Xiaomi a fait les gros titres de la presse avec sa voiture électrique, la SU7. Vendue en Chine pour le moment, elle propose une fiche technique plus alléchante qu’une Tesla, pour un tarif moins élevé. Lors de la présentation il y a quelques mois, nous avions été bluffés par les technologies, que ce soit au niveau des moteurs, de la batterie et même de l’infotainment. Sur le papier, il s’agit toute simplement d’une voiture électrique parfaite. Et on comprend mieux pourquoi.
Nos collègues de Numerama partagent aussi notre avis, dans leur article sur le sujet.
Lors de la conférence annuelle de Xiaomi, Lei Jun, le patron de la marque, a passé près d’une heure trente (à revoir sur YouTube, si vous en avez le courage) à parler de la SU7 électrique. L’homme d’affaires a retracé les origines de ce projet, qui est né suite à l’interdiction de vente des produits Xiaomi aux États-Unis décidée en janvier 2021.
Le patron de Xiaomi a testé des dizaines de voitures
Lei Jun a alors pris les reines du projet, en déléguant le reste des activités de l’entreprise (notamment les smartphones) à ses cadres. Le patron de Xiaomi est allé très loin dans la conception de la voiture. De nombreuses fonctionnalités n’auraient sûrement pas vu le jour s’il n’avait pas pris autant de responsabilité sur ce projet titanesque.
Une anecdote est particulièrement parlante. Lei Jun n’était pas vraiment habitué à conduire des voitures au quotidien puisqu’il avait un chauffeur. Il a alors demandé à son chauffeur de lui passer les clefs de la limousine, pour se rendre lui-même au travail le matin en conduisant. Lei Jun a voulu tester le plus de voitures possible. Il a alors demandé à l’intégralité de ses amis de lui prêter leur voiture. Mais cela ne suffisait pas.
Le patron chinois est alors descendu dans le parking du siège à Pékin. Afin de dresser le portrait robot de la voiture de ses salariés : forme (berline ou SUV), dimensions, prix moyen, etc. Mais cela ne suffisait pas à Lei Jun : il a demandé à certains de ses collègues de pouvoir tester leurs voitures.
Il a même vu une Ford Mustang décapotable garée dans le parking de l’entreprise. Il a alors demandé à son assistante de laisser un mot sur le parebrise du salarié pour tester sa voiture. Ce dernier a bien sûr accepté, pensant au départ qu’il s’agissait d’une blague de l’un de ses collègues.
Lei Jun s’est également rendu dans différentes concessions pour monter à bord des voitures et les essayer. Il avoue avoir porté une casquette, une paire de lunettes et un masque pour ne pas être reconnaissable. Mais il était a priori reconnu à chaque fois. Au total, il a essayé environ 170 voitures différentes.
Lei Jun a également regardé tous les films sur l’automobile, pour se faire une idée plus précise de l’industrie automobile et des attentes des consommateurs pour créer « la voiture électrique de rêve« . Rappelons également que le patron de Xiaomi a parcouru plus de 1 200 km d’une seule traite pour tester l’autonomie et la recharge rapide de la SU7.
Pourquoi le patron passe autant de temps sur le projet
Lei Jun a affirmé qu’il avait passé énormément de temps sur le projet de la voiture électrique, et que celui-ci était devenu principal. Ce qui n’est pas étonnant quand on sait que Xiaomi a prévu de dépenser plus de 10 milliards de dollars pour créer cette première voiture électrique. Un investissement massif pour une jeune entreprise (qui a vu le jour en 2010) qui n’était pas spécialisée dans l’automobile. Un investissement risqué pour le futur financier de l’entreprise.
D’ailleurs, Lei Jun annonce que le secteur de l’automobile est du type « winner takes all » (le gagnant prend tout) et que Xiaomi espère être dans le top 5 des constructeurs automobiles mondial dans les années à venir. Dans le cas contraire, il s’agirait d’un échec et cela pourrait mettre à mal l’existence de l’entreprise.
En se mettant à la place du client grâce à toutes les voitures qu’il a testées, Lei Jun a pu se rendre compte des besoins des conducteurs, et des manques et lacunes des voitures (qu’elles soient électriques ou non) actuellement en vente. Il a donc pu peaufiner et optimiser le cahier des charges de la Xiaomi SU7.
On comprend alors mieux pourquoi Xiaomi propose des fonctionnalités inédites et innovantes dans la SU7. On pense par exemple aux iPad d’Apple qui peuvent se connecter au système d’infotainement de la voiture, à la barre de boutons à ajouter sous l’écran d’infotainment ainsi que l’affichage supplémentaire à attacher en haut de ce même écran. Bien entendu, l’autonomie, la recharge rapide et l’habitabilité sont également des éléments importants et Lei Jun l’a bien compris, il suffit de regarder la fiche technique pour s’en convaincre.
Lei Jun veut faire mieux que Tesla et Porsche
Mais le patron de Xiaomi n’a pas oublié l’un des éléments primordiaux d’une voiture : sa conduite. Lei Jun a pris des cours de pilotage sur circuit, afin de pouvoir conduire la SU7 comme une voiture de sport. Sans quelques accidents.
Il a également acheté un simulateur de conduite pour pouvoir s’entraîner à la maison. Et il a réussi à obtenir son permis circuit. L’homme voulait à tout prix que sa voiture puisse se comporter comme tel, afin de venir chasser sur les terres des Porsche et Tesla.
D’ailleurs, Lei Jun a remarqué que la plupart des fondateurs de constructeurs de voitures de sport étaient également des pilotes. Ce qui lui a donné des idées, comme apprendre le drift (on a même la preuve sur une vidéo) ou tenter de battre ses propres records sur les circuits chinois. Au total, 100 ingénieurs Xiaomi ont obtenu leur permis circuit, pour mieux comprendre les besoins d’une voiture de sport.
Mais le patron de l’entreprise de Pékin veut aller plus loin : il veut battre Porsche et Tesla sur le Nurburgring en Allemagne. Le circuit le plus long du monde et réputé comme ultra technique. C’est sur ce circuit que s’affrontent les différents constructeurs à travers le monde. Avec la SU7 Ultra, Xiaomi veut tenter de détrôner les Tesla Model S Plaid et Porsche Taycan Turbo GT.
Rendez-vous en 2025 pour avoir la fin de l’histoire. En attendant, en Chine, la Xiaomi SU7 se vend comme des petits pains. À tel point que le patron de l’entreprise a recommandé à ses clients d’acheter une autre voiture, des concurrents locaux. C’est qu’il est fair, Lei Jun. Dommage, car l’Europe ne devrait pas avoir le droit de voir rouler la Xiaomi SU7 avant quelques années.
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