La voiture électrique chinoise aux 1 000 kilomètres d’autonomie pourrait être produite en Europe

 
Le constructeur chinois Zeekr, notamment connu pour sa voiture électrique dépassant les 1000 km d’autonomie, envisage de produire ses modèles en Europe afin d’échapper à la hausse des droits de douane voulue par la Commission Européenne. Il pourrait alors utiliser les usines de Volvo, qui appartient au même groupe.
Zeekr 001 // Source : Zeekr

L’Union Européenne en a après les constructeurs chinois, et ce n’est pas vraiment une surprise. En effet, cela fait déjà un petit bout de temps qu’elle veut tout faire pour leur mettre des bâtons dans les roues.

La revanche de Zeekr

Outre une série de mesures ayant été présentées en début d’année, Bruxelles a également ouvert une grande enquête contre les marques de l’Empire du Milieu. Ces dernières sont accusées de concurrence déloyale, en ayant bénéficié de subventions accordées par le gouvernement chinois, leur permettant d’afficher des prix très bas, contre lesquels les constructeurs européens ne peuvent pas rivaliser. Cela avait conduit à l’augmentation des droits douane pour les voitures électriques chinoises à partir du 4 juillet dernier.

Toutes les entreprises ne sont pas logées à la même enseigne, avec des taux différents. Par exemple, le groupe Geely, qui possède notamment Volvo, Polestar et Lotus, écope d’une taxe supplémentaire de 19,9 %, ce qui ne sera évidemment pas sans conséquences sur les prix des voitures. À moins que les constructeurs décident de rogner sur leur marge, ce qu’ils veulent également pouvoir éviter.

L’une des marques du groupe Geely, Zeekr, a une autre solution. Cette dernière est déjà présente en Europe et devrait arriver en France fin 2024, mais produit toutes ses autos en Chine pour le moment.

Zeekr Mix // Source : Zeekr

Cependant, cela pourrait bientôt changer. Et pour cause, le média américain Bloomberg nous indique que le constructeur fondé en 2021 et qui vient de dévoiler son dernier modèle en date, le Mix, envisage une solution pour éviter les taxes. Il pourrait tout simplement décider de fabriquer ses voitures électriques en Europe, comme l’indique son PDG Andy An, qui s’est exprimé quelques jours plus tôt à ce sujet. Ce dernier explique que l’entreprise est en train d’étudier les différentes possibilités quant à la localisation de la production.

Mais pas question pour Zeekr, dont la 001 a été analysée par Mercedes-Benz, de construire une nouvelle usine dédiée pour le moment. Car la firme possède l’avantage de faire partie d’un grand groupe qui possède des marques européennes, et des sites de production sur le Vieux Continent. Il sera possible d’ajouter une ligne d’assemblage supplémentaire au sein de l’un d’eux, ce qui devrait permettre de réaliser des économies particulièrement importantes. Et ainsi de pouvoir maximiser les profits.

Une production made in Europe

Mais alors, où les futures voitures de Zeekr, dont la 001 qui peut en théorie atteindre les 1 000 kilomètres d’autonomie, seront-elles construites ? À vrai dire, plusieurs solutions sont actuellement envisagées par le constructeur. Car le groupe Geely possède notamment une usine en Suède pour Volvo, et une autre en Belgique. C’est d’ailleurs dans cette dernière que sera assemblé en 2025 le nouvel EX30, qui est actuellement produit en Chine. Le but ? Échapper à la hausse des taxes pour le SUV électrique.

Ce qui pourrait aussi lui permettre d’avoir à nouveau le droit au bonus écologique de 4 000 euros en France. Mais ce n’est pas tout, car le groupe Geely possède également un site de production au Royaume-Uni, qui pourrait également être utilisée pour fabriquer les modèles de Zeekr. Pour l’heure, aucun choix n’aurait encore été arrêté, mais le patron de l’entreprise indique qu’une annonce serait faite en temps voulu. Nous devrions donc en savoir plus au cours des prochains mois à ce sujet.

Zeekr 007 // Source : Zeekr

Quoi qu’il en soit, le patron de la firme souligne désapprouver la politique menée par l’Union Européenne, affirmant son regret de cette décision qu’il juge injuste. Une position qui rejoint celle du gouvernement chinois, qui n’a pas mâché ses mots contre cette mesure, accusée de nuire aux règles du commerce international. De leur côté, les marques européennes y sont également opposées, exprimant leur inquiétude de voir naître des contraintes supplémentaires émanant de Beijing durant prochaines années.

Notons enfin que cette décision est loin d’être isolée, puisque bien des constructeurs chinois réfléchissent à installer des usines en Europe. BYD est en train de fabriquer une usine en Hongrie et vient d’annoncer une seconde en Turquie, SAIC (maison-mère de MG) aurait choisi l’Espagne, tandis que CATL, leader mondial des batteries, a déjà une usine en Allemagne.


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