La folie des supercars électriques : les modèles les plus puissants

L’électrique permet d’ouvrir de nouveaux horizons, notamment en termes de performances

 
800, 900, 1000, 1500 voire même plus de 2000 chevaux, l’essor des voitures 100 % électriques a aussi permis l’arrivée de nouvelles super-sportives venues d’un autre monde. Pour la plupart inaccessibles par le commun des mortels, ces supercars affichent, sur le papier, des chiffres absolument hallucinants. Nous allons passer en revue les modèles les plus véloces.
Aspark Owl
L’Aspark Owl, une supercar électrique japonaise de 2012 chevaux.

Peu à peu, le marché automobile mondial s’électrifie, avec de plus en plus d’offres à des prix qui deviennent plus ou moins accessibles même si, dans l’absolu, et sans incitations fiscales, le prix moyen d’une voiture électrique neuve à l’achat reste plus élevé qu’un modèle thermique équivalent. Tesla Model 3, Renault Zoé, Peugeot e-208, Citroën ë-C4… Elles sont de plus en plus nombreuses, et comme pour les voitures thermiques, il émerge un autre type de voitures électriques, encore moins accessibles financièrement parlant que les premiers modèles électriques. Ces voitures, ce sont les supercars électriques.

Comme leurs homologues thermiques, les constructeurs de supercars électriques se livrent une véritable course à la puissance, en mettant évidemment de côté l’aspect autonomie et parfois recharge, pour se concentrer sur les performances pures avec, en ligne de mire, offrir toujours plus de sensations aux clients qui ont la possibilité de s’offrir ce type d’engin.

Grâce aux possibilités de l’électrique, et à l’expérience acquise dans le domaine du thermique, nous avons rapidement pu découvrir des modèles absolument surréalistes, avec des chiffres qui donnent le tournis. Problème : ces supercars électriques, nous ne les avons vu que très rarement rouler, à l’exception de certains modèles, et les mesures relevées par les constructeurs n’ont que très rarement été vérifiées.

Toujours est-il que certains clients sont prêts à débourser des sommes folles pour se glisser derrière le volant d’une puissante supercar, électrique ou non d’ailleurs. C’est sans doute le niveau de puissance qui prime pour celui qui souhaite acquérir ce genre de voiture, et rarement l’aspect écologique, si aspect écologique il y a à rouler en électrique. Mais c’est un autre débat.

À travers ce dossier, nous vous avons donc sélectionné quelques-unes des supercars électriques les plus puissantes, commercialisées ou non, et vous allez vite voir à travers les chiffres communiqués que les électromoteurs permettent de passer dans une autre dimension.

Aspark Owl

Vous étiez déjà ébahi de la Bugatti Chiron, la voiture thermique la plus puissante au monde avec ses 1500 chevaux (voire même 1600 chevaux pour certaines déclinaisons) ? Attendez donc de croiser le chemin, peut-être, de l’un des 50 exemplaires de l’Aspark Owl, une supercar 100 % électrique japonaise présentée en novembre 2019 au Salon de… Dubaï bien évidemment.

Sa silhouette, particulièrement marquée par une hauteur inférieure à un mètre, n’est pas sans rappeler certaines sportives des années 1990, comme la Nissan R390 GT1 notamment. Les quatre moteurs électriques délivrent pas moins de 2012 chevaux et 2000 Nm de couple. La batterie paraît presque ridiculement petite avec ses 64 kWh de capacité pour une voiture de cette puissance. Pourtant, Aspark annonce que sa supercar peut parcourir environ 450 kilomètres avec une seule charge… et le pied très léger sûrement. Ce qui ne va pas de pair avec une voiture de ce type.

Les performances théoriques sont là aussi assez hallucinantes, avec un 0 à 100 en 2 secondes, un 0 à 300 km/h en 10,6 secondes et une vitesse de pointe avoisinant les 400 km/h. Mais apparemment, la voiture que nous allons vous présenter ci-dessous fait encore plus fort à ce niveau.

  • Puissance : 2012 chevaux
  • 0 à 100 km/h : 2 secondes
  • Autonomie : 450 kilomètres
  • Prix : 2,9 millions d’euros

Lotus Evija

Pour 12 chevaux et un million d’euros de moins, la Lotus Evija peut être une bonne alternative à l’Aspark Owl, d’autant plus que les chiffres sont presque similaires. En tout cas, derrière le volant, les conducteurs ne devraient pas voir de grandes différences, à ceci près que la Lotus joue la carte de la « légèreté ». Une philosophie qui a fait son succès, avec « seulement » 1680 kilos sur la balance, contre plus que 1900 kilos pour la Owl.

Depuis son rachat par le chinois Geely en 2017, Lotus nourrit de grandes ambitions et deviendra, à terme, un constructeur de voitures sportives 100 % électriques. Lotus et Alpine vont même collaborer pour la création de leur prochaine petite sportive électrique. L’Evija est en quelque sorte le porte-étendard de la marque, avec des chiffres complètement fous, comme le 0 à 100 km/h abattu en moins de 3 secondes, mais surtout un 0 à 300 km/h en 9 secondes, soit 4,1 secondes de moins qu’une Bugatti Chiron. Quand l’Aspark table sur plus de 400 km/h en vitesse de pointe, Lotus est plus mesuré avec 320 km/h annoncé.

Le châssis monocoque en fibre de carbone, qui permet d’alléger considérablement le poids, accueille un groupe motopropulseur conçu par Williams Advanced Engineering avec quatre moteurs électriques alimentés par une batterie de 70 kWh. L’autonomie est annoncée à 400 kilomètres, mais là encore, c’est de la théorie, car dans la pratique, il faudra passer à la borne de recharge plus régulièrement. Lotus annonce seulement de 18 minutes pour une charge complète sur un chargeur de 350 kW. Seulement 130 exemplaires vont voir le jour.

  • Puissance : 2000 chevaux
  • 0 à 100 km/h : moins de 3 secondes
  • Autonomie : 400 kilomètres
  • Prix : 1,9 million d’euros

Pininfarina Battista

La Pininfarina Battista a refait parler d’elle cet été, puisque la marque a présenté sa version définitive à l’occasion de la Monterey Car Week, en Californie. Globalement, elle affiche, à quelques détails près, les caractéristiques des deux modèles pré-cités. Pininfarina, même si vous n’êtes pas forcément familier avec l’univers automobile, vous en avez peut-être entendu parler puisqu’il s’agit d’un centre de design qui a œuvré pour certaines des plus belles voitures de la planète, mais aussi d’autres, beaucoup moins belles.

Tout est une question de point de vue. En 2015, Mahindra a acquis une participation de 74 % dans Pininfarina et obtenu la licence sur le nom « Pininfarina » pour créer, en 2018, une marque automobile à part entière « Automobili Pininfarina ».

La Battista est donc en quelque sorte le premier bébé d’une nouvelle ère pour Pininfarina. Avec ses quatre moteurs électriques permettant d’afficher une puissance de 1900 chevaux et 2300 Nm de couple, les 100 km/h sont atteints en moins de 2 secondes. La batterie de 120 kWh, installée en T, permet d’obtenir une répartition des masses semblable à celle des voitures thermiques à moteur central arrière.

Avec une batterie pratiquement deux fois plus grosse que les deux modèles du dessus, l’autonomie annoncée est quasiment semblable aux autres avec 500 kilomètres. Pininfarina serait-il un peu plus dans le vrai ? Toujours est-il que même avec une batterie de cette capacité, effectuer 500 kilomètres avec une voiture de 1900 chevaux paraît bien utopique. La firme italienne devrait en produire 150 exemplaires.

  • Puissance : 1900 chevaux
  • 0 à 100 km/h : moins de 2 secondes
  • Autonomie : 500 kilomètres
  • Prix : 2 millions d’euros

Tesla Roadster

Novembre 2017, c’est la date à laquelle la Tesla Roadster a été présentée. Depuis, quasiment plus de son ni d’image. Les premiers clients devraient être livrés en 2023 suite au recul des premières dates de livraison. La Tesla Roadster « 2 », comme nous devrions l’appeler, n’a plus grand-chose à voir avec le premier présenté en juillet 2006 et basé sur le châssis d’une Lotus Elise.

La Tesla Roadster est un coupé 2+2 alimenté par trois moteurs électriques délivrant quelque 10 000 Nm de couple. Comme à son habitude désormais, Tesla ne communique plus sur le niveau de puissance de ses voitures, mais sur les performances. Le 0 à 100 km/h serait ainsi l’un des meilleurs de la production automobile, avec 2,1 secondes d’annoncé.

L’autonomie ? Ce serait aussi la meilleure, avec 1000 kilomètres grâce à une énorme batterie de 200 kWh. Tout ça pour la modique somme de 200 000 dollars, soit environ 172 000 euros en France, soit le prix d’une Porsche Taycan Turbo. Il s’agirait presque d’une bonne affaire compte tenu des modèles que nous vous avons présentés ci-dessus.

Il ne restera plus qu’à vérifier tout ça en 2023 car, contrairement aux autres supercars électriques (hormis peut-être la Lotus Evija), il sera sans doute possible de mesurer cette Tesla Roadster. Comble du luxe, la voiture ne devrait pas être en édition limitée, hormis le modèle de lancement baptisé « Founders Séries » où 1000 voitures seront disponibles. En France, il est possible de précommander cette version sur le site officiel de la marque, moyennant un acompte de 43 000 euros sur les 215 000 euros réclamés.

  • Puissance : 10 000 Nm de couple
  • 0 à 100 km/h : 2,1 secondes
  • Autonomie : 1000 kilomètres
  • Prix : 172 000 euros

Nio EP9

Voici la sainte patronne des supercars électriques sur le Nürburgring, en tout cas avant qu’elle ne se fasse chiper la place par la Volkswagen ID.R avec le pilote français Romain Dumas à son volant. La Nio EP9 est une supercar électrique chinoise développée en collaboration avec la division Formule E NEXTEV NIO Formula E Team. La voiture, présentée en 2016, a été développée en seulement 18 mois et 16 unités ont été fabriquées au total.

Chaque roue possède son propre moteur électrique pour une puissance totale de 1341 chevaux : de quoi abattre le 0 à 100 km/h en 2,7 secondes. Plutôt légère elle aussi pour une voiture électrique, la Nio EP9 dispose d’un pack batterie de 635 kilos sur les 1735 kilos de l’engin. Les deux batteries peuvent se recharger en 45 minutes et leur remplacement peut s’effectuer en moins de huit minutes pour gagner encore un peu plus de temps. L’EP9 peut accélérer de 0 à 100 km/h en 2,7 secondes, de 0 à 200 km/h en 7,1 secondes et de 0 à 300 km/h en 15,9 secondes. La vitesse maximale est de 313 km/h.

  • Puissance : 1341 chevaux
  • 0 à 100 km/h : 2,7 secondes
  • Autonomie : 427 kilomètres
  • Prix : 1,4 million d’euros

Rimac Nevera

Rimac, une jeune marque croate fondée en 2009, a récemment fait parler d’elle, puisqu’elle détient Bugatti depuis juillet 2021. Le groupe Volkswagen a dans le même temps augmenté sa participation à 45 % au capital de Rimac via sa filiale Porsche. Mais Rimac n’a pas attendu le groupe allemand pour présenter une supercar, avec l’arrivée de la C_Two en 2018 qui vient de donner naissance à la Nevera, la version définitive de la C_Two en quelque sorte.

Pour la petite histoire, la Nevera est l’appellation donnée par les Croates à une tempête méditerranéenne aussi soudaine que puissante. Avec 1914 chevaux et 2360 Nm de couple distribués aux quatre roues, effectivement, il y a tempête, d’autant plus que les performances sont là encore hallucinantes, avec un 0 à 100 km/h sous le seuil symbolique des 2 secondes et un 0 à 300 km/h à peine moins bien que la Lotus Evija avec 9,3 secondes.

Les 400 km/h peuvent être dépassés, tandis que la très grosse batterie de 120 kWh positionnée en T, comme la Pininfarina Battista, permet à Rimac de revendiquer environ 550 kilomètres d’autonomie. Rimac annonce une charge de 0 à 80 % en 22 minutes avec un chargeur DC Combo de 500 kW.

La Rimac Nevera sera produite en Croatie à seulement 150 exemplaires, tous signés par le fondateur et patron de la marque Mate Rimac. À plus de 2 millions la bête, certains diront que c’est le minimum.

  • Puissance : 1914 chevaux
  • 0 à 100 km/h : 1,97 seconde
  • Autonomie : 550 kilomètres
  • Prix : 2 millions d’euros

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