Le patron de Tesla, SpaceX ou encore Twitter, Elon Musk, veut commencer des tests avec des puces informatiques implantés dans le cerveau. Comme à son habitude, Elon Musk fait des promesses qu’il ne tiendra sans doute pas.
Son projet Neuralink est au cœur de l’actualité depuis plusieurs années. En 2017, on en parlait déjà : Neuralink est une entreprise d’interface cerveau homme-ordinateur. Le but ultime de Neuralink est peut-être le plus ambitieux de ses entreprises, il s’agit de mettre en place les meilleures connexions entre nos cerveaux et les ordinateurs.
Un test chez les humains dans six mois
Lors d’une conférence, Elon Musk a ainsi annoncé que Neuralink sera en mesure de placer son implant dans un cerveau humain dans six mois. L’interface conçue par Neuralink permettra de communiquer directement avec les ordinateurs par la pensée.
Nous sommes extrêmement prudents et voulons nous assurer que cela fonctionne bien avant d’utiliser cet appareil chez un humain (…) nous avons, je pense, soumis la plupart de nos documents à la FDA – Elon Musk
Jusqu’à présent, les prototypes, qui font à peu près la taille d’une pièce de monnaie, n’ont été implantés que chez des animaux. Les études cliniques sur les animaux ont été couronnées de succès. Cependant, ces expérimentations auraient causé la mort de très nombreux singes dans des conditions horribles. Les accusations sont portées par le Physicians Committee for Responsible Medicine (PCRM), une organisation à but non lucratif qui promeut la médecine préventive et prône l’application de normes éthiques dans la recherche.
Un des premiers implants présenté faisait 23 mm de diamètre et 8 mm d’épaisseur. Inséré dans le crâne, il est composé de 1024 fils extrêmement fins qui sont enfoncés à quelques millimètres de profondeur dans le cerveau. L’appareil doit être rechargé quotidiennement par induction.
Après avoir montré, en avril 2021, un macaque jouer au jeu Pong grâce à l’implant, Neuralink a présenté un singe nommé Sake capable de taper du texte en utilisant uniquement des ondes cérébrales pour contrôler un clavier virtuel.
Elon Musk souhaite que ses interfaces puissent soigner des maladies neurologiques telles que la maladie d’Alzheimer, la démence et les lésions de la moelle épinière. La startup basée à Austin, au Texas, développe d’autres implants à placer dans la moelle épinière ou les yeux pour restaurer la mobilité ou la vision.
Neuralink est en retard
Neuralink n’est pas la seule entreprise à travailler sur les interfaces cerveau-ordinateur. Des scientifiques de Stanford aux États-Unis ont publié des résultats de recherche dans la revue « Nature » en mai 2021 concernant un homme partiellement paralysé qui était capable d’écrire à l’aide d’un implant. Expliqué simplement : la puce a traduit les mouvements manuscrits imaginaires de l’homme en texte sur l’ordinateur.
Le concurrent Synchron avait déjà réalisé les premiers tests avec des patients en 2020. Leur système s’appelle l’interface cerveau-ordinateur Stentrode, Synchron l’appelle même Brain Bluetooth.
Le premier sujet de test souffrait d’une maladie nerveuse et ne pouvait pas bouger ses membres de manière autonome. Sans nécessiter d’opération, des électrodes étaient capables de récupérer des signaux du cerveau et les transmettre à un ordinateur. Avec l’aide de cette interface, cet homme a pu contrôler un ordinateur uniquement à l’aide de ses pensées.
Cette année, Synchron a reçu l’approbation des autorités sanitaires américaines (FDA) et a annoncé en juillet qu’elle était devenue la première entreprise à implanter une puce dans le cerveau d’un patient américain. Elon Musk se serait déjà renseigné auprès de Synchron sur d’éventuels investissements compte tenu des retards de Neuralink, c’est en tout cas ce qu’explique Reuters.
Pour aller plus loin
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