Le YotaPhone annoncé en France pour décembre fait payer 499 euros son écran e-Ink

 

C’est aujourd’hui que la firme Yota a choisi de lancer son YotaPhone sur la scène internationale. L’appareil, dévoilé dès le début de l’année 2013, sera disponible dès ce mois de décembre en Russie à un prix de 19 990 roubles, mais aussi en France, en Autriche, en Allemagne et en Espagne.

YotaPhone

La firme russe Yota aura pris son temps avant de transformer l’essai. Alors que l’on craignait que son YotaPhone ne dépasse jamais le stade fatidique du prototype, le voici qui fait ses débuts sur le marché international. Lors d’une conférence menée en anglais, afin de s’assurer le meilleur écho médiatique possible, la firme a ainsi annoncé une date de lancement courant décembre en Russie chez Yota, Svyaznoy et Evroset et dans quatre pays de l’Europe de l’Est. Le YotaPhone sera également disponible dès le premier trimestre dans d’autres pays de l’Europe, mais aussi au Moyen-Orient.

Yota

Rappelons le principal des caractéristiques du YotaPhone. L’appareil, assez peu original en termes de hardware interne, surprend par son écran, puisqu’il n’en compte pas un, mais deux. C’est d’ailleurs ce qui fait sa force, puisque l’écran frontal de l’appareil n’est qu’une dalle LCD de 4,3 pouces en 720 x 1080 pixels protégée en Corning Gorilla Glass 3, tandis que l’on retrouve à l’arrière un deuxième écran, cette fois en technologie e-Ink, et d’une définition de 360 x 640 pixels. Yota mise donc sur la technologie communément utilisée sur les liseuses électroniques de type Kindle, laquelle propose d’importantes économies d’énergies, comparée à des écrans de smartphones standard. L’écran secondaire, partiellement tactile pour ce qui concerne la navigation, pourra être utilisé dans diverses circonstances : la lecture d’emails, la lecture d’eBooks, la visualisation de notifications, bref, l’affichage de texte en noir et blanc, même si l’écran est tout à fait capable d’afficher de l’image (noir et blanc). Les applications Put2Back seront adaptées à cet écran arrière. Et mieux vaudra s’assurer d’importantes économies d’énergie, dans la mesure où la batterie du YotaPhone ne dépasse pas les 1800 mAh. On notera en outre que Yota a collaboré avec des OEM à Singapour pour développer un châssis spécial équipant le YotaPhone, et capable d’intégrer six antennes sur le bord extérieur de l’appareil.

Yotaphone

Pour le reste, le YotaPhone ne se démarque pas foncièrement de la concurrence. Il s’appuie sur un processeur Snapdragon S4 Krait double-cœur cadencé à 1,2 GHz, avec 2 Go de RAM, le support du réseau 4G, un capteur photo de 13 mégapixels, ou encore 32 Go de stockage. Le tout s’appuie sur Android 4.2.2, dans un format 133,6 x 67 x 9,99 mm pour un poids de 146 grammes. Diverses fonctionnalités logicielles sont également de la partie, avec un traducteur intégré, des fonctionnalités de communication « émotionnelle » (avec des rappels de calendriers imagés, des messages pop-up s’affichant à l’écran pour encourager le sujet d’une photo à sourire, etc.), bref de quoi mettre à profit l’écran e-Ink toujours actif.

Puisque l’on sait désormais que le YotaPhone sera disponible en France et au prix de 499 euros, reste désormais à connaître l’identité des revendeurs qui auront choisi de s’appuyer sur les stocks du partenaire sélectionné par le Russe, à savoir Ingram pour l’Europe.

Une stratégie d’innovation

À mi-chemin entre un smartphone et une liseuse, le YotaPhone démontre une donnée essentielle : il est encore possible, alors que l’on a atteint un stade de maturité dans le monde des smartphones, d’apporter de véritables innovations design, et qui peuvent, dans ce cas précis, répondre à une problématique majeure chez les terminaux mobiles : l’autonomie, puisque l’idée est de déléguer vers un écran peu gourmand en énergie des tâches mineures, ou du moins ne demandant pas une qualité d’affichage exemplaire.

Chez Yota, l’innovation passe par un second écran appliqué au dos du smartphone, une technologie utilisée dans certains accessoires tels que des coques pour mobiles (chez Alcatel One Touch, ou pour iPhone). D’autres privilégient des formats innovants, à la manière d’Oppo, qui choisit de mettre l’accent sur la photo avec un capteur rotatif situé au sommet de son N1. Que ces smartphones rencontrent le succès escompté ou non – le prix de 499 euros du YotaPhone y sera pour beaucoup, l’enjeu se situe plus loin : par leur même présence, ces appareils montrent la voie à d’autres constructeurs et accessoiristes.

Yotaphone