Essai du Brumaire (3000W) : un scooter électrique prometteur mais perfectible

Scooters électriques • 2022

Avec beaucoup de scooters électriques 50 cc disponibles sur le marché, Brumaire veut se différencier en tant que marque française. Que vaut-il sur la route et est-il le deux-roues de choix pour les citadins ?
Source : Anthony Wonner - Frandroid
Source : Anthony Wonner - Frandroid

Ce test a été réalisé le 28 Avril 2022 et le marché a peut-être évolué depuis. Consultez notre comparatif pour découvrir des produits plus récents potentiellement plus pertinents pour vous.

 

La mobilité électrique a le vent en poupe et les scooters électriques sont de plus en plus prisés, notamment depuis l’annonce de la fin de la gratuité du stationnement — d’ici fin 2022 — pour les deux-roues thermiques. En milieu urbain, un scooter 50 cc est un excellent choix pour les trajets quotidiens, mais face à d’excellentes références asiatiques comme le Niu NQi Sport 50 ou Super Soco CU-X, Brumaire se positionne en marque française et tente de répondre aux besoins des conducteurs avec un produit pensé par des français pour des français.

Brumaire propose ainsi deux modèles, respectivement de 3000 et 4700 watts, équivalents à 50 et 125 cc. Nous testons aujourd’hui le premier, se voulant pensé pour la ville.

Fiche technique

Modèle Brumaire 3000W (2021)
Dimensions 187 cm x 70 cm x 114 cm
Puissance du moteur 3 kW
Autonomie annoncée 80 km
Temps de recharge annoncé 270 min
Nombre d’emplacements de batteries 2
Poids de la batterie 10 kg
Bluetooth Non
Écran électronique Oui
Permis AM
Couleur Noir, Bleu, Vert, Gris, Beige
Prix 2790
Fiche produit

Ce test a été effectué à partir d’un modèle prêté par la marque.

Design

Le Brumaire se veut discret et arbore un design quelque peu rétro, non sans rappeler une Vespa ou un Rider 3000 W. De plus, le large choix de couleurs permet de personnaliser son apparence, allant des tons sobres comme le gris et le noir, aux plus originaux comme le bleu, vert, ou beige.

Les matériaux semblent durables et les finitions du carénage sont bonnes dans l’ensemble, ce qui est particulièrement appréciable sur un scooter relativement peu onéreux. En revanche, l’ampoule halogène à l’avant semble venue tout droit des années 90, ce qui détonne avec les LEDs utilisées sur le deux-roues.

De même, l’écran central n’a rien de futuriste et respire le « cheap ». Ce dernier n’indique ni l’heure, ni la température extérieure, et se contente d’afficher le niveau de batterie restant, le mode de conduite et bien sûr la vitesse. En revanche, on apprécie qu’il puisse estimer l’autonomie restante en kilomètres, ce que trop peu de scooters électriques proposent.

Les commandes sont assez classiques, avec à gauche un sélecteur de clignotants, un bouton d’appels de phares et le classique klaxon. Sur la droite, on retrouve des boutons peu utiles sur un 50 cc, à savoir des warnings, un coupe-circuit, ainsi qu’une marche arrière. Ces derniers serviront plus sur la version 4700 watts, qui partage la plupart de ses composants et le même design que son petit frère. Enfin, le sélecteur de mode de conduite, qui semble être rajouté sur la manette de droite, permet de basculer entre les modes éco et sport.

En termes d’agrément, une boîte à gants fermée peut abriter des effets personnels et un smartphone, qu’il sera possible de charger grâce à la prise USB-A intégrée. Le crochet facilite également le transport de sacs, ce qui permet de pallier quelque peu au très faible espace disponible sous la selle. En effet, les batteries occupant la très grande majorité de la place, il ne sera pas pas possible d’y ranger grand-chose, si ce n’est un antivol. Il faudra donc impérativement investir dans un top-case pour y placer un casque ou transporter des affaires durant les trajets.

Les dimensions de 187 x 114 x 70 cm sont correctes et assurent un confort légèrement supérieur comparativement aux petits Niu NQi Sport 50 ou Super Soco CU-X, sans atteindre celui du Lvneng X1. Avec ses 76 kg à vide, le Brumaire n’est pas le plus léger, d’autant plus qu’il affiche 94 kg sur la balance avec ses batteries, mais le poids se fait vite oublier une fois installé.

L’assise est confortable et reste correcte même avec un passager, qui bénéficie de repose-pieds escamotables et d’une barre de maintien. Le conducteur profite lui aussi d’un espace généreux pour ses jambes, mais la selle est un peu trop large, ce qui peut parfois être gênant pour poser le pied à l’arrêt si vous avez des courtes jambes comme moi.

D’un point de vue extérieur, le Brumaire partage un grand nombre de ses composants avec un modèle existant dans l’empire du milieu. On peut alors se demander en quoi ce dernier est français, s’il n’est qu’importé par une société française. La marque a cependant retravaillé certains aspects de celui-ci, notamment le paramétrage, le fonctionnement des batteries et sa charge, points que nous aborderons dans les sections suivantes.

Conduite

Le Brumaire intègre, comme de nombreux scooters électriques, une alarme avec télécommande, permettant également de le démarrer sans clé. Bien que celle-ci soit pratique, il reste plus sûr de verrouiller le deux-roues avec la clé, puisqu’elle permet d’enclencher le Neyman et bloquer ainsi le guidon.

Deux modes de conduite sont proposés, à savoir un mode éco bridant l’accélération et limitant la vitesse maximale à 30 km/h. Le mode « sport » permet quant à lui d’atteindre environ 45 km/h, même si nous plafonnions plutôt à 43 km/h au compteur pendant notre essai d’une semaine.

Malgré son moteur de 3000 W, Brumaire a préféré configurer ce scooter de manière prudente, en limitant sa puissance afin de maximiser la durée de vie des batteries. C’est une philosophie on ne peut plus louable, mais elle bride le moteur du deux-roues, ridiculisant ainsi le conducteur sur la chaussée.

N’espérez donc pas, au titre de conduire un scooter électrique, pouvoir dépasser qui que ce soit au feu rouge. Pire encore, certains vélos pourront accélérer plus rapidement, tellement les accélérations sont douces. Même en mode sport, l’engin n’arrivait pas à dépasser les 34 km/h sur un pont avec une très légère inclinaison en montée.

C’est vraiment dommage, d’autant plus que Brumaire avait initialement configuré ses premiers scooters pour développer plus de puissance, avant de changer d’approche pour préserver les accumulateurs.

En parlant de ceux-ci, on pourrait penser qu’en avoir deux d’office est un avantage, sauf qu’il faut rappeler que la très grande majorité des constructeurs limitent la puissance en dessous de 30 % afin d’éviter de les abîmer. Mais voilà, déjà que les performances du Brumaire laissent très fortement à désirer, elles sont réduites à celles d’un vélo électrique quand la batterie se décharge, réduisant encore plus le plaisir de conduite.

Ne comptez pas non plus sur un passage automatique sur l’autre accumulateur, puisque seul un connecteur Chogori est présent. La seule solution est donc de s’arrêter sur le bas-côté pour brancher manuellement le câble sur l’autre batterie. En 2022, on s’attend à mieux, surtout quand on fait le pari d’un mode de déplacement « moderne ».

Malgré des performances au ras des pâquerettes, le Brumaire offre un agrément de conduite appréciable, notamment grâce à sa stabilité et sa maniabilité. On oublie rapidement son poids de 94 kg tant il peut prendre des virages aisément sans jamais se faire de frayeur. Certes, le rayon de braquage est dans la moyenne basse et pourra légèrement compliquer le stationnement, mais il ne sera pas pour autant problématique au quotidien. Il ne faudra toutefois pas compter sur la marche arrière, puisque celle-ci est strictement inutile tant elle est lente, et le stationnement est bien plus simple en s’aidant de ses jambes, aussi courtes soient-elles.

En ville, il reste simple de se faufiler avec le Brumaire, notamment car les rétroviseurs ne dépassent pas la largeur des manettes. Le freinage est correct, bien que le scooter ait tendance à déraper en situation d’urgence ou de freinage trop brusque. Le plus inquiétant est le bruit et les vibrations quasi systématiques qui semblaient provenir du carénage lors d’un freinage classique, ce qui ne rassure pas sur le long terme.

Enfin, l’éclairage avant à halogène offre une visibilité inférieure à l’écrasante majorité des deux-roues électriques utilisant des LEDs, qui sont à la fois plus visibles et moins énergivores.

Autonomie et recharge

En mode sport, le Brumaire 3000 W promet une autonomie de 60 km avec les deux batteries. En utilisation réelle, nous avons mesuré celle-ci aux alentours de 45 km, ce qui est beaucoup trop faible pour une utilisation quotidienne. D’autant plus qu’il faut tenir compte du fait qu’il y a deux batteries, ce qui signifie qu’il faut passer manuellement de l’une à l’autre, mais surtout les charger séparément.

Source : Anthony Wonner – Frandroid

En parlant de leur charge, celle-ci prend environ 3h par batterie, soit approximativement une nuit pour les deux, à condition de se réveiller pour brancher la deuxième. Chacune pèse environ 10 kg, ce qui les rendra difficiles à monter en même temps si vous vivez au 5e étage sans ascenseur. En revanche, le chargeur absolument silencieux est un vrai bonheur et se démarque des autres modèles très bruyants, ce qui permet notamment de charger les batteries dans un studio ou au travail, sans nuisance sonore.

Prix et disponibilité

Le Brumaire 3000 W est disponible au tarif de 3 390 euros avant bonus. Ce dernier descend à 2 790 euros en prenant en compte la prime nationale de 600 euros que Brumaire avance. Les résidents parisiens peuvent bénéficier d’un bonus supplémentaire de 400 euros, abaissant ainsi le prix final à 2 390 euros.

Le scooter est vendu directement par Brumaire et est livré avec les deux batteries et le chargeur silencieux. Il intègre de série une alarme, qui peut être complémentée en option par un traceur GPS connecté Invoxia, facturé une centaine d’euros.

Note finale du test
6 /10
Brumaire se positionne comme une marque française, en proposant une philosophie unique de vente en direct qui lui permet de maintenir une proximité privilégiée avec ses clients.

Cette approche se retrouve dans le scooter, notamment avec des finitions soignées, mais aussi une logique de personnalisation avec les cinq couleurs disponibles. Le deux-roues est agréable à conduire, grâce à sa bonne stabilité et maniabilité.

Malheureusement, le produit lui-même n’est pas aussi convaincant face à la concurrence, notamment par des performances trop faibles, que ce soit en accélération ou sur une montée, mais aussi une autonomie décevante, avoisinant les 23 km par batterie.

Certes, le tarif et le design du Brumaire sont attractifs, mais pas assez pour le rendre plus séduisant qu’un Niu NQi Sport 50 ou un Super Soco CU-X.

Points positifs du Brumaire 3000 Watts

  • Agrément de conduite

  • Chargeur silencieux

  • Estimation de l'autonomie en km

  • Boite à gant verrouillable

  • Finitions du carénage

Points négatifs du Brumaire 3000 Watts

  • Autonomie moyenne

  • Performances en retrait

  • Manque de modernité

  • Espace sous la selle

  • Pas d'application

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