La désinformation continue de gagner du terrain aux États-Unis. Meta a remplacé son système de vérification lancé en 2016, organisé en collaboration avec des organismes compétents, par un système communautaire, semblant assouplir ses règles et donner plus de pouvoir à ses utilisateurs.
Toutefois, en complément de ce changement, Meta assouplit sa politique de modération, sur les « comportements haineux », notamment en ce qui concerne les discussions sur l’immigration et le genre.
La porte à la désinformation
La politique de modération de Meta aux États-Unis, à la date du 7 janvier 2025, comporte plusieurs modifications repérées par Wired, dont voici un aperçu.
Aux États-Unis, l’entreprise autorise désormais « les allégations de maladie mentale ou d’anomalie fondées sur le sexe ou l’orientation sexuelle, compte tenu du discours politique et religieux sur le transgenrisme et l’homosexualité ». En d’autres termes, Meta permet à présent aux utilisateurs d’accuser les personnes transgenres ou homosexuelles d’être atteintes de troubles mentaux, reprenant ainsi une rhétorique associée à l’extrême droite.
Meta en profite également pour revoir sa définition du comportement haineux, précisant qu’il s’agit d’« attaques directes contre des personnes – plutôt que contre des concepts ou des institutions – sur la base de ce que nous appelons des caractéristiques protégées (CP) ». Ces CP comprennent, entre autres, la race, l’origine ethnique, l’origine nationale, le handicap, l’appartenance religieuse, la caste, l’orientation sexuelle, le sexe, l’identité de genre et la maladie grave.
Sur ces différents points, le groupe n’a pas souhaité clarifier sa position.
Une politique contestée
Ces changements ne semblent pas présents dans la version française du règlement, une exception qui coïnciderait avec les déclarations de Corey Chambliss, porte-parole de Meta, qui a affirmé à Wired que les politiques seraient différentes dans les pays où les réglementations en matière de discours de haine sont stricts.
En France, la ministre déléguée chargée de l’Intelligence Artificielle et du Numérique, Clara Chappaz, a déclaré sur X (Twitter) que cette politique ne serait pas appliquée en France ni en Europe en raison du Digital Services Act.
Outre-Atlantique, ces changements sont loin de faire l’unanimité. De nombreuses organisations s’élèvent, assurant que cette politique « va nuire aux utilisateurs de Meta, car le programme a bien fonctionné pour réduire la viralité des contenus frauduleux et des théories du complot », souligne Angie Drobnic Holan, directrice de l’International Fact-Checking Network (IFCN), dans des propos rapportés par The Verge. Le média poursuit en relayant les propos de Nina Jankowicz, PDG de l’association à but non lucratif American Sunlight Project et professeure adjointe à l’université de Syracuse, qui étudie la désinformation. Elle indique que « l’annonce de Zuckerberg est une façon de plier le genou devant Trump et une tentative de rattraper [Elon] Musk dans sa course vers le bas ».
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