Si vous êtes à la recherche d’une voiture neuve aujourd’hui et que vous disposez d’un budget assez conséquent, votre vendeur automobile préféré vous a sûrement fait l’éloge des nombreuses technologies et autres aides à la conduite disponibles au sein de la voiture que vous convoitez. Rarement de série, souvent en option, ces technologies prennent peu à peu le pas sur l’essence même de l’automobile. Et même si les « puristes » ne voient pas forcément ça d’un bon œil, les technophiles retrouvent aujourd’hui beaucoup de similitudes entre la voiture moderne et l’univers du smartphone.
Avec l’arrivée des systèmes d’info-divertissement et des ordinateurs de bord, l’automobile avait déjà passé un cap. Mais avec le déploiement de la connectivité, c’est un tout autre monde qui s’offre à votre voiture, elle qui sera bientôt capable de communiquer avec d’autres automobiles et même avec les infrastructures. Évidemment, aujourd’hui, cela représente une quantité assez faible de modèles, tout simplement car nous en sommes encore aux prémisses. Ces technologies se retrouvent encore au sein de voitures fondamentalement encore assez chères, en tout cas bien plus que le panier moyen du client français, pour ne citer que lui.
Aujourd’hui, la passerelle entre le monde de la tech’ et celui de l’automobile est bien ouverte. Certains constructeurs confient même le développement de leur système d’info-divertissement à ces entreprises, en témoigne Volvo qui s’est associé à Google pour proposer un système embarqué fonctionnant sous Android, avec des applications comme Google Maps pour la navigation ou encore l’Assistant Google pour la commande vocale. Cela va désormais bien au-delà des systèmes Android Auto et Apple CarPlay.
D’ailleurs, ces applications (et non les OS) seront bientôt amenées à disparaître, en tout cas pour Android Auto, avec l’arrivée d’une fonction « conduite » sur Google Assistant lors du déploiement d’Android 12. En soi, cela ne changera pas grand-chose pour l’utilisateur, qui aura toujours accès à ses applications préférées disponibles pour sa voiture du bout des doigts.
Mais les géants de la tech’, et plus particulièrement les fabricants de smartphones, comptent désormais aller un peu plus loin. Nous avons déjà vu l’association de plusieurs fabricants avec des constructeurs automobiles pour le développement, entre autres, de technologies d’aides à la conduite avec comme objectif d’arriver, à terme, à proposer des voitures partiellement, voire même totalement autonome.
Xiaomi, des ambitions grandissantes
Certains fabricants comptent bien s’émanciper des constructeurs automobiles traditionnels en proposant leur propre voiture. Parmi les derniers en date, nous pouvons par exemple citer le fabricant chinois de smartphones et d’appareils électroniques Xiaomi, avec l’annonce de la création d’une filiale dédiée en septembre dernier. Numéro deux mondial du smartphones (cela dépend des trimestres), Xiaomi produit également des tablettes tactiles, des montres connectées, des écouteurs sans fil, des trottinettes électriques, des scooters électriques et des vélos électriques.
Dans un contexte où l’électronique contrôle aujourd’hui une bonne partie du marché automobile — en témoigne la pénurie de semi-conducteurs qui sévit actuellement–, Xiaomi possède plusieurs atouts, dont une maîtrise du marché des puces électroniques pour travailler sur sa propre voiture, électrique bien évidemment.
Pour le moment, l’entreprise asiatique reste encore assez évasive concernant le développement de sa voiture, notamment sa date de commercialisation. Mais en avril dernier, le PDG de Xiaomi, Lei Jun, avait indiqué que le premier modèle de la marque serait probablement « une berline ou un SUV ». Pour le coup, si Xiaomi compte révolutionner le secteur de l’automobile électrique et connecté, il ne devrait pas révolutionner les segments.
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Toujours est-il qu’aujourd’hui, s’improviser constructeur automobile sans expérience (mais avec des moyens, et beaucoup de moyens même) est assez ambitieux. Il ne serait donc pas étonnant de voir Xiaomi s’associer à un géant de l’automobile. En août, Evergrande, l’un des groupes les plus endettés de Chine, avait annoncé des pourparlers avec Xiaomi au sujet de sa filiale Evergrande Auto.
Une piste sans doute pour brûler les étapes d’un développement à marche forcée comme les apprécie Lei Jun. Rappelons que Evergrande Auto fut fondée en 2019 et a pour objectif de révolutionner l’électrique. Mais pour l’heure, l’entreprise ne commercialise toujours aucun véhicule et a accusé 4,9 milliards de yuans (640 millions d’euros) de pertes au premier semestre 2021.
Apple de retour dans la danse ?
Quittons la Chine, et allons désormais aux États-Unis où, là-bas aussi, les fabricants de smartphones, mais pas que, s’intéressent de très près à l’industrie automobile. On retrouve sans grande surprise Google et Apple. Google, qui rêve de son premier véhicule depuis déjà près de deux décennies avant de collaborer avec divers constructeurs comme Toyota ou encore l’ancien groupe FCA, devenus désormais Stellantis depuis sa fusion avec le groupe PSA. En 2016, Google a annoncé la création de Waymo, une division qui a pour objectif de développer la conduite autonome.
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De son côté, il y a environ 7 ans, Apple avait lancé le « Project Titan », dans le but de produire son propre véhicule électrique. En 2016, plus de 1000 employés travaillaient sur ce projet. Un projet qui, depuis, a pris du plomb dans l’aile. Pour l’instant, les informations concernant la future « Apple Car » arrivent au compte-gouttes : Reuters a récemment déterré le projet Titan en indiquant que l’entreprise préparerait à nouveau une voiture construite en interne et avec une batterie annoncée comme « révolutionnaire ».
Cette nouvelle batterie n’utiliserait qu’une seule cellule. Cette dernière en regrouperait en fait plusieurs afin de gagner en espace. Ainsi, Apple pourrait utiliser cet espace pour fabriquer des voitures plus compactes, ou au contraire avec plus d’autonomie, tout dépendra du segment dans lequel la firme américaine souhaite s’immiscer. Toujours d’après les sources de Reuters, Apple réfléchirait à remplacer le lithium-ion utilisé dans les batteries par du LFP, lithium fer phosphate, qui chaufferait moins et serait donc plus sûr.
Oubliez le projet de vendre un service à d’autres constructeurs, on retrouve l’ADN de la firme de concevoir de bout en bout un produit qu’elle pourrait commercialiser directement aux consommateurs. Quelques rumeurs concernant une éventuelle collaboration avec Hyundai et Kia ont suivi mais toutes ont été démenties par les constructeurs coréens. Ce modèle pourrait voir le jour en 2024, même si ce projet pourrait avoir du retard avec le départ du responsable de la division automobile chez Apple en septembre dernier.
Huawei, le plus avancé ?
Revenons maintenant en Chine où, décidément, il se passe beaucoup de choses. Baidu, le Google chinois en quelque sorte, a récemment annoncé un accord avec le groupe Geely (dont Volvo fait partie) pour concevoir de manière autonome des véhicules électriques.
Pour ce qui est des fabricants de smartphones, n’oublions pas Huawei qui a étendu au début de l’année son partenariat avec Changan Automobile pour le développement de semi-conducteurs destinés à l’univers automobile. Rappelons que Changan gère actuellement une coentreprise avec Ford pour la production locale du Ford Mustang Mach-E. Toujours selon Reuters, Huawei discute aussi avec BAIC BluePark New Energy Technology.
Mais Huawei reste encore assez prudent et a affirmé en début d’année, par l’intermédiaire de l’un de ses porte-parole, que l’entreprise « n’était pas un constructeur automobile ». Néanmoins, plusieurs sources indiquaient début 2021 que Huawei pourrait présenter sa première voiture électrique conçue en interne en 2021. Aujourd’hui, cela semble assez compromis, sauf surprise, la pandémie ayant sûrement eu des conséquences sur ce projet, sans oublier les nombreux obstacles auxquels ont pu se heurter une entreprise dont l’automobile n’est pas le métier de base.
Et en Europe ?
Et l’Europe dans tout ça ? Il ne se passe pas grand-chose, en tout cas du côté des rares fabricants de smartphones. Citons toutefois le projet de Dyson, célèbre entreprise britannique d’électroménager, où James Dyson avait dépensé plus de 500 millions d’euros pour développer un SUV électrique destiné à rivaliser avec le Tesla Model X… avant de finalement rendre les armes. Nous aurions pu aspirer à mieux.
Quid de Samsung, LG et Sony ?
De ce fait, retournons en Asie — pas en Chine cette fois-ci –,mais du côté de la Corée du Sud et de Samsung. L’entreprise a révélé l’année dernière son intention de mettre au point une batterie solide capable d’emmagasiner assez d’électrons pour permettre à une voiture électrique de parcourir plus de 800 kilomètres avec une seule charge. L’autre géant coréen, LG, s’est engagé en décembre dernier dans une joint-venture avec le fournisseur Magna-Steyr pour la production de composants destinés à des véhicules électriques.
Finalement, pour le moment, c’est un peu Sony qui est allé au bout des choses, puisque l’entreprise japonaise a dévoilé une vraie voiture, et qui roule qui plus est, avec le concept-car Vision S présenté au CES de Las Vegas en 2020. Malheureusement, Sony a déjà réfuté son intention de commercialiser son véhicule, annonçant qu’il s’agissait plutôt d’un laboratoire roulant construit en collaboration avec Magna Steyr, dans le seul but de tester des technologies tout en s’affranchissant d’une architecture déjà existante.
D’une manière générale, ce concept-car n’avait rien de vraiment révolutionnaire comme on pourrait l’attendre d’une voiture développée par un géant de la tech. Elle est équipée d’un système de conduite semi-autonome de niveau 2+, comme la plupart des berlines allemandes haut de gamme, même si Sony espère pouvoir arriver sans trop tarder au niveau 4, qui correspond à une phase où la voiture peut naviguer seule dans certaines conditions de circulation particulières (portions d’autoroute bien définies, embouteillages, zones protégées sans piétons, ni voitures non autonomes…).
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En revanche, ce concept-car ne restera pas vraiment sans suite : certaines technologies seront à retrouver prochainement au sein de voitures développées par des constructeurs plus « traditionnels », comme un système audio à 360° pour une immersion sonore optimale, ou encore un système de reconnaissance faciale pour accéder et démarrer sa voiture.
À quand la vraie première voiture ?
Comme vous l’aurez compris, les fabricants de smartphones et les géants de la tech’ en sont encore aux prémisses dans le domaine de l’automobile « pur », même s’ils deviennent aujourd’hui quasiment omniprésents au sein de nos voitures modernes. Mais comme vous n’êtes sûrement pas sans le savoir, l’automobile est aujourd’hui certainement l’une des industries les plus complexes, et rares sont les entreprises à se lancer dans ce domaine sans l’appui d’un grand groupe automobile et sans moyens financiers conséquents.
Et à la question, « quand verrons-nous pour la première fois une voiture conçue par un fabricant de smartphones ? », nous serions tentés de vous répondre que « ce n’est pas demain la veille », sauf si Huawei présente un modèle avant la fin de l’année 2021. Et il restera toujours à savoir quand ce dernier sera commercialisé et s’il ne s’agit pas d’un énième concept-car qui ne verra pas le jour, ou pas, avant plusieurs années.
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Le plus judicieux est de parler de boites high tech qui font de la mobilité. Et ces boites sont soit américaines, soit chinoises. Les fabricants de smartphones sont aussi des boites high tech. Le phénomène n'est pas nouveau. Ils viennent du même monde. Xiaomi ne sont pas simplement des fabricants de smartphones tout comme huawei, ces boites ont des division semi-conducteurs, réseaux, IA etc Essentiellement huawei qui garde une force de frappe technologique et industrielle non négligeable. C'est un cartel à la siemens ou IBM, ce qui explique qu'ils soient une cible. Les plus avancé à ce jour reste tesla car ils maitrisent toute la chaine des semis. Par contre, les chinois maîtrisent toute la chaine des batteries. Les constructeurs premiums allemands vont devoir boire le bouillon amer en équipant leurs autos de batterie chinoises et d’électronique américaine. Ce qui va accentuer leur dépendance et baisser leur marge. Il faudra des années à bosh ou siemens pour rattraper l'affaire, ils ont trop tergiversé mais l'industrie allemande en est capable. Les généralistes européenne seront mises en très grande difficulté. Une BYD chinoise se vend plus qu'une volkswagen a des tarifs moyennement plus élevés
Ça c'est l'Europe qui gagne !
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