On a de la chance, car avec la quatrième génération de trottinettes électriques Xiaomi, la gamme est désormais complète. Ce n’était pas gagné d’avance, car la marque n’en importait qu’une partie, ce qui réduisait l’offre face à Ninebot et son catalogue expansif.
L’Electric Scooter 4 a bien sûr remplacé sa star, la « Pro », mais celle-ci n’est plus la plus haut de gamme. Elle a été supplantée par l’Ultra, dotée de suspensions et d’une meilleure autonomie. Bonne nouvelle pour les budgets plus serrés, la Xiaomi 4 se positionne dans la gamme au-dessus du ticket d’entrée « Lite ».
Ce modèle tente de conserver les atouts d’une trottinette premium tels que les roues de 10 pouces, un large deck, mais présente des caractéristiques plus basiques en termes de puissance et autonomie pour un tarif plus doux.
Bref, offre-t-il le rapport qualité-prix idéal ? C’est ce que nous allons vous décrypter en détail, après test de la Xiaomi Electric Scooter 4.
Fiche technique
Modèle | Xiaomi Electric Scooter 4 |
---|---|
Autonomie annoncée | 35 km |
Temps de recharge annoncé | 300 min |
Vitesse max | 25 km/h |
Puissance du moteur | 600 watts |
Poids maximal supporté | 110 kg |
Fiche produit |
Ce test à a été réalisé à partir d’un modèle prêté par la marque.
Design : du pur Xiaomi et un bon deck
Un peu à la manière d’Audi dans le monde de l’automobile, Xiaomi adopte la philosophie « on prend les mêmes et on recommence ». Xiaomi cultive son esthétique dans la continuité, avec une allure très épurée, des finitions de qualité, où les câbles se font discrets.
Reposant sur des roues de 10 pouces, tout comme les modèles supérieurs Pro et Ultra – contrairement aux 8,5 pouces de la version Lite – cette Electric Scooter 4 respire le haut de gamme. On apprécie surtout le design du deck monobloc, très large et totalement plat, qui rappelle celui de la version Pro.
En ce qui concerne le garde-boue, il reste fixe à l’arrière et est très enveloppant (compte tenu du fait qu’il y a un emplacement pour une plaque d’immatriculation pour nos amis allemands). À l’avant, il est un peu plus mobile, et il lui manque une petite bavette pour éviter les projections sur l’avant du deck.
En somme, la Xiaomi Electric Scooter 4 mesure donc 1,16 m de haut, pour 1,15 m de long, 48 cm de large au niveau du guidon – et non pas 43 comme l’indiquait la fiche technique – et 17 cm au niveau du deck (en incluant les bords arrondis). La garde au sol est de 9,5 cm, ce qui est correct, mais attention aux grandes marches et trottoirs élevés, ça risque de frotter en dessous !
Passons ensuite au guidon, qui est doté de grandes poignées très adhérentes, mais n’inclut pas de repose-poignet. La petite sonnette robuste à gâchette métallique est judicieusement placée à gauche (à ne pas confondre avec l’attache pour le pliage), tandis que la gâchette d’accélération à droite se fond bien dans l’ensemble et semble solide.
Poids contenu et pliage efficace
Le mécanisme de pliage est assez standard et facile à utiliser. Il paraît plus robuste que celui du modèle Pro, avec un loquet placé à l’avant de la colonne de direction. Pour ouvrir la charnière, il suffit de pousser ce loquet et de tirer vers l’avant ; une protection anti-chute est prévue. C’est une bonne idée, car certaines trottinettes électriques laissent tomber le guidon lors du pliage. Ici, il est nécessaire d’effectuer une action supplémentaire pour plier la Xiaomi Electric Scooter 4.
Le pliage asymétrique, vers la droite, ne nous convainc pas entièrement. Cela déséquilibre la trottinette lors du transport, ce qui peut être gênant, car elle peut frapper les cuisses. Cependant, le loquet reste bien en place une fois la trottinette pliée, et le poids est toujours gérable. Pesant 15,2 kg, elle est certes plus lourde que la précédente génération (13 kg), mais reste suffisamment légère pour être transportée dans le train ou le métro.
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Quant à la béquille, Xiaomi a encore du travail à faire. Elle est trop petite et placée trop à l’arrière, rendant la trottinette instable lorsque le sol n’est pas parfaitement plat. Elle ne se tient pas bien en place dans certaines situations (même sur une moquette plate de bureau). Pour stabiliser davantage la trottinette, il faut tourner la roue vers la droite, quand c’est possible. C’est dommage, car le modèle Ultra possède une béquille large avec une base plate bien conçue.
Pour finir, la trottinette est dotée d’une protection certifiée IP55, lui conférant une résistance à la poussière et à la pluie (nous avons pu l’expérimenter sans rencontrer de problèmes). L’éclairage est typique des produits Xiaomi, c’est-à-dire placé sous la barre de guidon, légèrement obstrué par le câble de frein et de puissance très modeste. En d’autres termes, il permet d’être vu, mais n’éclaire pas grand-chose. Le feu arrière ovale est assez visible par tous temps et possède une fonction stop qui s’active dès qu’on actionne le frein. On peut aussi le laisser activer en permanence via l’appli.
Un écran peu lisible mais une appli simple et efficace
L’écran est similaire à ceux des autres modèles Xiaomi. L’Electric Scooter 4 ne change rien, pour le meilleur et pour le pire. Nous retrouvons donc l’affichage à deux chiffres de la vitesse et la jauge de batterie à 5 barres. Quelques icônes de Bluetooth, du mode activé et de l’éclairage complètent le tableau.
C’est assez simple, et facile à lire la nuit ou en basse lumière. Hélas, la surface brillante agit comme un miroir en plein jour, rendant l’écran peu lisible au soleil, et quasi invisible avec l’éclairage allumé (la possibilité de régler la luminosité serait une bonne amélioration !).
Pour manipuler l’écran, c’est encore une fois la simplicité qui prime. La trottinette n’a qu’un seul bouton : une pression longue pour allumer/éteindre, une pression pour l’éclairage, et une double pression pour changer de mode.
L’application Xiaomi peut sembler étrange pour ceux qui ne sont pas familiers avec la marque, car elle est commune à d’autres objets connectés. Il faut créer une « pièce » dans la maison et y ajouter la trottinette électrique comme équipement. Une fois cette étape franchie, l’activation est rapide et on accède à l’interface de l’Electric Scooter 4. La connexion via Bluetooth est ensuite rapide, mais à chaque reconnexion, il faut revenir dans la « pièce », puis retourner dans la trottinette, même si le Bluetooth est resté activé. Nous espérons qu’une mise à jour évitera cette manipulation lassante et répétitive.
Un grand compteur indique l’autonomie restante et le pourcentage exact de la batterie. Le kilométrage en cours et la vitesse moyenne de votre trajet sont également affichés. L’application permet de consulter d’autres données, comme le kilométrage total et vos statistiques des 10 derniers trajets (avec le temps de conduite). Par contre, il n’y a pas d’indication de date, ni de géolocalisation, ni de tracé visible.
Il n’y a pas non plus d’alarme comme sur le modèle Ultra. La seule petite fonction de sécurité de l’Electric Scooter 4 est la possibilité de verrouiller et déverrouiller via l’application, ce qui est pratique pour une courte pause, car il est alors impossible de rouler avec. Une autre fonction pour la conduite est la possibilité de choisir la force de récupération d’énergie : faible, moyenne ou forte.
Confort et maniabilité : bonnes sensations au guidon
Comme mentionné précédemment, le deck est assez spacieux. Avec 55 cm utilisables en longueur, il n’est pas nécessaire de reposer les pieds à l’arrière, et il est même possible de les placer en parallèle sur les 16 cm de largeur. C’est un peu juste pour les grosses chaussures, mais cela passe. La hauteur du guidon convient parfaitement aux personnes mesurant entre 1,60 m et 1,90 m. Il est conseillé de l’essayer si vous ne vous situez pas dans cette fourchette.
Une fois la trottinette électrique allumée, on peut sélectionner trois modes :
- Piéton : 6 km/h
- D : limité à 20 km/h
- S : limité à 25 km/h
Le moteur de la Xiaomi Electric Scooter 4 n’évolue pas par rapport à la Scooter 3. Installé à l’avant dans la roue, il délivre toujours 600 W en pic et 300 W en continu. L’accélération est satisfaisante, avec une bonne impulsion pour atteindre rapidement les 25 km/h. Cela peut patiner un peu sur du gravier ou sur des chaussées avec un peu de sable ou de poussière, mais rien de préoccupant. Et il n’y a rien à signaler sur route mouillée.
Sur le plat, c’est donc suffisant, et la reprise est bonne. Cependant, nous la déconseillons si votre parcours est en dénivelé. Dès qu’une petite pente se présente, la vitesse chute à 20 km/h voire moins. Pour rappel, l’Electric Scooter 4 est annoncée pour gravir des pentes de 16 %, ce n’est donc pas mieux que la version 3.
En termes de conduite, la trottinette électrique ne profite pas d’un grand guidon, ce qui limite les changements de direction rapides. Cela peut néanmoins être un avantage pour se faufiler entre les voitures dans un bouchon. Les roues de 10 pouces ne sont pas très larges, il faut donc éviter de se pencher trop en virage sous peine de décrocher. Ce modèle est conçu pour une conduite tranquille.
Un confort correct
Le confort de cette Electric Scooter 4 est acceptable, grâce aux pneus à air de ses roues. Cela compense – un peu – l’absence de suspension, mais ne fait pas de miracles. La Xiaomi gère les petits trous ou les chaussées légèrement dégradées, mais les pavés commencent à provoquer quelques secousses et il faut contourner les gros obstacles. C’est un peu mieux que les Ninebot équivalentes, qui ont des roues anti-crevaison mais trop rigides.
Freinage peu rassurant
En général, l’expérience est bonne, mais le freinage ici est très moyen. Le système de frein à disque à l’arrière, combiné à l’électronique de type « eABS » à l’avant, manque de mordant. Cela nous a causé quelques frayeurs : il faut donc anticiper et rouler tranquillement pour éviter les situations d’urgence. Cependant, cela n’empêche pas le blocage de la roue arrière en cas de freinage à 25 km/h, tandis que l’eABS semble « couler » sous 10 km/h. Au moins, le freinage est progressif et il est associé à une récupération d’énergie.
Comme mentionné précédemment, l’application propose trois niveaux de récupération d’énergie. Mais honnêtement, seul le niveau « moyen » est utile. Le niveau « faible » est presque imperceptible, et le niveau « fort » est trop soutenu dans une circulation dense (il peut surprendre ceux qui sont derrière vous quand vous relâchez la gâchette). Le niveau moyen est le bon compromis pour relâcher l’accélération sur 15-20 mètres et s’arrêter au feu rouge sans avoir à utiliser le frein. Et cela redonne un peu d’énergie à la Xiaomi, qui en a bien besoin.
20 à 25 km d’autonomie selon les conditions
Sur le papier, la Xiaomi Electric Scooter 4 promet une autonomie de 35 kilomètres, ce qui est assez surprenant puisque c’est plus que les 30 km de l’Electric Scooter 3, qui a une batterie identique… mais qui est plus légère. En effet, la trottinette électrique maintient une capacité de 275 Wh ou 7,65 Ah. Comme toujours, ces distances officielles sont théoriques, et sont réalisables à 15 km/h sur terrain un plat avec une charge de 70 kg.
Dans notre cas, le conducteur pèse un peu plus (80 kg avec son équipement), et roule sur des parcours avec un peu de dénivelés. De plus, notre test se fait en circulation dense, avec de nombreux arrêts et accélérations. Enfin, la météo entre 20 et 30 °C était plutôt favorable, avec peu de vent. Sur la durée de notre prêt, la Xiaomi peut parcourir au minimum 20 km en usage soutenu (avec des pentes et des arrêts fréquents, soit environ 5 à 7 km de moins que la Segway F2 E), et peut atteindre 25 km avec plus de plat et en roulant à une moyenne de 20 km/h (arrêts inclus). En détail, la consommation est d’environ 12,6 Wh/km, soit une autonomie moyenne de 21,9 km.
Contrairement à la Pro, dont la puissance chute significativement sous trois barres, cette trottinette électrique semble corriger ce défaut. Ce n’est qu’à partir d’une barre que l’on ressent une vraie baisse de performance, soit sous 20 %. À ce stade, la perte est progressive : on peut encore rouler à 20 km/h sans problème, mais les pentes deviennent plus difficiles à monter et sous 10 %, il faut donner deux voire trois impulsions pour accélérer. En dessous de ce seuil, la Xiaomi n’est pas très efficace, car elle ne dépasse pas les 15 km/h sur terrain plat, il faut donc la recharger.
Le plein en 4 heures, avec un petit chargeur
Ici aussi, on apprécie la différence avec la Xiaomi Electric Scooter 4 Pro. C’est normal, la capacité n’est pas la même (ici 275 Wh contre 446 Wh). Il faut donc environ 2h30 pour une recharge classique entre 20 et 80 % (12-13 km), et 4h pour une charge complète. Le chargeur a une intensité de 2 A, qui est standard et largement suffisante pour cette trottinette électrique. Ainsi, on peut arriver le matin, recharger pour le midi, repartir en vadrouille et recharger à nouveau l’après-midi pour rentrer chez soi.
Le chargeur est aussi très compact, idéal pour être rangé dans un petit sac, et ne chauffe pas malgré sa taille. La prise, située à l’avant sur le tube reliant le deck et la fourche, possède un capuchon en caoutchouc, mais qui est un peu lâche à notre goût. Il ne s’imbrique pas bien et semble fragile avec le temps.
Un rapport prix-performances imbattable ?
Évolution de la précédente version « 3 » avec le design de la 4 Pro, la Xiaomi Electric Scooter 4 ne fait pas augmenter ses tarifs de façon importante. Proposée à 549 euros, soit seulement 20 euros de plus que la précédente, elle se positionne parfaitement entre la Lite à 399 euros et la Pro à 699 euros (prix de vente actuel, qui était de 799 euros au lancement).
On pourrait penser que c’est une bonne trottinette à ce prix, mais on constate que l’autonomie est moindre par rapport à la concurrence. En comparaison directe, la Ninebot F2 E (549 euros) offre une batterie de 367 Wh, soit au moins 5-10 km de plus par charge. Cette concurrente inclut en plus des clignotants, un moteur arrière légèrement plus puissant avec contrôle de traction et Apple Find My, mais ses roues rigides nuisent au confort.
Nous constatons une puissance et une autonomie supérieures avec la Pure Electric Pro 3, mais à 599 euros. Cependant, la Xiaomi surpasse aisément l’Inmotion Air (549 euros) dont les caractéristiques sont quasi identiques, notamment en termes de performances (surtout avec une batterie faible) et d’autonomie.
La Xiaomi Electric Scooter 4 est disponible en France depuis la fin mai 2023. On peut actuellement la trouver chez les revendeurs et sur les plateformes en ligne telles que Fnac-Darty, Boulanger, E.Leclerc ou Rue du Commerce.
Étrangement, il est impossible de trouver ce modèle sur le site officiel de la marque, qui ne distribue que les versions Pro et Ultra. Mais pas de panique, Xiaomi assure le service après-vente. Comme pour les autres trottinettes électriques, la garantie est de 2 ans, à l’exception des pièces d’usure tels que les pneus et les freins.
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