Avec une circulation qui se densifie de jour en jour et la fin de la gratuité du stationnement à Paris pour les deux-roues thermiques, le scooter électrique se place naturellement comme le choix le plus judicieux pour se déplacer en ville et notamment dans les grandes agglomérations. Il existe aujourd’hui un très large choix quant aux équivalents 50 cc, mais la gamme est un peu plus restreinte en termes de 125 cc, qui permettent pourtant de circuler sur voie rapide et de se déplacer encore plus librement.
Heureusement, de nouvelles références continuent d’arriver sur le marché, venant ainsi affronter les redoutables adversaires que sont le Silence S01+, le BMW CE 04, ou encore le Seat Mó 125. C’est aujourd’hui une nouvelle marque venue du Vieux continent que nous testons. Fondée en 2019 en Espagne, Ray Electric a développé le 7.7 avec pour objectif de combiner puissance, autonomie et design dans un format compact.
Son nom n’est d’ailleurs pas anodin, puisqu’il n’est autre que la puissance de la batterie en kilowattheures. Le résultat est très réussi et se veut haut de gamme, puisque le 7.7 est plus cher que le S01+ et à peine plus abordable qu’un BMW CE 04. On est donc très loin des prix du Niu MQi GT Evo, pour des dimensions similaires. Voyons ce qu’il en est sur la route et si le 7.7 tient ses promesses.
Fiche technique
Modèle | Ray 7.7 |
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Dimensions | 205 cm x 73 cm x 110,6 cm |
Puissance du moteur | 10,7 kW |
Couple maximal | 60 Nm |
Nombre d’assistances | 3 |
Technologie de la batterie | Li-Ion |
Autonomie annoncée | 150 km |
Temps de recharge annoncé | 150 min |
Nombre d’emplacements de batteries | 1 |
Bluetooth | Non |
Écran électronique | Oui |
Permis | A1 |
Couleur | Noir, Blanc, Gris |
Prix | 9 995 € |
Fiche produit |
Ce test a été effectué à partir d’un modèle prêté par la marque.
Design
Le Ray 7.7 interpelle par son apparence unique et très travaillée. Il sait se distinguer, notamment grâce à son nez allongé, la forme arrondie de ses phares avant et arrière, la forme du carénage, mais aussi le choix de couleurs, allant du sobre blanc, aux noir carbone et gris mat plus sportif, sans oublier l’exceptionnel cobalt que nous avons testé. Il sort tellement du lot qu’on le prend pour le scooter d’un superhéros, tout droit sorti de sa cave. Les finitions et les alignements sont également très bons et dignes du positionnement du deux-roues, même si certains plastiques semblent fragiles au toucher.
Malgré un poids de 165 kg et des dimensions de 2050 × 730 × 1106 cm, le Ray 7.7 paraît compact. Cette impression est notamment due au nez assez avancé de l’engin, à sa garde au sol assez faible, mais aussi à la selle relativement courte. En effet, contrairement à la plupart des scooters, elle s’arrête assez en avant et ne recouvre qu’une petite partie de la roue arrière, ce qui réduit quelque peu la taille de celle-ci. Elle saura toutefois accueillir deux adultes et le conducteur pourra même ajuster la hauteur de son assise grâce à une poignée.
La conception du deux-roues fait que les pieds du conducteur se placent à l’extérieur du tablier, ce qui peut être assez gênant lors des premières utilisations, mais on s’y habitue assez vite. Le passager arrière bénéficiera quant à lui de repose-pieds et de poignées entièrement intégrées au carénage, sans pour autant avoir beaucoup d’espace. C’est dommage, car Ray aurait pu ne serait-ce que légèrement rallonger la selle pour une meilleure assise.
La place sous la selle est en revanche limitée, puisque notre casque modulable n’y rentrait pas et il faudra donc privilégier un jet pour être sûr qu’il y rentre. C’est dommage pour un 125 cc dont la batterie n’est pas amovible. Il a cependant le mérite d’être éclairé, le rendant plus visible de nuit. Heureusement, on pourra se consoler par la présence d’un crochet qui permettra de transporter quelques sacs, ainsi que d’une boîte à gant fermée abritant un port USB.
Passons au guidon et à son ergonomie. La première chose que l’on remarque est l’absence de bulle, ce qui est étonnant pour un scooter aussi puissant, mais qui signifie également que le conducteur se prendra le vent en pleine face sur voie rapide. Outre cet étonnant choix de conception, le guidon est bien pensé, avec notamment sur la partie gauche les clignotants, le klaxon, une bague permettant d’actionner les pleins phares, la marche arrière, et une molette de défilement pour interagir avec l’écran.
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La partie droite est on ne peut plus classique, avec notamment le démarreur, un bouton d’ouverture de la selle et les warnings. Le placement de ce dernier bouton est d’ailleurs très discutable, puisqu’il oblige à relâcher l’accélérateur pour pouvoir l’actionner, ce qui a pour conséquence de déclencher un freinage régénératif en pleine voie rapide, lorsque l’on veut faire de l’interfile.
Les manettes sont bien placées, mais peut-être trop éloignées des freins, ce qui a tendance à provoquer quelques crampes aux mains après de longs trajets, notamment pour ceux qui aiment garder les doigts sur le frein pendant la conduite.
Technologies embarquées
Ray propose en standard une application permettant d’interagir avec le 7.7. Il est ainsi possible de consulter l’état de la batterie et l’autonomie restante, la localisation du scooter et les derniers trajets. Par ailleurs, l’application permet de régler les préférences et les heures de recharge et même de les personnaliser selon la localisation.
Elle permet également de télécharger les cartes hors ligne et de définir un trajet, permettant d’obtenir la navigation fléchée directement sur l’écran du scooter (nous détaillons ce point dans les paragraphes suivants). Malheureusement, lors de notre test, l’application s’est parfois montrée capricieuse et perdait la connexion avec le téléphone.
L’écran trône au milieu du guidon, mais paraît assez petit. Il affiche des informations clés comme la vitesse et la récupération d’énergie, la charge et l’autonomie restante, l’heure, différents compteurs de trajet et la température des composants. Il est également possible de personnaliser certains éléments, comme par exemple la puissance de charge ou le niveau maximal à ne pas dépasser lors de la recharge. Il peut aussi, et comme nous l’évoquions ci-dessus, afficher les instructions de navigation fléchées.
Bien que l’idée soit bonne, elle mérite d’être mieux travaillée, puisqu’il est difficile de comprendre où exactement il faut tourner sans avoir de vraie carte à disposition, d’autant plus que les noms des rues sont affichés en tout petit caractère. Un support smartphone sera donc à privilégier.
Enfin, l’écran s’est montré difficilement lisible en plein soleil, d’autant plus qu’il n’est pas assez incliné vers le conducteur, ce qui est assez désagréable sur la route. Pire encore, il est hors du champ de vision lorsque le conducteur porte un casque intégral, ce qui oblige à baisser la tête et détourner son regard de la route trop fréquemment.
Conduite
Contrairement à de nombreux deux-roues électriques, le Ray se démarre à l’ancienne, c’est-à-dire en insérant et en tournant la clé. À ce niveau de prix, c’est dommage, d’autant plus qu’il existe bien une application permettant d’interagir avec le scooter. Autre spécificité du 7.7, le scooter ne dispose que d’une béquille centrale qui s’actionne une fois installé sur le deux-roues. Pour l’enlever, il suffit d’accélérer une fois le contact mis. C’est très pratique, mais il ne faudra surtout pas actionner la manette en n’étant pas sur le scooter, sous peine de le faire tomber.
Pour mettre la béquille, les choses se compliquent, puisqu’il faut rester assis, poser le pied sur la béquille à travers l’encoche, enclencher la marche arrière et accélérer pour reculer. Il faut vraiment prendre la main et la manœuvre ne fonctionne pas à tous les coups. Et quand bien même elle fonctionne, le 7.7 fait un petit bond en arrière, ce qui n’a rien de délicat. Enfin, même si elle évite de descendre du scooter, une béquille latérale supplémentaire aurait accéléré les choses, surtout à ce niveau de prix.
Passons maintenant à la conduite, le terrain de prédilection du Ray 7.7. Ce scooter a la particularité d’être aussi à l’aise en ville que sur voie rapide. Les accélérations sont excellentes, puisqu’il ne lui faut que 2,8 secondes pour passer de 0 à 50 km/h, en mode sport bien entendu. Deux autres modes de conduites sont proposés, à savoir City, activé par défaut à chaque démarrage, et Flow, qui désactive le freinage régénératif.
Ce dernier est d’ailleurs beaucoup trop présent, à tel point que le fait de relâcher l’accélérateur, même en ville, déclenche un freinage violent jusqu’à l’arrêt complet. Il faut certes s’y habituer, mais Ray aurait pu proposer à l’utilisateur de régler son intensité, comme le fait par exemple Segway. Le plus perturbant est qu’un des modes de conduite le désactive entièrement, alors qu’il est présent sur les deux autres, et on a parfois tendance à oublier s’il faut relâcher l’accélérateur ou maintenir les gaz.
En parlant d’accélération, le Ray 7.7 n’est pas vraiment silencieux, puisque son moteur produit un léger bourdonnement, non sans rappeler un moustique qui vient voler proche d’une oreille. C’est risible, mais regrettable qu’un des équivalents 125 cc les plus chers du marché ne soient pas silencieux.
Outre ces désagréments, le 7.7 est un régal à conduire. Il est stable et maniable, et se comporte de manière exemplaire dans les virages, sans que la garde au sol ne pose problème. La suspension hydraulique et les doubles amortisseurs gomment la plupart imperfections de la route, en particulier en agglomération. Ray a d’ailleurs eu la bonne idée de protéger les batteries, situées sur les côtés, en cas de choc, avec des ralentisseurs par exemple. Sur voie rapide, il faudra faire attention aux nids de poule, qui sont moins bien amortis à vitesse élevée.
Avec une vitesse de pointe à 125 km/h, le Ray peut aller presque n’importe où. En revanche, comme mentionnée plus haut, l’absence de bulle de série est problématique à haute vitesse, d’autant plus que de légères vibrations se font ressentir au-delà des 70 km/h. Quant au freinage, il est excellent, notamment car le freinage régénératif fait la majeure partie du travail, mais également grâce aux disques et au freinage couplé. On regrettera toutefois l’absence d’ABS, qui aurait dû être proposée de série à ce prix. Enfin, en ville, il reste facile de se faufiler entre les voitures, grâce à son petit gabarit et ses rétroviseurs qui ne dépassent presque pas des poignées.
En termes de visibilité, les rétroviseurs sont d’ailleurs excellents et permettent de voir les véhicules des voies voisines sans encombre sur autoroute ou voie rapide. De même, les phares garantissent que les autres usagers de la routent vous voient. Cependant, les phares avant sont peut-être trop puissants, puisqu’ils ont tendance à éblouir alors même que les pleins phares ne sont pas mis.
Autonomie et recharge
Ray annonce une autonomie impressionnante de 150 km en une seule charge en restant sur le mode City. À l’usage, les chiffres peuvent varier, notamment en fonction du mode de conduite. En effet, en utilisant le mode Flow, le freinage régénératif est automatiquement désactivé, ce qui diminue de façon logique l’autonomie, puisqu’elle descend à environ 120 km. De même, le mode Sport la fait diminuer à une centaine de kilomètres, puisqu’il consomme plus que les autres modes pour pouvoir délivrer un maximum d’énergie.
De manière générale, nous avons pu obtenir une centaine de kilomètres en une seule charge en mode mixte, sans trop nous préoccuper de l’autonomie. Sur voie rapide et à vitesse constante, il faudra compter une autonomie d’environ 70 km. Heureusement, le 7.7 évalue également l’autonomie restante de manière assez précise, ce qui permet d’estimer facilement s’il est plus prudent de le recharger avant de partir.
Pour ce qui est de la recharge, la batterie du scooter n’est pas amovible, ce qui oblige ainsi à le brancher. Heureusement, il est possible de le brancher à domicile en utilisant une prise C13 standard à brancher sur secteur, mais également une CSS type 2 logée sous la trappe, permettant de se connecter directement à une borne publique. Le Ray 7.7 est également proposé avec un chargeur rapide de 3,3 kW, avec lequel il suffira de 2,5 heures pour une charge complète.
Prix et disponibilité
Le principal défaut du 7.7 reste son prix, puisqu’il est disponible à partir de 9 980 euros en versions blanche et noire. Les modèles gris et cobalt coûtent quant à eux 10 180 euros. Ces prix n’incluent pas le chargeur rapide, option pour laquelle il faudra rajouter 890 euros. Heureusement, le deux-roues bénéficie d’un bonus écologique national de 900 euros, ce qui apporte un petit coup de pouce financier.
De série, le 7,7 est bien équipé, puisqu’il inclut en standard une connectivité avec l’application permettant de disposer de la navigation sur l’écran, mais également d’une béquille centrale couplée au moteur et d’une alarme.
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