Le régulateur russe de l’internet accuse Discord de diffuser du contenu extrémiste, y compris du matériel d’exploitation sexuelle d’enfants. Ces allégations servent de justification officielle au blocage de la plateforme. Cependant, les véritables motivations de cette décision restent floues. Récemment, Turquie a également bloqué Discord, mais pour des raisons différentes. De leur côté, les autorités turques reprochent à l’entreprise son refus de partager les données personnelles des utilisateurs avec le gouvernement. Une situation similaire à celle de Telegram qui a conduit à l’arrestation de son dirigeant Pavel Durov en France cet été.
Un paradoxe pour l’armée russe
Le blocage de Discord en Russie créé une situation paradoxale pour l’armée du pays. En effet, les forces militaires russes utilisent fréquemment cette application pour coordonner leurs communications internes. L’armée ne disposant pas de ses propres plateformes sécurisées pour la messagerie instantanée, Discord s’était imposé comme un outil pratique et efficace.
Cette dépendance à une application étrangère met en lumière les lacunes technologiques de l’armée russe dans le domaine des communications sécurisées. Le blocage de Discord pourrait donc avoir des conséquences imprévues sur l’efficacité opérationnelle des forces armées, les obligeant à trouver rapidement des alternatives.
Discord réagit et enquête…
Face à cette situation, Discord a publié un message sur son site de statut indiquant être au courant des problèmes d’accès signalés en Russie et en Turquie. L’entreprise a déclaré que ses équipes enquêtaient sur ces rapports, sans fournir plus de détails pour le moment.
Pour les millions d’utilisateurs russes de Discord, ce blocage représente une perte significative. La plateforme est particulièrement populaire auprès des communautés de joueurs en ligne, mais aussi utilisée par de nombreux groupes pour communiquer et collaborer à distance. Près de 40 millions d’utilisateurs sont ainsi concernés sur les 200 millions d’usagers mensuels de la plateforme à l’échelle mondiale.
Cette décision s’inscrit dans un contexte plus large de renforcement du contrôle d’internet par les autorités russes. Depuis le début du conflit en Ukraine, Moscou a multiplié les mesures visant à restreindre l’accès à l’information et aux réseaux sociaux étrangers.
Le blocage de Discord intervient notamment après une série de restrictions imposées aux services VPN (réseaux privés virtuels) en Russie. Ces outils, permettant de contourner la censure en ligne, sont de plus en plus ciblés par les autorités qui cherchent à limiter leur utilisation.
Pour aller plus loin
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L’interdiction de Discord soulève naturellement des inquiétudes quant à la liberté d’expression et d’accès à l’information en Russie. La plateforme était l’un des derniers espaces de communication en ligne relativement libres dans le pays, permettant des échanges ouverts entre utilisateurs russes et étrangers.
Ce blocage pourrait pousser de nombreux utilisateurs vers des alternatives moins sécurisées ou vers l’utilisation de VPN, malgré les risques légaux associés. Il est probable que cette mesure renforce également la fragmentation d’internet, avec un web russe de plus en plus isolé du reste du monde.
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