Le marché des nouvelles mobilités suscite des convoitises, mais rares sont les acteurs capables de prétendre à une vraie part du gâteau. Pure Electric est une marque qui nous vient du pays de Mary Poppins et qui commence à prendre pas mal d’ampleur, en misant sur un point essentiel en Angleterre : l’étanchéité.
Notre premier essai de la gamme s’oriente sur le modèle Pure Air vendu 499 euros. Un prix qui la place en face des Xiaomi Mi Electric Scooter Pro 2, Mi Scooter 3 et de la Ninebot G30 LE. La question est donc : cette Pure Air est-elle capable de détrôner les leaders du segment le plus disputé du marché ?
Fiche technique
Modèle | Pure Air |
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Autonomie annoncée | 30 km |
Temps de recharge annoncé | 300 min |
Vitesse max | 25 km/h |
Puissance du moteur | 500 watts |
Poids maximal supporté | 120 kg |
Prix | 449 € |
Fiche produit |
Ce tes a été réalisé à partir d’un modèle prêté par la marque.
Design
Elégante
Voilà un design sympathique. Le dessin tout en tubes donne un aspect industriel et propre. Des tubes qui servent à relier la potence tubulaire au deck. D’ailleurs, cela permet de glisser un antivol dans l’espace assez serré. De quoi limiter le débattement de la chaîne ou du U et donc gêner au maximum les personnes mal intentionnées munies d’une disqueuse.
On en vient à cette histoire d’étanchéité. Nous étions assez intrigués, puisque c’est un sujet qui fait beaucoup jaser dans le monde des trottinettes. Toute la gamme Pure est certifiée IP64. Au-delà de la certification, il y a une conception pensée pour résister à l’eau. Pour cela, tous les éléments sont protégés. Les câbles sont tous gainés et la batterie est isolée de son côté.
Évidemment, cela ne nous a pas suffi et il fallait que nous en ayons le cœur net.
Nous avons donc pris notre parka et notre courage pour aller rouler sous une pluie battante. C’est simple : sur toute la durée de l’essai, 80 % des trajets ont été faits sous la pluie. Nous aborderons le comportement de la trottinette plus tard dans ce test.
Avec ce look tubulaire, ses roues noires et son bloc batterie dissimulé en retrait du deck, la Pure Electric plaît par son design, d’un point de vue subjectif. En décalage avec les aspects Gundam des concurrentes. Certes, le design n’est généralement pas le critère principal lors de l’achat d’une trottinette, mais autant joindre l’élégant à l’utile et l’agréable.
Côté finition, c’est vraiment très bon. Rien ne bouge et tout est à sa place : la poignée de frein offre un bon répondant, la potence, malgré ce qui lui a été infligé (vibration, lever de roue léger, franchissement de petits obstacles) n’a pas montré de jeu. Même la béquille fait le job, bien qu’un peu basse.
Un usage simple mais efficace
Les poignets sont en mousse, d’une qualité quelconque mais offrant un très bon confort. Seul bémol : elles mettent du temps à sécher.
Côté éclairage, il y a la panoplie minimum : un jeu de LED arrière avec feu de stop, des catadioptres et un phare au design à l’ancienne à l’avant. Ce phare éclaire bien, de manière assez large et peu être ajusté verticalement à la main. Encore une fois, rien ne vous empêche d’y ajouter un éclairage supplémentaire, mais celui fourni fait déjà bien l’affaire.
Le deck est large, offre un excellent grip et cela même mouillé. Chacun pourra rouler dans un grand confort car même une paire de 45 y a trouvé sa place.
Le compteur est circulaire, facilement lisible et d’un bleu qui n’agresse pas les yeux en environnement nocturne, et qui reste totalement lisible en plein soleil (merci le fond noir). On y voit l’indicateur de batterie, la vitesse, le mode (ici le « S » rouge indique le mode le plus puissant). Un autre mode plus lent et un mode marche sont disponibles, mais vous ne les utiliserez probablement jamais.
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Un appui long sur le seul bouton accessible allumera l’engin. Une pression rapide allume ou éteint les feux. Enfin, une double pression brève permet de changer de mode. C’est simple, efficace. Petit bémol : le plastique du compteur se raye très rapidement.
On note l’absence d’application mobile, ce qui signifie qu’aucun tracking GPS n’est pas de la partie. Ni même de mise à jour logicielle de l’application ou de la trottinette. C’est aussi un bon moyen de ne pas se prendre la tête.
Le démarrage nécessite de lancer la trottinette au pied. Une sécurité plus que bienvenue d’ailleurs. Car la molette d’accélération est un chouya sensible.
Un système de pliage fastidieux
On arrive à la partie épineuse. La Pure Air ne bénéficie pas de la fixation rapide de ses grandes sœurs, les Pro et Pro LR. Résultat : on se retrouve à tourner, et ce sur plusieurs tours, la molette de fixation pour faire pivoter la potence. C’est fastidieux. Surtout dans les transports en commun que vous prendrez probablement avec ce modèle, comme nous le verrons plus loin dans la partie autonomie.
Le système est résistant, mais comme tous les systèmes à vis, il faut éviter d’y aller à fond, sous peine d’avoir du mal à dévisser ensuite, puis au risque d’endommager le pas de vis de la molette. De l’autre côté, une attache métallique vient bloquer la potence pliée, afin de rendre la trottinette plus facile à transporter.
Pour finir, la répartition du poids une fois la Pure Air pliée n’est pas idéale : les 17 kg la placent dans les modèles assez lourds au quotidien dans les transports en commun.
Conduite
La première chose qui choquera les habitué(e)s des trottinettes est l’absence de freinage électromagnétique. Quand on lâche l’accélérateur, rien ne vient freiner l’élan. C’est très agréable. Toutefois, qui peut le plus peut le moins et s’il est possible de le réduire au minimum sur les concurrentes, ici ce n’est pas le cas. Est-ce gênant ? Non. Ce qui nous amène forcément au freinage.
Le freinage est confié à un système à tambour situé à l’avant et géré par câble. Malgré tous mes efforts pour bloquer la roue sur sol mouillé, à aucun moment l’avant n’a chassé ou glissé. Toutefois, le freinage unique à l’avant associé à l’effet de levier (pour rappel, vous exercez un poids en haut du guidon qui crée un effet de levier) n’est pas la meilleure idée.
Si le frein est à l’avant, c’est surtout car le moteur est à l’arrière. En trottinette, il vaut mieux une propulsion qu’une traction. Cela permet de lever la roue avant en cas de petit obstacle. Manœuvre qui, sur une Xiaomi 365 Pro se solde bien souvent par un petit dérapage de la roue avant dans la foulée.
Agile et puissante
De toutes les trottinettes de cette gamme, cette Pure Air est la plus agréable à conduire. Elle est hyper agile et peut prendre des angles très appréciables en virage. On en arrive à éviter des petits obstacles au dernier moment. Le centre de gravité bas aide beaucoup et les 17 kg de l’engin ne se ressentent absolument pas.
Le moteur est puissant. Le couple arrive fort en mode « S rouge » mais pas brutalement non plus. On monte rapidement aux 25 km/h réglementaires et ce, malgré les 100 kg du conducteur dessus. Notez que la puissance du moteur reste la même sur toute la durée de la batterie. À la différence d’autres modèles qui brident vite la vitesse à 15 ou 10 km/h.
De fait, on prend un vrai plaisir au guidon, les muscles des joues se détendent et on sourit. Ce qui vu, la conjoncture actuelle, est un petit luxe.
Les pneus de 10 pouces ne sont pas tubeless mais embarquent un liquide anti-crevaison. Comme pour les Xiaomi, il faudra veiller rigoureusement à la pression : entre 3.5 et 4 bars. Durant l’essai, nous étions à 4 bars. La valve coudée rend le gonflage pratique mais le changement de chambre à air est encore plus délicat.
L’absence de suspension est habituelle dans cette gamme de prix et la moindre portion revêtue de pavés vous le rappellera. Rien de réellement problématique cela dit, car les pneus de 10 pouces absorbent déjà une bonne partie des vibrations.
Sous la pluie, un bon comportement
Si vous sortez bien couvert(e), la trottinette Pure Air peut vous accompagner strictement partout tant que le sol n’est pas boueux. Ne nous méprenons pas, d’autres trottinettes sans certification en font autant, sauf qu’elles n’ont aucune garantie couvrant les problèmes qui peuvent être engendrés. Alors que la gamme Pure inscrit la prise en charge dans les conditions de garantie.
Ce qui nous amène à la tenue de route et au comportement sur sol mouillé voire inondé. Premier point, les pneus. Ils drainent suffisamment l’eau. À la différence d’une voiture ou d’une moto, la trottinette est limitée à 25 km/h. Les aquaplanings sont quasi impossibles. Le freinage peut en revanche, en forçant énormément, bloquer un peu la roue avant.
Comme mentionné plus haut, ce ne fut pas le cas. Mais lorsque j’ai rapporté le modèle de prêt, l’une des personnes de la boutique m’a indiqué que cela lui était arrivé une fois pour éviter une voiture et qu’il avait pu freiner à temps, car même en glissant, la trottinette s’était arrêtée.
Quand on parle de vitesse maximum, ce n’est pas tant la vitesse en elle-même qui est dangereuse, mais ce qu’il peut se passer en cas d’imprévu. À 25 km/h, la Pure Air est sécurisante.
Concernant les virages, la gomme, plutôt tendre, tient bien le pavé. Enfin, le couple, bien qu’assez vif en mode « Sport » ne fait pas déraper la roue arrière. Pour résumer, vous pouvez utiliser la trottinette sur sol mouillé sans aucune appréhension.
Il faudra juste bien vous couvrir.
Autonomie
On arrive à l’autre point problématique après le système de pliage : l’autonomie. Elle n’est pas mauvaise. Avec 100 kg dessus, il a été possible de parcourir un trajet allant de boulevard Sébastopol au centre commercial de Créteil Soleil d’une traite, avec une vitesse de 25 km/h et plusieurs arrêts et départs liés aux feux et intersections. Cela représente exactement 18 km.
En revanche, les gabarits plus légers devraient sûrement atteindre la petite vingtaine de kilomètres. À titre de comparaison, nous avions relevé une portée d’environ 20 à 22 kilomètres sur la Xiaomi Mi Scooter 3, qui ne survole donc pas son sujet non plus sur ce domaine.
À la suite de ce parcours, il a fallu attendre presque 5 heures pour recharger entièrement la batterie de 280 Wh en 36V. Bon point en revanche, une absence totale de sifflement durant la charge.
Puisque nous parlons de batterie, sachez que l’indicateur est assez peu précis et n’offre d’ailleurs qu’un jeu de barres comme informations. Pas de pourcentage exact malheureusement.
C’est l’élément déterminant concernant l’achat de cette trottinette. Si vous avez 15 km à effectuer, et qu’ensuite, il vous est possible de la recharger avec 5 heures devant vous, alors cette trottinette est une excellente proposition et pourra vous suivre chaque jour sur cette distance, même par -5 °C avec 100 kilos dessus. Si, en revanche, vous devez passer par la case transport en commun, elle n’est pas idéale.
Prix et disponibilité
La Pure Electric Pure Air est disponible sur le site officiel de la marque au prix de 499 euros.
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