positions, même en parallèle. Et même si l’on a le réflexe de poser le pied arrière sur le garde-boue, celui-ci est assez solide pour supporter le poids. Mais il n’est pas conçu pour cela, c’est marqué dessus.
En contrepartie, on ignore pourquoi l’éclairage avant a migré sous le guidon. Peu visible sous l’angle de certains automobilistes, la lumière est tout de même plus intense et à la forme typique en U. On note aussi l’absence de catadioptre en hauteur, dommage pour être mieux vu de nuit des autres usagers de la route. Le feu arrière est identique à la Pro, ovale et bien visible de loin. Il est doté d’une fonction stop en freinage — clignotant rapide — et d’un clignotement plus lent en mode piéton.
Un pliage intuitif mais à peaufiner
Le pliage de l’Ultra fonctionne de manière identique a la Pro. Située à l’avant du tube, la gâchette est légèrement améliorée, plus robuste, et s’actionne en deux temps : il faut tirer pour l’ouvrir, puis effectuer une seconde pression pour libérer le guidon. Comme la Pro, le guidon ne tombe pas naturellement sur l’accroche du garde-boue arrière, car le loquet est désaxé à droite.
Il faut tâtonner pour le trouver, certainement un coup de main que l’on n’a toujours pas pris après 2 semaines de test. Pour le débloquer, c’est relativement simple, en poussant le loquet, repliant le guidon et en rabattant la gâchette.
Côté encombrement, on peut croire que les suspensions et le poids sont liés à la taille. Pas du tout. Aussi longue que la Pro (1,20 m) et peu large hors guidon, la trottinette électrique Xiaomi se range facilement non pliée. Car pliée, c’est une autre histoire : difficile de la caler dans un recoin de pièce sans gêner ou la rentrer dans un coffre de voiture.
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À l’opposé, la Xiaomi 4 Ultra mise sur une nouvelle béquille, large et haute, tenant parfaitement la trottinette, quasi à la verticale.
Pas d’effort sur l’écran, mais l’essentiel
À l’annonce de ce modèle Ultra, on se demandait si Xiaomi allait apporter une évolution sur le guidon. N’en attendez pas des miracles, car la firme chinoise a fait peu d’efforts. L’écran s’invite donc au centre du guidon, délimité par un bord supérieur rond et non plus fondu dans la masse. La surface est d’apparence plus mat qu’auparavant, offrant une meilleure lecture, surtout par temps ensoleillé, encore perfectible. Attention, si vous utilisez le phare avant, la luminosité baisse automatiquement, où la lecture peut être un peu plus difficile de jour.
Pour le reste, rien ne change vis-à-vis de la Pro : vitesse à deux chiffres au centre, jauge à 5 barres en bas, indicateur d’éclairage, de Bluetooth, et le mode activé tout en haut (piéton, D, S en bleu ou S+ en rouge).
Même appli que la Pro
Si l’écran ne bouge pas, peut-être la Xiaomi Electric Scooter 4 Ultra apporte du mieux dans l’application. Non, car on reste sur la même génération de trottinettes électriques. La connectivité de ce modèle passe par la même appli Xiaomi Home, commune aux autres objets connectés de la marque, même hors mobilité. Pour l’utiliser, il faut créer un compte, puis sélectionner une pièce dans la maison (peu importe où et le nom), pour y intégrer l’Ultra. Pas très intuitif, mais c’est la seule fois qu’on vous le demande.
La connexion est très fiable via Bluetooth, et rapide en 1 à 2 secondes. Si l’on avait à modifier la procédure, Xiaomi pourrait éviter de revenir sur le menu de la « pièce » à la reconnexion, pour une utilisation plus rapide. Sur l’accueil de la trottinette électrique, s’affiche un tableau de bord. En tête, on lit au premier coup d’œil un compteur d’autonomie restante en km, le mode engagé et le niveau de batterie. Plus bas, on consulte le kilométrage et la vitesse moyenne du trajet en cours.
Pour un historique des derniers trajets, il faut passer par le bouton « Afficher plus de données de conduite », là où l’on trouve le kilométrage total et le détail. Il suffit néanmoins d’une coupure de quelques minutes pour que l’appli enregistre deux trajets distincts.
Autres fonctions :
- Le verrouillage de la trottinette électrique, pour un stationnement court ;
- Allumage automatique du feu arrière ou non ;
- Choix de trois niveaux de récupération d’énergie.
Plus technique et accessoire, un bouton en haut à droite donne accès aux infos de batterie (courant, température, etc.), ainsi qu’au numéro de série de la trottinette ou à la mise à jour du logiciel.
Le SUV de la trottinette, puissance 4
Nous l’avons vu plus haut, le large deck permet déjà d’avoir une bonne installation. La trottinette électrique part donc sur une bonne note avant même la mise en route. On l’allume en appuyant longuement sur le bouton, et c’est parti. Enfin pas tout de suite, car il faut choisir son mode :
- Piéton pour 6 km/h maximum ;
- D pour 20 km/h ;
- S à la vitesse limite légale de 25 km/h ;
- S+ pour la puissance maximale.
Les deux premiers modes n’ont qu’une réelle utilité lors des trajets où la circulation est dense ou les piétons nombreux. Le mode S est déjà largement suffisant en soi, c’est celui à privilégier. Il ne délivre pas toute la puissance du moteur (940 W en crête, 500 W en nominal), mais il offre une bonne accélération et atteint 25 km/h en une vingtaine de mètres.
Il ne montre ses limites que dans les plus fortes pentes, là où réside l’intérêt du mode S+. Là, le coup de pied au derrière est net : on atteint les 25 km/h en 3 ou 4 secondes, c’est fulgurant. On le déconseille néanmoins en circulation dense.
Sur mon trajet habituel, une montée met vraiment à l’épreuve les trottinettes électriques. Seule la Segway P65E avait réussi à garder les 25 km/h jusqu’au bout. Les autres, dont la Xiaomi 4 Pro, cédaient rapidement. Ici, l’Ultra qui annonce passer 25 % de pente, ne déçoit pas : elle le franchit aisément, sans aucune baisse de régime.
Que dire aussi du réglage de la gâchette, parfait pour tenir une vitesse stationnaire ou doser l’accélération sans gros écarts.
Ça suspend bien, mais ça vibre à l’arrière
La suspension avant est l’élément le plus distinctif de cette nouvelle trottinette électrique, lévitant sur un double bras oscillant. La suspension arrière, du même type, est bien moins visible. Longue, la trottinette s’adapte à une garde au sol inédite chez la marque. Le seuil culmine à 11 cm, pour absorber le débattement des suspensions, et ouvrant la possibilité de rouler dans des flaques sans s’asperger les souliers.
Oui, chaque dos d’âne, bosse ou gros pavé est parfaitement absorbé. Mais l’arrière renvoie encore énormément de vibrations à 25 km/h. C’était déjà le cas sur la Pro : il n’y a pas d’amélioration nette ici non plus, dommage pour un modèle flirtant avec les 1000 euros. On sent l’absence de structure tubulaire (comme une Segway P65E), ou des pneus à flancs légèrement plus hauts.
Nous avons tenté de légèrement dégonfler le pneu arrière pour une meilleure résistance aux vibrations, mais c’était pire.
Sous la pluie ou après une grosse averse, la Xiaomi Electric Scooter 4 Ultra est rassurante. Nous n’avons pas eu de réticence à filer sur un sol détrempé. Attention toutefois au freinage. Bien que puissant, il crée un léger blocage à l’arrière pouvant faire chasser la trottinette. Sur le sec, le freinage est le meilleur que j’ai pu tester. C’est progressif, rassurant, et vous immobilise très rapidement. Bravo !
Bonne position à bord
Question maniabilité, le guidon a grandi de quelques centimètres. Avec 55 cm de bout en bout, cette largeur doit garantir une stabilité, en tous cas davantage que sur la Pro (52 cm). C’est toutefois peu sensible en pratique : il guidonne facilement en brusquant la direction, et il est toujours impossible de lâcher une main en toute sérénité. Au contraire, la prise de virage est correcte, mais sans plus, car la liaison au sol reste étroite.
Le guidon, non réglable, toise à 1,26 m au-dessus du sol, et 1,06 m par rapport au deck. C’est moins grand que la Pro, mais à aucun moment notre grand gabarit n’a souffert d’une mauvaise position. C’est au-dessus d’1,90 m que les bras deviennent tendus, à éviter pour une conduite en toute sécurité. Essayez là avant de l’acheter.
45 km d’autonomie environ, qui dit mieux ?
L’Electric Scooter 4 Ultra intègre une batterie de 561,5 Wh sous les pieds, une capacité rare chez les trottinettes aux alentours de 1000 euros. Avec ce pack, la firme chinoise revendique 70 km d’autonomie théorique. Mais connaissant le comportement des autres trottinettes électriques, nous voulions vérifier cela dans la vraie vie. Car ces distances sont calculées à partir de protocole avantageux : la trottinette roule à 15 km/h avec 80 kg de charge.
Ici, notre terrain de jeu est Paris, avec des plats, des faux plats, des petites pentes et quelques montées soutenues. En embarquant avec 80 kg et par temps frais (10-15 °C), nous sommes proches des conditions idéales. Après une poignée de kilomètres pour se familiariser avec la bête, notre nez fin a préparé deux boucles de 20 km environ pour traverser la capitale, le tout en mode maximal S+ avec récupération d’énergie moyenne.
Et c’est exactement ce que la Xiaomi peut endurer. La première boucle a nécessité 54 % de batterie. Nous sommes ensuite repartis pour la seconde boucle en réduisant légèrement la distance, et avons fini avec 3 %. Une batterie pleine peut donc dépasser les 42 km, voire tutoyer 45 km en conditions idéales avec un poids inférieur à bord. Pas mal quand même !
Quant à la récupération d’énergie, en toute honnêteté, on ignore son influence. Nulle en mode faible, elle permet de décélérer franchement en mode normal, et fortement sur le troisième niveau. Ce dernier n’est pas conseillé en circulation dense, car il peut vite surprendre les personnes derrière vous.
Petite chute de puissance en fin de batterie
La bonne nouvelle est l’absence de baisse de performances comme sur la 4 Pro. Ici, on peut utiliser la trottinette électrique jusqu’à la fin la de batterie si besoin. Ce que l’on ne conseille pas toutefois pour augmenter sa durée de vie. On note un léger fléchissement sous les 30 %, mais la puissance reste très confortable pour atteindre 25 km/h en mode S+.
Sous les 10 %, la baisse est plus sensible, mais on reste encore sur une puissance convenable. La trottinette peine davantage en montée et envoie des accélérations moins franches, afin de dissuader de vider la batterie. Cela nous a permis de rallier notre point d’arrivée, sans devoir patiner avec les jambes en mode S+, car le S devient trop juste à faible niveau. Enfin, pour étendre l’utilisation, le mode S devrait pouvoir dépasser le 50 km avec une batterie pleine. Mais comptez plus sur 40 km pour rester dans une plage de recharge modérée entre 10 et 90 %.
Au niveau de la recharge, elle n’est pas aussi longue qu’attendu. La grande batterie accepte seulement un chargeur de 2A, suffisant pour reprendre plus de 10 km par heure. On grimpe à 25 % en 1h, plus de 2h pour la moitié, 3h30 pour 75 % et enfin un peu plus de 5h pour une charge complète. C’est mieux qu’annoncé (6 à 7 h). La prise, située à gauche entre la tige et le deck, possède un cache plastique bien isolant.
Prix et date de sortie
Annoncée fin février 2023, la Xiaomi Electric Scooter 4 Ultra se lance en France le 20 avril 2023. On peut acheter cette trottinette électrique directement sur le site Xiaomi avec un envoi en 24 h, sur les boutiques en ligne type Amazon ou Fnac, en grande enseigne comme Boulanger ou Leclerc, ainsi que dans certains revendeurs physiques.
Le prix de cette Xiaomi 4 Ultra est de 999 euros, du jamais vu pour la marque. Il y a à peine trois ans, le summum du catalogue était la Pro 2 à moins de 500 euros. Et pourtant, ce n’est pas si onéreux en comparant avec la dernière 4 Pro à 799 euros, tant elle la domine en matière d’autonomie, de puissance et de confort.
En clair : si vous avez de quoi dépenser les 200 euros supplémentaires et que vous souhaitez réaliser de longs trajets, ne réfléchissez même pas.
Ensuite, il faut l’opposer à des modèles équivalents. La Segway Kickscooter P65E est probablement la plus proche. Bien que plus originale sur le style, avec un comportement plus sain et une autonomie similaire, cette rivale est plus chère de 200 euros, et sans suspension. La nouvelle Ninebot G2 Max à 899 euros a sûrement son mot à dire côté autonomie et conduite.
Pour aller plus loin
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Enfin, certains amateurs de trottinettes électriques plus cossues à double suspensions type Dualtron Mini Limited pourraient réfléchir. Plus cher (1 190 euros au minimum), le modèle de Minimotors n’offre que des roues de 8,5 pouces, et une batterie de base de 13 Ah. À l’inverse, elle est bien plus légère que la Xiaomi (21 kg) et plus puissante (1 450 W).
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