Le Groupe Renault a visé juste avec la Dacia Spring, qui caracole en tête des ventes de voitures électriques en France. Néanmoins, pour arriver à proposer un véhicule aussi bien placé sur le plan des tarifs, il a fallu faire le choix du made in China. Jusqu’à présent, cela n’a jamais nui à la carrière de la citadine électrique, mais l’arrivée programmée d’un nouveau bonus favorisant les productions européennes pourrait changer la donne.
Si, comme cela est pressenti, les voitures assemblées en Chine sont exclues du dispositif, les futurs clients de Dacia Spring ne seront plus éligibles à l’aide de l’État de 5 000 euros. Ils paieront donc le prix catalogue, qui démarre à 20 800 euros en l’état actuel des choses.
Renault n’a pas peur de la fin du bonus
Officiellement, l’état-major du groupe Renault ne s’inquiète pas outre mesure de cette nouvelle donne. Jean-Dominique Senard, le président de Renault et de l’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi, a déclaré au micro de France Inter que la question de la Spring était « totalement secondaire ».
Le groupe Renault a déjà établi une feuille de route ambitieuse pour la France, où seront par exemple produites les Renault 4 et R5 électriques, ainsi que les futures Alpine (comme l’A290 récemment dévoilée), qui feront, elles aussi, une croix sur le moteur thermique. Selon Jean-Dominique Senard, ce sont ces projets qui doivent retenir l’attention, et non le cas de la Spring, qu’il juge « marginal ».
Avoir si peu de considération pour un modèle d’une telle importance, cela semble à tout le moins étonnant. Et on peut se demander si au fond, le groupe Renault n’a quand même pas intérêt à relocaliser la production de la Spring. Le gros restylage programmé pour 2024 pourrait être l’occasion idéale de le faire.
Une Dacia Spring bientôt made in France ?
D’autant que, comme le rappellent nos confrères d’Automobile Propre, le retrait de la Twingo va libérer une place dans l’usine slovène de Novo Mesto. Mais même si Renault trouvait une solution dans une de ses usines européennes, l’équation resterait complexe.
Comment maintenir un prix compétitif avec des coûts de production significativement plus élevés ? Et donc in fine, comment conserver une marge intéressante sur une voiture qui en génère déjà peu ? Cela dit, une production européenne permettrait de bénéficier du bonus, et donc de ne pas (trop) augmenter le prix payé par le consommateur.
Par ailleurs, une relocalisation demanderait des investissement importants pour adapter l’outil industriel. Or la Dacia Spring n’est plus toute jeune, et le groupe Renault n’est peut-être pas prêt à consentir un tel effort financier. Et si finalement, la bonne solution était de se focaliser sur l’étape d’après, en imaginant par exemple une Spring II qui serait produite en France, dans l’usine de Maubeuge ou dans celle de Douai ?
Mais ça ne serait pas pour tout de suite, d’autant que la Dacia Sandero électrique n’est pas attendue avant 2028, contre 2033 pour le Duster électrique.
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