À bord du Xpeng X9 : quand la Chine ressuscite l’esprit de la Renault Espace originelle

Quand j’étais gamin, mon père a roulé en Renault Espace quelques temps. À l’époque, c’était la voiture : spacieuse, pratique, parfaite pour les grandes familles. Mais avouons-le, le dernier Espace m’a déçu. Ce n’est plus qu’un gros SUV thermique, loin de l’innovation qui faisait rêver.

Et puis, je suis tombé sur le Xpeng X9, un monospace électrique de luxe dévoilé à Shanghai, et là, je me suis dit : « Voilà ce que l’Espace aurait dû devenir ! ». Ce van électrique chinois, qui arrive en Europe, redéfinit ce qu’un monospace peut être.

Notez que cet article a été écrit dans le cadre d’un voyage au salon de Shanghai et un voyage presse Xpeng, vous pouvez consulter l’ensemble de notre couverture du salon ici.

Un mastodonte électrique taillé pour le luxe

En France, les monospaces ont quasiment disparu, remplacés par des SUV. Mais en Chine, ces voitures familiales géantes sont ultra-populaires, et le Xpeng X9 en est le parfait exemple.

Ce sont des véhicules ultra luxueux, très long et grand. Presque tous les constructeurs chinois s’y sont mis : Denza (BYD), Volvo EM90, Zeekr 009, Li Auto… dont la Mega que l’on avait croisé à Paris. Mais revenons au Xpeng X9, car lui, il devrait être commercialisé en France.

Avec ses 5,29 mètres de long, 1,98 mètre de large et un empattement de 3,16 mètres, ce n’est pas juste une voiture, c’est une maison roulante. Conçu pour 7 passagers, il offre un espace intérieur digne d’un salon de première classe. Moi qui mesure plus d’1,76 m, j’ai testé la troisième rangée : aucun problème de place pour les jambes ou la tête.

Ce qui frappe, c’est le luxe. Les sièges en cuir sont chauffants, ventilés et équipés de fonctions massage. Les deuxième et troisième rangées se rabattent électriquement pour offrir jusqu’à 2 550 litres d’espace de chargement – avec un sol plat. Ajoutez à ça une suspension pneumatique réglable, des portes arrière électriques et un frigo intégré capable de stocker 8 bouteilles d’eau (et chauffer aussi). Le X9, c’est conçu pour voyager en classe affaires.

Un vaisseau spatial sur roues

Le Xpeng X9 n’est pas juste confortable, il est bourré de technologies qui feraient pâlir une Tesla. Sous le capot (enfin, façon de parler, c’est une électrique), vous avez le choix entre deux moteurs : une version à traction avant de 235 kW (450 Nm de couple) ou une version intégrale de 370 kW (640 Nm). Cette dernière catapulte le monstre de 0 à 100 km/h en 5,7 secondes. Le X9 est donc un monospace familial qui accélère comme une sportive.

Côté batterie, deux options : 94 kWh ou 105 kWh, cela permet d’obtenir une autonomie de 650 à 740 km (selon le cycle CLTC, un peu optimiste). Avec son architecture 800 volts, la charge rapide est impressionnante : 300 kW, soit 300 km d’autonomie en 10 minutes. Pour les technophiles, le X9 embarque un coefficient de traînée de 0,227 – meilleur qu’une Tesla Model Y – grâce à un design aérodynamique.

Attention tout de même, à ne pas confondre le CX (coefficient de traînée aérodynamique) et le SCx. Cela ne signifie pas la même chose… pour la consommation.

Le CX mesure la résistance d’une voiture à l’air, ce qui influence son efficacité énergétique et sa vitesse maximale. Un bon CX (bas) indique une forme aérodynamique optimisée, c’est courant sur les voitures électriques pour maximiser l’autonomie.

Cependant, le SCx, qui combine le CX avec la surface frontale (S), peut être mauvais si la voiture a une grande surface frontale (par exemple, le X9 évidemment même si sa forme goutte d’eau est optimisée).

Ainsi, même avec un bon CX, un SCx élevé augmente la résistance totale à l’air, cela réduit l’efficacité énergétique. La différence clé est que le CX évalue la forme, tandis que le SCx intègre aussi la taille de la voiture. Le X9 est annoncé quand même à 740 km d’autonomie (cycle CLTC) avec l’énorme batterie de 105 kWh, comptez 15 % de moins en cycle WLTP.

Pour aller plus loin
WLTP, EPA, CLTC, NEDC : comment mesure-t-on l’autonomie des voitures (électriques) ?

Et avec des technologies comme le LIDAR, l’assistance à la conduite autonome et le stationnement automatique, c’est presque une voiture qui conduit toute seule.

Pour aller plus loin
On a testé l’équivalent chinois de la conduite autonome Tesla FSD : le NGP de Xpeng nous a bluffés

L’intérieur est un festival de fonctions geek. Un écran central de 17 pouces, un tableau de bord numérique de 10,25 pouces, et même un écran TV de 21,4 pouces pour les passagers arrière (réglable par télécommande ou commande vocale).

Ajoutez un système audio de 2 180 W avec 23 haut-parleurs, des ports USB-C 60 W, des chargeurs sans fil, et un système de climatisation avec 6 000 micro-perforations au plafond pour une diffusion d’air digne d’un avion. Pas de doute, Xpeng a mis le paquet.

Confortable sur les routes

La prouesse est d’autant plus remarquable que le X9 se comporterait étonnamment bien sur route sinueuse. Sa suspension pneumatique à deux chambres, combinée à un amortissement à contrôle continu, doit lui conférer un confort exceptionnel tout en limitant le roulis. Les caméras sont là pour scanner la route en permanence pour ajuster la rigidité de la suspension en fonction des conditions.

Plus impressionnant encore, le X9 est équipé de roues arrière directrices pouvant pivoter jusqu’à 5 degrés. Résultat : malgré sa longueur, ce géant affiche un rayon de braquage assez court. C’est indispensable pour circuler en ville et dans des parkings.

Un segment en pleine renaissance électrique

Le Xpeng X9 arrive sur un marché européen où le monospace a presque disparu, remplacé par les SUV de toutes tailles. Mais l’électrification pourrait bien relancer ce segment, avec des véhicules comme le Volkswagen ID.Buzz ou le futur Kia PV5 qui misent également sur l’espace et la polyvalence.

Pour aller plus loin
On est monté à bord du Kia PV5, une voiture électrique ultra pratique qui veut ressusciter le Renault Espace

Ce qui distingue le X9, c’est le combo luxe, technologie et performances. Son style extérieur peut diviser – certains adoreront sa silhouette futuriste, d’autres la trouveront trop imposante – mais son habitacle tech propose quelque chose de très unique sur le marché européen.

Sur le marché chinois, le X9 est proposé entre 48 000 et 56 000 euros. Quand ce monospace électrique arrivera en Europe, il faudrait sans doute tabler sur un prix largement sous les 100 000 euros.

Si vous cherchiez le digne successeur spirituel de la Renault Espace originelle, il se pourrait bien qu’il vienne de l’Empire du Milieu.