Du déjà-vu ?
Il est étonnant de voir à quel point la France fait partie des pays pionniers de la communication M2M (Machine-to-Machine) pour les objets connectés (que ce soit pour les capteurs industriels ou les technologies dédiées au grand public). La création de ces réseaux s’inscrit dans la continuité de la création de Sigfox. Cette start-up toulousaine créée par Ludovic Le Moan, a vu le vent souffler fort dans ses voiles depuis sa création en 2009. Avec notamment l’arrivée d’Anne Lauvergeon (ex-Présidente d’Areva) à la tête de son conseil d’administration en avril 2014, une levée de fonds de 100 millions d’euros en février 2015 et une cooptation par Samsung en juin 2015, qui s’ajoute ainsi au capital de la société, s’assurant une couverture déjà étendue et opérante pour la connexion des objets.
Arrivent ensuite Qowisio, une start-up originaire d’Angers, Matooma, le Montpelliérain concepteur de cartes SIM et enfin la LoRa Alliance dont la technologie a été créée par l’américain SemTech qui a racheté la startup française Cycleo, et rejointe par des opérateurs traditionnels tels qu’Orange et Bouygues puis maintenant Archos. Cette inondation sur le court terme du marché par ces opérateurs donne l’impression qu’il s’agit un peu d’une stratégie à la « pousse-toi-que-je-m’y-mette » mais chacun de ces acteurs a des arguments à faire valoir pour souligner sa différence, semble-t-il.
La valeur ajoutée de PicoWAN
La technologie n’a ici rien de nouveau puisqu’elle s’appuie sur un parallèle du LoRaWAN,exploité par Bouygues et Orange. Il s’agit toujours de réseau basse fréquence (868 MHz), bas débit (de 100 à 300 Kbits/s) avec une autonomie des appareils d’une année complète à dix ans en fonction des usages et de la taille des messages envoyés. En général, il s’agit de messages courts. C’est ce qui fait l’intérêt du déploiement de ce type de réseau, soit sa capacité à être pérenne des années durant et à être opérante dans le cadre de maintenance prédictive dans le secteur industriel, par exemple, ou dans la logistique des usines connectées. La vraie différence de PicoWAN face à ses concurrents, c’est son modèle économique et son déploiement technique.
50 centimes par an et par objet connecté
Les médias ont été nombreux à annoncer le départ d’Henri Crohas, en des termes que lui-même réfute : « Le créateur d’Archos a tiré sa révérence » (Challenges), « Henri Crohas abandonne la direction générale d’Archos » (Frenchweb). Il dit n’avoir pas déserté le navire en mai 2013. Mais il offre à cette époque son poste à Loïc Poirier, suite à des pertes notables, et reste en contrepoint de la société, en siégeant notamment à son conseil d’administration. De retour sur la scène médiatique, il porte aujourd’hui les « couleurs » de sa technologie PicoWAN (cf. vidéo ci-haut) et déclare avoir passé deux ans à avoir peaufiné la technique et avoir déposé trois brevets depuis son départ. La raison ? Sa technologie PicoWAN est un peu différente puisqu’elle repose sur le positionnement de prises connectées en WiFi ou en Ethernet directement au domicile des usagers (un genre de réseau collaboratif), contrairement à la technologie Sigfox qui nécessite l’installation d’antennes sur les toits. Coût annoncé : cent fois moindre face à celui de ses concurrents, soit 50 centimes par an et par objet connecté. Sigfox annonce quant à lui un coût variable d’un euro à quatorze euros par an et par appareil.
Mais Archos souhaite accélérer le déploiement de son réseau en offrant 200 000 prises au moment du lancement, en juin 2016. Autre proposition innovante : l’offre à tous ceux qui choisiront d’installer une pico-passerelle chez eux de partager 50 % des revenus générés si d’autres se connectent sur leur installation. Il s’agit essentiellement d’une offre tournée vers le secteur de l’entreprise, en marché BtoB, car le grand public et les objets connectés grand public ne sont pas ici la cible d’Archos. Des entreprises et groupes tels que Carrefour, La Poste intéressent Archos pour un déploiement rapide de leurs prises connectées.
Une rude concurrence
Pour séduire, Archos aura toutefois à faire face à un défi d’envergure, tandis que Sigfox est déjà déployé dans 8 pays (France, Belgique, Luxembourg, Pays-Bas, Royaume-Uni, Danemark, Portugal et Espagne) et ouvrira bientôt en Allemagne et en Italie. Quant à elle, la LoRa Alliance créée autour de la technologie LoRaWAN (Low Power Wide Area Network) réunit déjà de très nombreux acteurs de la connectivité française et internationale (Bouygues, Orange, Cisco, Sagemcom, Proximus, etc.). Avec sa formule différente, Archos peut tenter de séduire, à condition que la mise en place de l’installation soit plus simple et plus accessible aux consommateurs de technologies bas débit pour leurs objets connectés. Une démonstration de la technologie sera réalisée au MWC en février 2016.
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"contrairement à la technologie Sigfox qui nécessite l’installation d’antennes sur les toits" depuis quand il faut une antenne sur le toit pour émettre sur le réseau SigFox ???
Lora porte à plusieurs km sans problème ...
Autant que le femtocell ...
Merci à vous, c'est corrigé.
"Il est étonnant de voir....à quel point". L'étonnement est ici quantitatif, et non pas qualitatif ici. Il n'y a absolument aucune volonté but de déprécier dans cette phrase, du coup.
0,5€ c'est pour utiliser le réseau, si tu as une passerelle chez toi c'est 50% des 50cts x nombre de capteurs qui transitent par ton réseau x pourcentage de connexion sur un an. Si tu as un réseau bien fait il n'y a pas de risques pour la vie privée. Il suffit d'isoler le boîtier. (Mais honnêtement, je ne vois pas pourquoi ils iraient espionner chez toi, ils n'ont aucun intérêt à faire cela compte tenu des risques)
le truc que je coimprend pas c'est que j'avais compris les reseaux étant sans abonnement et d'une certaine facon gratuit et les bénéfices été pris sur le prix des objet connecté :-/ même si le prix est peu chére et risque d'être inclus avec les abonnements internet et fermer parce que obligation d'utilisé des appareillage du genre homepoint pour orange et la on va vite déchanté ! parce qu'on pourra pas avoir le choix de son matériel qu'on achetera et qu'on ne pourra plus utiliser si on change d'opérateur !
L'approche d'Archos est très interressante ! il y aura forcément des zones de faible densité à soutenir par l'installation d'une BSS (pourquoi pas plus pêchu, façon kerlink), mais j'aime beaucoup. Je vais les harceller pour être en beta et avoir un kit de dev si possible (marre d'utiliser un stack GSM couteux qui vide la batterie 12v de ma voiture électrique le temps d'un weekend et qui capte rien au sous-sol)
Et donc, on ouvre son réseau local à une boite noire qui fait ce qu'elle veut ensuite. Forcement, ça coute pas cher à déployer... Sympa le respect de la vie privée!
Le lien de l'interview vidéo semble erroné, pour la regarder c'est par là : https://www.youtube.com/watch?v=TA-FN4jqDHc
C'est moi ou ça veut dire qu'on ouvre directement son réseau local au monde extérieur ? Je serais curieux de jouer avec ces petites bornes ...
Ca ressemble plus à de la connectivité locale, comme Weave/WiFi/..., et pas à de la connectivité nationale comme SigFox ou LoRa par les opérateurs. Du coup, ça va être chaud pour lui d'être en frontal avec Google ... Sa seule chance c'est qu'il peut bénéficier de l'effet d'entrainement de l'écosystème que vont créer les opérateurs autour de la techno LoRa, alors que c'est encore sacrément dispersé sur les ZigBee, z-wave, Weave, Enocean, ...
"Il est étonnant de voir à quel point la France fait partie des pays pionniers" Non mais sérieusement, les "journalistes", vous n'en n'avez pas assez de déprécier la qualité de la recherche et des ingénieurs, en particulier dans le domaine des télécommunications? Vous voulez des cours sur l'histoire des télécommunications?
Rien à voir mais l'Archos gamepad 3 c'est pour quand ? :) <i>-------<a href="https://play.google.com/store/apps/details?id=com.frandroid.app">Envoyé depuis l'application FrAndroid pour smartphone</a></i>
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