C’est dans le nord de l’Espagne que Yamaha a présenté ses vélos à assistance électriques (VAE). Un segment sur lequel on n’attendait pas forcément la marque japonaise qui tarde à annoncer ses futures motos – la marque a déjà communiqué sur plusieurs scooters électriques, comme le Yamaha Neo et le Yamaha E01.
Pour autant, le monde du VAE n’a rien de nouveau pour Yamaha qui avait lancé son premier prototype dès 1989, avant de commercialiser un premier modèle baptisé eBike quatre ans plus tard. Vous n’en avez jamais entendu parler ?
Cela n’a rien d’étonnant malgré un million d’unités vendues en 2008, le constructeur japonais se concentrant exclusivement sur son marché local. Il faudra attendre encore dix ans pour que les VAE de Yamaha traversent l’océan Pacifique avec le lancement de la commercialisation aux États-Unis.
Yamaha CrossCore RC et Wabash RT, des VAE classiques mais efficaces
Alors qu’ils arriveront dans nos contrées au printemps prochain, nous avons déjà pu prendre en main les trois derniers VAE de Yamaha. Aux côtés du VTTAE Moro 07 sur lequel nous reviendrons plus loin, le CrossCore RC et le Wabash RT sont basés sur la même architecture. Le premier est un modèle urbain plutôt classique, tandis que le second prend la forme d’un gravel, situé à mi-chemin entre un vélo de route et un vélo tout-terrain.
Tous deux sont animés par un moteur Yamaha PW-ST, qui est intégré dans le pédalier — il ne s’agit cependant pas du moteur dernière génération de Yamaha, le PWseries S2, présenté en septembre 2022. Il développe une puissance nominale de 250 W, avec un couple de 70 Nm et une assistance au pédalage jusqu’à 25 km/h.
Le moteur électrique est associé à une batterie rechargeable Li-ion de 500 Wh qui est intégrée dans le tube diagonal du cadre. La recharge peut s’effectuer directement sur le vélo, ou en retirant la batterie après avoir déverrouillé la serrure avec une clef.
Pour piloter l’assistance électrique, les Yamaha CrossCore RC et Wabash RT intègrent une unité de contrôle Display A. Au premier abord, sa finition en plastique brillant et son aspect rudimentaire ont de quoi surprendre sur des vélos qui sont facturés aux alentours de 3 000 euros et plus. Mais dans la pratique, ils remplissent parfaitement leur mission, d’autant que le petit écran LCD est parfaitement lisible même avec le soleil dans le dos.
Il affiche le niveau de l’assistance que l’on peut sélectionner grâce à un bouton dédié, le niveau de la batterie, la vitesse instantanée, la distance parcourue, la distance totale et l’autonomie restante en kilomètres.
À ce propos, Yamaha ne communique aucun chiffre sur l’autonomie de ses vélos qui va dépendre de différents paramètres tels que le niveau de l’assistance, le relief ou encore le poids du cycliste. On peut néanmoins tabler sur 50 km environ.
Au guidon des Yamaha CrossCore RC et Wabash RT
Au-delà des quelques caractéristiques communes, les Yamaha CrossCore RC et Wabash RT se distinguent avec un équipement qui est adapté au segment auquel ils se destinent.
Le CrossCore RC est un modèle urbain doté d’un cadre fermé en aluminium et d’une fourche avant suspendue SR Suntour Nex-25C avec 63 mm de débattement. Décliné en trois tailles S, M et L, il est doté de pneus CST C1996 de 27,5 x 2, de freins à disque hydrauliques Shimano BR-MT200, d’une cassette Shimano CS-HG200-9 à neuf vitesses et d’un dérailleur RD-M3100-SGS par exemple.
De son côté, le Yamaha Wabash RT est un gravel qui profite d’une tige de selle télescopique suspendue jusqu’à 60 mm (40 mm pour le cadre de taille S), de pneus des Maxxis Rambler 700 x 45C, de freins Shimano BR-RX400, sans oublier la cassette Shimano CS-M7000-11 et le dérailleur 11 vitesses Shimano RD-RX812.
Dans les deux cas, la qualité de fabrication est au rendez-vous avec une finition soignée. Les câbles sont par exemple intégrés dans le cadre, mais certains détails laissent à désirer sur le Yamaha CrossCore RC. Outre l’absence d’accessoires tels que des garde-boue ou un porte-bagage, son système d’éclairage semble avoir été ajouté à la va-vite.
Ainsi, les LED avant et arrière doivent être allumées et éteintes manuellement, et elles ne sont pas alimentées par la batterie du vélo. Il faudra donc penser à les recharger via leur port USB. Toutefois, la console Display A dispose d’un bouton dédié à l’éclairage si l’utilisateur venait à remplacer le système LED de série.
Sans surprise, le Yamaha CrossCore RC se distingue par son équilibre et son confort face à un Wabash RT beaucoup plus ferme, et donc forcément moins adapté à un usage quotidien, du moins pour le grand public. Sur route, ce dernier permet d’atteindre (et de maintenir) plutôt facilement une vitesse de croisière de 35 km/h, quand le CrossCore RC demande plus d’efforts dès lors que l’on a dépassé les 25 km/h de l’assistance électrique.
En revanche, en l’absence de suspensions et avec des pneus 700 x 45C, le Wabash RT fait remonter toutes les vibrations dans les bras et au niveau des cervicales qui en prennent pour leur grade. Certes, le terrain était plus adapté à un VTT, mais dans tous les cas, mieux vaut se limiter à la route et aux chemins de terre au guidon du Wabash RT.
Les deux vélos offrent une stabilité irréprochable, ce qui est rassurant lorsqu’on atteint des vitesses très élevées en descente (près de 80 km/h) comme ce fut le cas lors de notre prise en main près de Begur, dans une région montagneuse du nord de l’Espagne. Le moteur en position basse permet de rabaisser le centre de gravité, ce qui se ressent dans la maniabilité.
Ce dernier se montre silencieux tout en délivrant un couple confortable de 70 Nm. Enchaîner les kilomètres à une vitesse moyenne de 20 km/h ne pose aucun problème, et ce malgré le dénivelé positif de près de 500 mètres rencontré lors de notre prise en main.
Outre les traditionnels modes +Eco, Eco, Standard et High, les Yamaha CrossCore RC et Wabash RT disposent d’un mode Auto plutôt efficace. Celui-ci adapte la puissance en fonction de la motricité comme peut le faire l’antipatinage, ainsi que du terrain en s’appuyant sur un capteur d’inclinaison. Le cycliste peut donc se contenter de pédaler en choisissant la vitesse la plus adaptée.
Enfin, les deux vélos peuvent aussi s’appuyer sur un système de freinage très performant et vraiment rassurant quand on prend de la vitesse. Les commandes tombent bien sous les doigts et les freins à disque hydrauliques associés à des étriers quatre pistons offrent un excellent mordant.
Yamaha Moro 07, un VTTAE efficace
Le Yamaha Moro 07 sera le modèle le plus haut de gamme commercialisé par Yamaha en Europe au printemps prochain. Il s’agit en fait de la 7e version du VTTAE du constructeur japonais qui est carrément allé piocher dans ses technologies issues de la moto pour concevoir le cadre Dual Twin Frame, qui offre là encore une excellente stabilité au vélo. Composé de deux tubes supérieurs et deux tubes inférieurs, le cadre a été développé en même temps que le moteur PW-X3 qui anime le Yamaha Moro 07.
D’après Yamaha, il s’agit de son plus petit moteur, mais aussi du plus puissant de sa gamme de VAE avec 250 W de puissance nominale et un couple de 85 Nm. L’alimentation électrique est assurée par une batterie rechargeable Yamaha Lithium Ion de 500 Wh qui devrait lui conférer une autonomie d’environ 100 km.
La puissance est au rendez-vous, parfois même trop. C’est là qu’intervient le mode automatique qui équipe également les Yamaha CrossCore RC et Wabash RT. Celui-ci s’est montré particulièrement utile pour adapter la puissance délivrée et garantir la motricité du Yamaha Moro 07, notamment sur les terrains les plus gras. La transmission Shimano XT 1 dotée de 12 vitesses offre une belle amplitude, et les habituels modes d’assistance sont également disponibles via un boîtier de contrôle très compact.
Dépourvu d’écran, celui-ci est équipé d’une interface qui repose sur deux rangées de LED : ces dernières indiquent le niveau de l’assistance du moteur électrique, et celui de la batterie. Pour ceux qui en veulent plus, il est également possible de l’associer à un smartphone ou à un compteur GPS.
Par ailleurs, le Yamaha Moro 07 est un VTT à assistance électrique tout suspendu avec sa fourche RockShox Lyrik Select Charger qui dispose de 160 mm de débattement. Il est aussi équipé d’un nouveau système de suspension arrière, un amortisseur RockShox Super Deluxe Select+, logé entre les deux tubes supérieurs et qui offre 150 mm de débattement. Les pneus Maxxis de 27,5 x 2,6 pouces sont forcément taillés pour le tout-terrain, offrant un très bon grip sur les quelques passages boueux rencontrés lors de notre prise en main de ce passe-partout.
Malgré son poids qui reste dans la moyenne des VTTAE concurrents, le Yamaha Moro 07 est un vélo qui est à la fois très agile et vraiment rassurant. À ce titre, le système de freinage Magura MT5 offre un excellent mordant d’autant que les vérins à un doigt sont très pratiques. Et comme pour les CrossCore RC et Wabash RT, le VTTAE bénéficie d’une excellente stabilité à haute vitesse, tout en étant capable de s’aventurer avec aisance sur les terrains les plus improbables.
Autant dire que nous avons été vraiment convaincus par cette première prise en main.
Prix et bilan
Les trois premiers VAE commercialisés en Europe par Yamaha sont affichés aux prix de 2 990 euros pour le CrossCore RC, 3 990 euros pour le Wabash RT et 5 490 euros pour le Moro 07. Des tarifs qui ne sont certes pas donnés, mais qui sont plutôt raisonnables sur leurs différents segments.
Profitant de la renommée et de l’expérience de la marque, ces trois vélos profitent d’une qualité de fabrication qu’on lui connaît déjà pour ses scooters et ses motos. Malgré quelques carences, le Yamaha CrossCore RC est un modèle urbain efficace et plutôt bien positionné.
Pour aller plus loin
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Plus onéreux, le Yamaha Moro 07 est en contrepartie plus performant, notamment avec son moteur plus puissant et sa batterie plus généreuse. Enfin, le Yamaha Wabash RT pourrait presque passer pour une bonne affaire pour une utilisation sur route et sur gravier.
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