Xiaomi a frappé fort avec son premier smartphone pliant à clapet, tout juste officialisé, le Mix Flip. Il s’agit d’un smartphone véritablement haut de gamme, qui se permet même de faire mieux que Samsung sur certains points, du moins sur la fiche technique.
Nous étions présents à la conférence de presse organisée par Xiaomi en Chine, et nous avons eu l’occasion d’utiliser le smartphone pendant quelques heures pour tenter de nous faire un premier avis à chaud. Précisons qu’il est possible que le Xiaomi Mix Flip soit commercialisé en Europe dans les prochains mois, alors que son grand frère le Mix Fold 4 se contentera d’être vendu en Chine.
Xiaomi était attendu depuis longtemps dans le domaine du smartphone à clapet, pour tenter de venir faire de l’ombrer aux deux ténors du marché : Samsung et Motorola. Le premier vient tout juste d’annoncer son Galaxy Z Flip 6 tandis que le second commercialise déjà son Razr 50 Ultra.
La bonne nouvelle, c’est que Xiaomi a tenté de faire mieux que Samsung et Motorola avec ce nouveau Mix Flip. Mais malheureusement, certains points nous ont également déçus.
Design : compact, mais avec un écran externe XXL
Quand on prend en main le Xiaomi Mix Flip, on sent que le constructeur chinois a mis tous les moyens disponibles pour proposer le smartphone à clapet le plus compact possible. C’est impressionnant à quel point le smartphone est fin, que ce soit plié (16,19 mm) ou déplié (7,8 mm). Il ne fait pas mieux que le Galaxy Z Flip 6 (respectivement 14,9 et 6,9 mm), mais il s’en approche de très près.
Il est certes un peu moins compact que son concurrent coréen, mais on le trouve tout de même très compact pour un smartphone, qui plus est à clapet. Il rentre sans problème dans une poche, que ce soit plié ou déplié. Et la prise en main est excellente.
Attention toutefois, comme son concurrent de chez Samsung, le format de l’écran (9:21) lui donne un format plus allongé qu’un smartphone classique. Il devient alors un peu plus difficile de tenir le téléphone à une main et d’appuyer sur des éléments qui se trouvent tout en haut de l’écran. Il faut avoir un long pouce ou le faire à deux mains.
Le design ne laissera clairement personne indifférent. Dans notre version noir mat avec son dos en verre poli, l’effet wahou est indéniable. D’autant plus que Xiaomi a réussi à intégrer les deux capteurs photo de manière très élégante sur l’écran externe. Ces derniers semblent faire partie intégrante de cet écran secondaire, comme chez Motorola. Ce qui donne une impression d’homogénéité, contrairement au concurrent de chez Samsung.
Xiaomi a poussé les curseurs au maximum, en rendant les objectifs beaucoup plus gros qu’ils ne le sont réellement. On trouve un gros cerclage noir (sûrement en plastique) autour de chaque objectif. Ça ne sert à rien du tout en pratique, sauf à rendre ces appareils photo « immense » visuellement.
Et on ne va pas se mentir, ça fait un petit quelque chose : cette pirouette ajoute une dose de « sérieux » au téléphone, qui ne fait pas du tout jouet quand on le regarde fermé. Cela permet aussi d’avoir de jolies proportions, puisque les deux appareils photo sont positionnés à la verticale, sur le côté de l’écran. Et on verra par la suite que Xiaomi se sert de cela pour créer une zone spéciale, dédiée aux widgets, en découpant l’écran en deux parties.
Charnière : l’élément qui déçoit
Je suis sûr que vous voulez que je vous parle de la charnière. Cet élément clef d’un smartphone pliable. Xiaomi n’est pas novice en la matière, puisque le constructeur chinois en est à sa quatrième génération de Fold, au format livre. Mais c’est ici son premier Flip, au format clapet. En toute transparence, je m’attendais à mieux.
Avant de m’envoler pour la Chine, j’ai joué quelques minutes avec un Samsung Galaxy Z Flip afin de me familiariser avec ce format que je connais assez peu. Le téléphone de Samsung rassure, avec une réelle sensation de solidité dans le mécanisme de la charnière. L’ouverture est fluide et homogène.
Chez Xiaomi, ce n’est pas tout à fait la même histoire. Oui, la charnière fonctionne bien : en position fermée, le téléphone ne s’ouvre pas de lui-même. Il faut appliquer une force modérée, mais rassurante pour l’ouvrir. L’ouverture à une main est possible, mais plus délicate qu’une ouverture à deux mains, à cause de la force requise pour l’ouverture et de la longueur de l’appareil. Mais c’est la même chose sur tous les téléphones à clapet récents. On n’ouvre pas le Mix Flip comme on ouvrait un Motorola Startac dans les années 90.
En position ouverte, le smartphone de Xiaomi devient moins rassurant. Il ne se verrouille pas totalement dans cette position. Il ne va pas se refermer tout seul, loin de là. Mais on sent qu’il y a un léger jeu au niveau de la charnière, qui permet à l’écran de bouger de quelques millimètres à peine. Une situation inexistante chez Samsung, où le verrouillage de la charnière en position ouverte rassure largement plus.
À titre d’illustration, lorsque vous prenez un appel avec le Mix Flip, lorsque vous appuyez ce dernier à votre oreille, vous sentez que la charnière se bloque et ne peut pas aller plus loin, ce qui a pour effet de tendre la surface de l’écran au maximum. Mais quand vous reprenez un usage normal, par exemple écrire un SMS, l’écran n’est plus aussi parfaitement tendu.
Précisons toutefois qu’il s’agit ici d’une sensation qui ne présage en rien un manque de fiabilité de la charnière. D’ailleurs, Xiaomi précise que le mécanisme a été testé avec plus de 500 000 ouvertures et fermetures sans rencontrer de problèmes. Comme sur ses Fold. Mais on aurait préféré une sensation de robustesse un peu meilleure.
Les écrans : la crème de la crème
Du côté de l’affichage en lui-même, Xiaomi a repris l’une des meilleures recettes existantes sur le marché, avec de l’OLED LTPO pour les deux écrans. La luminosité maximale de 1 700 nits (3000 nits en pic) sur les deux dalles permet d’utiliser le smartphone en plein soleil en conservant une très bonne visibilité des informations affichées à l’écran.
À l’utilisation, on est toutefois légèrement gêné par la pliure, qui se ressent un peu lors des scroll verticaux, tandis que les rebords en plastique de la charnière qui remontent sur l’écran se ressentent sur certains scroll horizontaux.
Visuellement, la légère pliure de l’écran au niveau de la charnière ne se voit absolument pas avec un fond d’écran clair. Lorsque l’écran est éteint ou avec un fond d’écran sombre, on peut parfois la remarquer selon l’angle de vision. Mais rien de choquant ici.
On regrette aussi que, lorsque le téléphone est déplié, le dos ne soit pas parfaitement plat, contrairement à la proposition de Samsung. En main, on sent alors la séparation entre les deux parties du téléphone, ce qui n’est pas forcément la sensation la plus agréable qui soit.
Passons maintenant à l’utilisation de l’écran externe de 4,01 pouces. Chez Samsung, il n’est pas possible de lancer des applications dessus (sauf en bidouillant un peu), mais seulement des fonctionnalités développées par Samsung. Chez Motorola, toutes les applications du smartphone peuvent être lancées sur l’écran externe et c’est le même cas chez Xiaomi, qui annonce que plus de 200 des applications les plus utilisées au monde sont parfaitement compatibles.
On a pu tester Weibo, Microsoft Bing, la météo, TikTok ou même l’équivalent chinois de Google Maps et ça fonctionne en effet très bien. Attention toutefois, la zone d’affichage ne fait que l’équivalent d’un écran 9:16 de 3,5 pouces à cause des deux gros capteurs photos qui prennent beaucoup de place. Mais c’est déjà énorme pour un écran « secondaire » ! Il y a quelques années, c’était la surface d’affichage d’un smartphone haut de gamme.
Pour éviter de trop perdre en zone d’affichage, Xiaomi a eu la bonne idée d’insérer une zone de widget qui se positionne au-dessus des deux capteurs. Cette zone prend environ 1/3 de l’écran externe, le reste étant dédié à l’affichage des applications.
Personnellement, j’ai beaucoup aimé cet écran externe. D’un point de vue visuel, l’intégration est vraiment parfaitement réussie. D’un point de vue fonctionnel, il est très pratique et bien pensé. Il faudra toutefois voir sur un usage plus long si certaines fonctions pourraient manquer à l’appel par rapport au smartphone à clapet de Samsung. Les ingénieurs coréens semblent avoir passé plus de temps à développer des fonctionnalités dédiées à cet écran que les ingénieurs chinois.
Photo : un téléobjectif, mais pas d’ultra-grand-angle
Du côté de la photo, Xiaomi a fait le choix de ne pas proposer un ultra-grand-angle, mais seulement un grand-angle (x1) et un téléobjectif (x2, équivalent 47 mm), tous deux codéveloppés avec Leica. C’est un choix subjectif, mais je préfère personnellement un téléobjectif à un ultra-grand-angle. Difficile de proposer trois capteurs différents sur un Flip : la preuve, ni Motorola ni Samsung ne le font non plus.
Dans la pratique, les clichés réalisés avec le Xiaomi Mix Flip sont de bonne qualité, mais le post-traitement semble un peu trop élevé, avec un adoucissement marqué des textures. Malgré la désactivation des modes par défaut qui lissent (beaucoup trop) les différentes textures (et notamment la peau). Mais c’est un peu la signature des smartphones chinois. Pour le moment, nous n’avons pas le droit de vous partager les clichés réalisés avec le smartphone.
L’écran externe du format Flip apporte une plus-value très intéressante pour les photos : il est possible d’utiliser les deux capteurs principaux pour réaliser des selfies, le smartphone refermé, en utilisant l’écran externe pour cadrer. Une caméra selfie est bien entendu présente sur l’écran principal, mais avec une qualité largement moins bonne.
Vidéo, performances et refroidissement
Nous avons pu également tester les différents modes vidéo, dont le 4K en 60 FPS. Aucun problème à souligner, avec une excellente stabilisation optique de l’image. Seul petit grief : le smartphone semble chauffer un peu rapidement, mais c’est l’un des problèmes du form factor à clapet. La zone de refroidissement du processeur est bien plus petite que sur un téléphone classique.
Même si Xiaomi annonce une chambre à vapeur de 3 500 mm2 pour refroidir la puissante puce haut de gamme Snapdragon 8 Gen 3 de Qualcomm. Cette dernière se relève tout à fait suffisamment performante pour faire tourner le smartphone à pleine puissance, même si nous n’avons pas pu essayer des usages gourmands comme des jeux.
Nous n’avons pas eu le temps de tester l’autonomie et la recharge rapide de ce Xiaomi Mix Flip. Mais ce dernier embarque une batterie d’une capacité de 4 780 mAh, 20 % plus grande que celle du Samsung Galaxy Z Flip. C’est la batterie la plus grande de n’importe quel smartphone à clapet, ce qui laisse présager une autonomie intéressante. Même si on sait que l’optimisation logicielle et les écrans jouent aussi beaucoup dans ce domaine.
On a hâte
Vous l’aurez compris à la lecture de cette prise en main, le Xiaomi Mix Flip est un smartphone qui nous plait vraiment beaucoup. Il se permet d’avoir de nombreuses technologies intégrées qui font mieux que les propositions de Samsung et Motorola. Tout n’est pas rose pour autant, notamment avec les finitions, un cran en dessous de Samsung.
Quoi qu’il en soit, il faudra attendre un test plus poussé afin de se faire un avis définitif sur ce téléphone, et afin de pouvoir tester plus en profondeur ce smartphone à clapet.
Prix et disponibilité
Lorsque nous avons demandé aux porte-parole de la marque si le Xiaomi Mix Flip sera vendu en Europe et en France, ces derniers nous ont répondu en anglais « stay tuned », que l’on pourrait traduire littéralement par « restez à l’affut ». Alors qu’ils nous ont bien confirmé que le Xiaomi Mix Fold ne sera pas vendu en dehors de Chine. De quoi laisser la porte ouverte pour une commercialisation en France dans les prochains mois.
Pour le moment, le Xiaomi Mix Flip n’est disponible qu’en Chine, à partir de 5 999 yuans soit environ 758 euros avec une conversion brute. Mais attention, s’il est un jour réellement vendu en Europe, le tarif sera encore plus élevé suite aux taxes.
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