
Nous vous avons maintes fois parlé du SUV Zeekr 7X, jusqu’à monter à bord dans une concession de Shanghai. Voici enfin l’heure de l’essai de ce modèle très prometteur, dans sa configuration européenne et sur des routes représentatives, celles de la région de Lisbonne au Portugal. Mais malgré des performances de premier plan, il lui faudra encore un long voyage avant d’atteindre les frontières de l’Hexagone.

Zeekr fait durer le plaisir. Après nous avoir fait essayer la berline haut de gamme 001 et la compacte X, la marque premium du groupe chinois Geely nous présente son grand SUV 7X. Mais son déploiement en Europe prend du retard, alors même qu’elle est pourtant basée ici en partie, à Göteborg (Suède) aux côtés de Lynk & Co et Volvo pour le design et la R&D, et à Amsterdam pour son siège administratif européen. Le siège chinois est quant à lui à Hangzhou.
Lancée il y a juste 4 ans, la marque Zeekr (qui appartient au groupe Geely) affiche une gamme de 8 modèles en tout, pas loin de 500 000 ventes cumulées dans le monde et quelques faits d’armes.

Par exemple, la version hautes performances du joli shooting brake 001, la FR et ses 1 265 ch et 1 280 Nm (0 à 100 en 2,02 s – même si personne ici ne l’a vérifié) ou une belle collaboration avec Waymo (Google) pour fournir un van autonome, le RT, appelé à se déployer cette année aux USA (si la conduite autonome prend un jour réellement sa place).
La marque annonce compter plus de 7 000 employés dans ses services de recherche et développement dans le monde (US, Europe et Chine) et avoir déposé plus de 5 800 brevets. Bref, Zeekr se veut autant high-tech que premium.

En Europe, la commercialisation a commencé par les Pays-Bas et la Suède, suivis de l’incontournable Norvège l’an passé. Belgique, Danemark, Suisse et Grèce devraient suivre cette année autour de l’été et quant à la France, le patron de la marque en Europe, Lothar Schupet, reste évasif lorsque nous lui posons la question. En tout cas, compter entre 12 et 24 mois maximum à partir d’avril pour voir Zeekr débarquer enfin en France.
Zeekr 7XDesign : lissage argentin
C’est le designer argentin Ignacio Fernández Miño qui est responsable du dessin extérieur du Zeekr 7X. Il nous explique qu’il a suivi une nouvelle identité visuelle sous le thème de l’énergie cachée.
En effet, avec des lignes très douces, voire consensuelles, le SUV chinois manque de se démarquer de ses très nombreux concurrents par une personnalité visuelle affirmée. Il la cache bien, son énergie…
C’est du moins la modeste impression de votre serviteur, alors que j’avais justement été impressionné par le style sportif et élégant de la 001, ainsi que par l’identité forte du petit Zeekr X. Cela reste d’un domaine subjectif, mais une chose est sûre : on peut douter du nombre d’observateurs qui sauront reconnaître d’un coup d’œil ce modèle, d’autant que nous n’avons même pas droit en Europe à la fameuse face avant Stargate et ses pixels à affichages programmables vus en Chine.
Cela dit, l’ensemble reste harmonieux et bien dans son temps, tout comme le Cx de 0,247, une bonne valeur dans le genre.

Le 7X est un gros bébé de 4,787 m de long, ce qui le situe exactement, tiens donc, face au Tesla Model Y. Sa largeur de 1,93 m hors rétroviseurs est quasi-identique, le 7X ne se démarquant que par sa hauteur culminant à 1,65 m (+ 2,5 cm par rapport au Tesla).
Zeekr 7XHabitabilité : vive les places arrière

L’entrée à bord surprend : comme dans les taxis japonais, les portes arrière, mais aussi avant ici s’ouvrent toutes seules ! D’un geste sur le bouton à micro-contact sur le pilier B entre les deux portes, la porte sans montant de vitres se déploie doucement, s’arrêtant à l’aide de capteurs et caméras, mais laissant une vague impression qu’à un moment, on pourrait bien abîmer quelque chose.
La qualité de présentation de l’habitacle est bien à la hauteur des velléités premium de la marque. Suédine façon Alcantara, cuir Nappa pour notre finition haute et surfaces molletonnées entourent les passagers, avec un beau soin donné à l’assemblage et une flopée de rangements, jusqu’à l’intégration d’astucieux tiroirs sous les assises arrière.
Tout est gainé, doux au toucher, flatteur à l’œil. Les grilles de haut-parleurs en aluminium percé de multiples trous rappellent furieusement celles des allemandes équipées en Burmester (Hallo, Mercedes!), mais il s’agit d’un système maison, alors que Zeekr avait commencé une collaboration avec Yamaha sur d’autres modèles. Avec 21 haut-parleurs et la bagatelle de 2 160 watts de puissance, le système impressionne et flatte l’oreille. De très près même, en mode navigation, via le haut-parleur intégré à l’appuie-tête conducteur.

L’empattement de 2,90 m permet d’offrir aux passagers arrière un très bel espace aux jambes, avec un vaste dégagement aux genoux, une grande longueur pour étendre les pieds sous les sièges avant, ainsi qu’un dossier arrière réglable électriquement en inclinaison. Autant dire qu’on est logé à bonne enseigne ici, profitant de la vue offerte par le toit panoramique.
Enfin, côté bagages, avec un volume de 539 litres (selon la très objective norme allemande VDA), le coffre ne se démarque pas par rapport à la concurrence (environ 695 l dans le Model Y au volume XXL, ou 585 l dans un Skoda Enyaq). Il offre juste un bon volume pour un usage familial, guère plus. En complément, le frunk (coffre avant) de 42 litres VDA pourra se révéler précieux pour les grands départs, ou simplement pour ranger les câbles à part. Il est cependant presque 3 fois plus grand dans la Tesla de référence.
En version à propulsion, on gagne une vingtaine de litres sur le coffre avant du fait de l’absence de moteur.
Zeekr 7XTechnologies embarquées : fluidité maximale
Le 7X est construit sur la plateforme modulaire Geely nommée SEA, comme les 001 et X, entre autres modèles. Son architecture électronique n’est pas centralisée, avec des modules spécifiques concernant les Adas (aides à la conduire), l’info-divertissement (processeur Snapdragon 8295 avec 4 Go de mémoire vive et 32 Go de stockage), la propulsion et la gestion des fonctions de l’habitacle.
Le grand écran tactile de 16 pouces (mini-LED de 3,5 K de définition) trônant au beau milieu de la planche de bord ne manque pas de rappeler l’univers Tesla. Il faut passer par lui pour accéder à la plupart des commandes, à commencer par les réglages des rétroviseurs ou du volant. Seules quelques touches physiques sur la console centrale permettent de régler quelques fonctions, comme le réglage du volume, le choix des modes de conduite, l’ouverture du hayon.
Fluide, bien défini, l’info-divertissement ne manque pas de perdre l’utilisateur dans de nombreux sous-menus pas toujours clairs. Par exemple, pour enlever les agaçantes alertes comme celle de survitesse. La navigation est assurée par une belle cartographie signée Here avec Mapbox pour la navigation, incorporant des données en temps réel, des mises à jour à distance mensuelles, mais pas encore d’annonce des radars.

Devant le conducteur, une instrumentation de 13 pouces (LCD HD) un peu chargée donne les infos de base et montre l’environnement de l’auto vu par les 11 caméras et le radar (pas de LiDAR ici).
Quant à l’affichage tête haute, Zeekr est un poil optimiste avec une taille projetée donnée pour 36,2 pouces et l’évocation d’une réalité augmentée qui n’a cependant rien à voir avec ce que l’on connaît chez Mercedes ou dans le groupe VW, où des flèches viennent réellement se superposer en temps réel aux bifurcations par exemple. Rien de tout cela ici.

Zeekr 7XAides à la conduite
Les aides à la conduite cochent les cases classiques de tout modèle actuel avec une conduite semi-autonome de niveau 2 avec changement de file automatique. Dans la pratique, on trouve un régulateur adaptatif de vitesse ainsi que le centrage dans la voie.
Nos conditions de route (surtout de petites routes sinueuses) ne nous ont pas permis de réellement les tester suffisamment longtemps comme à l’habitude, mais avec le peu de possibilités éprouvées, le 7X semble au niveau.
Avantage, si le client a des remarques, elles sont bienvenues et le service client est théoriquement capable de tout faire remonter au R&D et, si tout va bien, des mises à jour peuvent être mises en place à distance à la suite du feedback client.
Enfin, un système original : en cas d’immersion, un système de percussion de la vitre (non électrique) est prévu pour libérer les passagers. On ne sait jamais…
Zeekr 7XConduite : dans la moyenne, ni plus, ni moins

Notre version d’essai haut de gamme Privilege AWD est celle qui offre les meilleures performances, avec une accélération de 0 à 100 km/h réglée en 3,8 secondes grâce à ses deux moteurs cumulant 630 ch et 710 Nm de couple. La vitesse de pointe est fixée à 210 km/h, histoire de séduire les clients allemands.
Sur nos routes tortueuses de la côte au nord de Caiscais près de Lisbonne au Portugal, la suspension pneumatique active de notre voiture nous a un peu déçus côté confort. Mon collègue australien comme moi avons eu le sentiment que le côté tapis volant de certaines concurrentes (BMW iX par exemple) manquait à l’appel, même si naturellement le confort reste d’un très bon niveau.

Au point de vue dynamique, avec ses quelque 2,5 tonnes sur la balance, l’auto manque un peu de pêche en reprise et surtout, d’agilité. En revanche, si l’on considère son usage familial avec une conduite coulée, rapide éventuellement mais sans le brusquer, le 7X remplit très bien sa mission.

La conduite à une pédale permet de moduler en finesse la régénération et la direction se montre suffisamment informative pour rester en confiance dans les virolos portugais. Bref, voilà un bilan dynamique très honnête, mais qui ne se démarquera pas par des prestations hors norme. 6 modes de conduite sont au programme ainsi que 5 hauteurs de caisse différentes possibles. Mais pas de quoi transfigurer un comportement honnête et plus placide qu’affûté.
Zeekr 7XAutonomie, batterie et recharge : promesses pas tout à fait tenues
Avec juste 10,5 minutes pour une recharge de 10 à 80 % en Chine (grâce à une puissance de recharge maximale de 480 kW), la fameuse Golden Battery (CATL) du Zeekr 7X bat nombre de records.
En Europe cependant, comme nous l’avons déjà expliqué ici, le temps officiel est légèrement moins concentré, avec 16 minutes de 10 à 80 % avec notre version haut de gamme Privilege AWD équipée de la grosse batterie NMC 800 volts de 100 kWh nets (103 bruts), sur une borne de 360 kW de puissance. Avec une borne plus puissante, le temps officiel est de 15 minutes comme l’annoncent les chiffres chinois.
Et attention, en 400 volts (comme les Superchargeurs de Tesla), la voiture sera juste capable d’accepter 75 kW de puissance de charge nette, ce qui est très en retrait de la concurrence, Hyundai en tête avec ses 130 kW dans la même situation… il faut alors compter environ 1h de recharge avec la petite batterie de 75 kWh et plus d’une heure avec la grande batterie.

La version Core RWD (416 ch aux roues arrière) est équipée d’une batterie de 75 kWh LFP de 75 kWh nets (77 bruts), toujours sous 800 volts et capable d’encaisser 480 kW de puissance de charge (13 minutes officiellement 10-80 % en 360 kW, mais 10,5 minutes avec une borne de plus de 400 kW de puissance).
En recharge AC (courant alternatif) sur des bornes lentes, toutes les batteries du 7X sont équipées d’un chargeur embarqué généreux de 22 kW, donnant entre 4,5 et 5,5 heures de temps de patience.
L’autonomie théorique WLTP donnée est de 480 km en version de base Core RWD 75 kWh, 615 km en Long Range RWD (416 ch aussi) avec la grosse batterie de 100 kWh et 543 km pour notre voiture d’essai équipée du même accumulateur, mais avec une transmission intégrale.
Avec notre remarquable consommation relevée sous le niveau officiel de 19,9 kWh/100 km (en prenant en compte les pertes d’énergie lors de la recharge) avec seulement 13,8 kWh/100 km en conduite (très) tranquille sur petites routes, on pourrait compter sur une vaste autonomie de 650 km en usage réel (pour 543 km officiels), mais naturellement nettement moins sur autoroute. Une bonne nouvelle, non ?
En vue de la recharge, le pré-chauffage de la batterie peut être actionné manuellement ou automatiquement avec le planificateur d’itinéraire du système de navigation. En revanche, il faudra se montrer patient pour avoir droit à des infos en live sur l’occupation ou le statut de stations. Enfin, une fonction de recharge bidirectionnelle V2L est de la partie (3,3 kW).
Zeekr 7XPrix, disponibilité et concurrence : la qualité premium à prix normal
Avec un tarif affiché en Hollande entre 52 990 et 62 990 euros, le Zeekr 7X navigue entre les modèles classiques, Tesla Model Y en tête, et les premiers allemands. Voilà qui tombe bien, c’est ce qui semble être son positionnement. Notre version haut de gamme Privilege bénéficie d’un équipement de série très complet, mais reste à voir ce que décidera le futur importateur français pour notre marché.

Dans tous les cas, Zeekr propose une belle garantie 10 ans (200 000 km), à condition d’effectuer l’entretien annuel de ses voitures dans le (futur) réseau de marque. En complément, de manière beaucoup plus classique, la batterie est pour sa part garantie 8 ans et 200 000 km.
Sa plus grande concurrente sera évidemment la Tesla Model Y. On peut le comparer aussi aux Leapmotor C10 (avec lequel on peut trouver des ressemblances), Xpeng G6 et autres BYD Sealion 7. Citons aussi en vrac les Hyundai Ioniq 5, Skoda Enyaq et les françaises Renault Scénic et Peugeot 3008, même si les tailles et catégories ne sont pas toujours exactement comparables.
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