Le groupe Yamaha Motors veut non seulement apporter sa pierre à l’édifice au développement des vélos électriques, mais aussi à l’empreinte écologique qui en découle. Pour ce faire, la firme japonaise a annoncé la création d’une nouvelle entreprise nommée ENYRING GmbH, apprend-on dans un communiqué de presse officiel.
De cette initiative, découlera une toute nouvelle activité qui s’inspire clairement du monde des scooters électriques et voitures électriques : des stations d’échanges de batteries, comme le fait Gogoro ou Zeway pour les scooters, ou bien Nio pour les voitures. L’idée est de déployer un réseau de stations d’abord à Berlin – où se situe son siège -, puis dans le reste de l’Allemagne ainsi qu’aux Pays-Bas. Et ce, à partir du premier semestre 2025.
Système d’abonnement
Ces deux pays ne sont clairement pas choisis au hasard. Ils font en effet partie des nations européennes où les VAE tiennent une place de choix. En 2022, 57 % des vélos électriques vendus étaient électriques aux Pays-Bas, contre 48 % en outre-Rhin. Bref, deux marchés très favorables pour tenter ce type de projet.
Yamaha ne compte pas réinventer la roue : son système de swap station semble somme toute classique, en proposant un système d’abonnement à l’utilisateur. En échange d’un loyer mensuel, ce dernier a alors accès à toutes les stations présentes dans sa ville. On imagine que l’échange est ensuite gratuit.
Le groupe nippon prend néanmoins un petit risque : pour que le grand public en profite, il est nécessaire que leur vélo électrique soit équipé d’un accumulateur Yamaha que l’on imagine standardisé, pour ses propres vélos et ses partenaires. Or, il existe plusieurs acteurs majeurs spécialisés dans les batteries de VAE, à commencer par le redoutable concurrent allemand Bosch. Cela pourrait ainsi limiter la cible de Yamaha.
Dans tous les cas, on ne peut que saluer cette initiative dont le second objectif revêt des enjeux écologiques intéressants. Car pour chaque batterie arrivée en fin de vie, Yamaha souhaite leur donner un second souffle sous différentes formes : batterie de stockage ou recyclage pour en faire de nouvelles batteries neuves.
Le recyclage des batteries est déjà bien ancré
Yamaha cherchera ainsi à créer une économie circulaire autour de ses batteries, en partenariat avec des leaders européens en la matière dont elle ne cite pas encore de noms. D’ici janvier 2025, sa filiale ENYRING GmbH comptera quarante employés environ, pour un capital de 15 millions d’euros.
Le recyclage des batteries de vélos électriques n’est pas nouveau et tend d’ailleurs à toujours plus se développer. Aux États-Unis, la société Redwood Materials – crée par l’un des co-fondateurs de Tesla – est parvenue à développer des procédés de recyclage permettant de réutiliser 95 % des matériaux d’une batterie, comme le nickel, le cobalt, le cuivre, l’aluminium, le lithium et le graphite.
Le groupe est même parvenu à internaliser les principales étapes du processus, à savoir le traitement, le recyclage et la conception de nouveaux composants. Il collabore au passage avec Rad Power Bikes et Specialized, célèbres marques américaines de VAE, mais aussi Toyota, Ford, Nissan et Amazon.
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