Alors que les gammes Pacer, Vantage et Grit sont toutes plus ou moins fortement orientées course à pied et sports d’extérieur, la gamme Ignite de Polar se veut un peu plus lifestyle. Cette dernière a vu le jour en juin 2019, avec la Ignite première du nom. S’en sont suivies la Ignite 2 en mars 2021 puis la Ignite 3 en novembre 2022.
Fidèle à la gamme Ignite, cette Ignite 3 se veut être une « montre de fitness et de bien-être stylée ». Plus que ça, la montre est vendue comme le partenaire fitness idéal. Écran tactile Amoled, GNSS double fréquence et autonomie maximale de 5 jours… que vaut vraiment cette montre connectée dans les faits ? Nous portons jour et nuit la Polar Ignite 3 depuis désormais un mois et voici notre test et avis complet.
Fiche technique
Modèle | Polar Ignite 3 |
---|---|
Dimensions | 43 mm x 43 mm x 9,5 mm |
Définition de l’écran | 416 x 416 pixels |
Dalle | AMOLED |
Mémoire interne | 0,032 Go |
Poids | 35 g |
Capteur de rythme cardiaque | Oui |
Analyse du sommeil | Oui |
Accéléromètre | Oui |
Capteur de lumière ambiante | Oui |
Prix | 229 € |
Fiche produit |
Ce test a été réalisé avec une Polar Ignite 3 fournie par Polar.
Design
La Polar Ignite 3 reprend le discret design de la gamme Ignite. Nous sommes loin des épaisseurs et tailles conséquentes de certaines montres de sport, et tant mieux. La Ignite 3 est avant tout une montre pensée pour tous les styles de vie. Il faut dire que les dernières Pacer et Pacer Pro de la marque n’étaient pas non plus des mastodontes. La Polar Iginite 3 est la montre située la plus à droite sur les deux photos suivantes.
La Ignite 3 reprend les mêmes dimensions que les Ignite et Ignite 2, mais gagne un millimètre d’épaisseur — 43 × 43 × 9,5 mm. Cette épaisseur se rapproche bien plus des montres connectées classiques que des montres de sport. À titre de comparaison, sachez que la Garmin Venu 2S dépasse les 12 mm, tout comme la Google Pixel Watch.
La Polar Ignite 3 affiche 35 grammes sur la balance. Comptez 21 grammes sans le bracelet. Si vous ne l’avez pas compris, les dimensions de la montre en font un produit discret et agréable à porter, le tout avec un écran de taille moyenne sur le marché.
La circularité du boîtier est tout juste coupée par l’unique bouton physique placé à gauche de la tocante. Ce dernier est discret, mais n’est pas le plus facile à presser. La présence de ce simple bouton nous rappelle là encore la raison d’être de la Ignite 3. Il s’agit d’une montre de sport pensée « vie de tous les jours », et non une montre de sport qui cible les coureurs, trailers et autres amateurs de sports d’extérieurs. Ces dernières comportent toutes 3 à 5 boutons physiques.
Le plastique et l’acier inoxydable de la Ignite 3 sont censés résister à des températures allant de -10 °C à 50 °C. La montre pourra vous accompagner sous la douche ou en surface lors de vos nages, mais laissez-la au placard pour vos sorties de plongée. Quelques chutes et accrocs n’ont pas abîmé la montre lors de notre mois de test, mais rien d’extrême non plus.
L’arrière du boîtier comporte les pins de connexion nécessaires à la recharge de la montre ainsi que le capteur de fréquence cardiaque, appelé Precision Prime chez Polar. Nous testerons sa fiabilité dans la partie dédiée de ce test. La montre semble étonnamment ne pas être dotée de capteur permettant la mesure de la SpO2.
Quatre couleurs de boîtier sont proposées : Greige Sand, Purple Dusk, Night Black ou Brown Copper. Comprenez beige, mauve, noir ou marron. À noter que cette dernière variante affiche un contour de boîtier cranté, contre lisse pour les trois premières couleurs. Les couleurs de bracelets s’accordent en fonction des couleurs de boîtier.
En parlant du bracelet, sachez que celui de la Ignite 3 est bien plus pensé pour une utilisation quotidienne qu’une utilisation sportive — là encore. Le système de fermeture est similaire à ce que l’on retrouve avec les bracelets en silicone des Apple Watch : il faut faire coulisser le surplus de bracelet le long de la peau après avoir serré le tout à la bonne taille.
Ce n’est pas vraiment un problème au quotidien, mais la sensation est tout de suite moins agréable dès que l’on serre la montre avant une sortie course à pied par exemple — pour bénéficier d’une mesure de la fréquence cardiaque la plus fiable possible. Sachez tout de même que le système d’accroche est standard : vous pourrez aisément changer de bracelet.
Écran
La Polar Ignite 3 propose un écran Amoled, technologie très répandue sur les téléphones, sur les montres connectées, mais beaucoup de moins sur les montres de sport — autonomie réduite oblige. C’est sans surprise une réussite : l’écran de la Ignite 3 est parfaitement lisible et agréable à utiliser au quotidien.
C’est d’ailleurs la première fois que Polar emploie cette technologie sur l’une de ses moutures. Fini le TFT ou le MIP sur la gamme Ignite. Reste à voir si le fabricant passera d’autres de ses gammes en Amoled, là où Garmin a tenté l’affaire avec sa epix Gen 2.
La dalle Amoled de la Polar Ignite 3 ressemble d’ailleurs furieusement à celle de la Google Pixel Watch. Eh oui, l’écran de la Ignite 3 offre des bordures légèrement incurvées. Bordures qui sont d’ailleurs relativement épaisses, mais auxquelles on ne prête pas attention à l’usage — encore un avantage de l’Amoled et de son fort taux de contraste, assurément.
La dalle mesure 1,28 pouce et offre une définition de 416 × 416 pixels, contre 240 × 240 pixels pour la quasi-totalité des montres au catalogue de Polar. Vous ne serez pas surprise d’apprendre que l’écran de la Ignite 3 est également tactile, tout comme ceux des Ignite et Ignite 2. Il faut dire qu’avec un seul bouton physique, la navigation aurait été limitée.
Nous ne relevons aucun problème de lisibilité de l’écran, en intérieur comme en extérieur — il faut dire que le soleil parisien n’est pas violent au moment où nous écrivons ces lignes. L’écran bénéficie sans surprise d’un mode Always-On, mais attention à l’autonomie.
Les quatre types de cadrans disponibles proposent deux à quatre complications et quelques couleurs de police. La personnalisation est moins poussée que chez certains concurrents, mais ne soyons pas trop tatillons.
Usage et application
À l’usage
La Ignite 3 ne nous a pas franchement emballés. Au quotidien et pendant notre mois de test, trois points nous ont particulièrement chagrinés.
Commençons par le moins embêtant : le seul bouton physique de la montre n’est pas pratique à presser. Autant vous dire qu’en hiver avec des gants, il va falloir vous y reprendre à plusieurs fois, surtout si vous êtes en pleine sortie course à pied.
Deuxième point : le processeur de la montre, bien qu’annoncé deux fois plus rapide que celui de l’Ignite 2, n’est vraiment pas assez puissant. Si la montre est parfois étrangement fluide, elle est à la traîne la majorité du temps. Les animations sont ralenties et la montre prend un temps fou à exécuter certaines actions pourtant basiques — réveiller l’écran en appuyant sur le bouton, revenir au cadran d’accueil… Ce n’est pas un comportement que l’on attend d’une montre vendue plus de 300 euros en 2022, qu’elle soit sportive ou non.
Passons au troisième et principal problème rencontré lors de notre test, à savoir l’inefficacité de la montrer à détecter un mouvement du poignet. C’est simple, l’écran de la montre reste éteint une fois sur deux. Il faut alors rebaisser son poignet puis exagérer le geste pour que la dalle daigne se réveiller. Si ce problème est frustrant au quotidien, il devient très gênant, voire dangereux, lors de certaines activités sportives. Pendant mes sorties de course à pied, je m’attendais systématiquement à devoir forcer le geste du poignet pour réveiller l’écran et lire les informations affichées.
Attardons-nous désormais sur l’interface de la montre. Le bouton physique de la Polar Ignite 3 sert à réveiller l’écran et à lancer le seul menu de l’interface Polar, que l’on retrouve sur les autres modèles, tels que la Pacer Pro. Ledit menu donne accès aux différentes fonctionnalités et paramètres de la montre :
- Lancer une activité ;
- Lancer un exercice de respiration ;
- Fueling (assistant de ravitaillement) ;
- Alarme, chronomètre et minuteur ;
- Test de condition physique (nous y reviendrons) ;
- Paramètres de la montre.
Depuis le cadran, un glissement de doigt vers le bas donne accès aux paramètres rapides, alors qu’un balayage vers le haut affiche les notifications du téléphone auquel la montre est connectée. Oui, l’Ignite 3 permet de lire ses notifications. Non, cela n’ira pas plus loin. À l’instar de la quasi-majorité des montres de sport (exception faite de l’Apple Watch Ultra), la montre de Polar tourne sous un système d’exploitation qui ne permet pas de grande interaction avec les téléphones iOS et Android.
Profitons-en pour vous indiquer que la Polar Ignite 3 ne permet pas de paiement sans contact ou de stockage de la musique. Il faut dire que les 32 Mo embarqués en interne n’auraient pas fait long feu. Il est toutefois possible de contrôler la musique jouée par le téléphone.
Enfin, un glissement de doigt vers la gauche ou la droite permet de naviguer parmi les vues que vous aurez choisies, en plus de l’heure. Nous pensons ici au pourcentage d’objectif d’activité de la journée, à la charge et au statut d’entraînement, au guide d’entraînement personnalisé et au suivi du sommeil. Un appui sur l’écran permet d’obtenir plus de détails sur ladite vue.
Vous l’aurez compris, l’interface de Polar va droit au but. Cela n’est pas surprenant pour une montre de sport, mais rappelons justement que la Ignite 3 se veut être une montre lifestyle, entre la montre purement sportive et la montre connectée classique.
La présence d’un écran tactile et d’un unique bouton rapproche théoriquement l’Ignite 3 d’une montre connectée, en s’éloignant au passage des physiques de montre de sport. Dans les faits, la navigation dans l’interface reste trop peu agréable. Nous n’avons donc que très peu interagi avec la montre lors de notre mois de test et avons préféré l’application mobile Polar. Justement, parlons-en.
L’application Polar
La Polar Ignite 3 se synchronise manuellement avec l’application mobile, baptisée Polar Flow. Un appui long sur le bouton physique de la montre est en effet nécessaire pour transvaser les données vers l’application. La manipulation peut paraître vieillotte en 2022, mais elle a le mérite de nous assurer que la synchronisation est bien en cours. Cette dernière est cependant assez longue.
L’application Polar Flow propose quatre écrans. La première vue est celle qui liste toutes les informations de la journée, de la fréquence cardiaque minimale au statut d’entraînement, en passant par le score de sommeil et la dernière activité physique de la journée. L’approche est chronologique et il est possible de supprimer certaines informations qui vous sembleraient inutiles au quotidien. Un appui permet d’en savoir plus sur telle ou telle donnée.
Les autres menus concernent l’enregistrement d’une activité avec le téléphone, le calendrier d’entraînement — où il est possible de créer des sessions personnalisées avant de les synchroniser avec la montre — et les paramètres de la montre et des profils sportifs.
Les cadrans d’informations pendant les séances de sport ne sont pas aussi personnalisables qu’avec Garmin, mais les principaux éléments sont de la partie. Le paramétrage des zones de fréquence cardiaque n’est pas le plus clair et a brouillé mes premières courses avec la montre — on finit par s’y retrouver.
À l’inverse de la montre, l’application est franchement agréable à utiliser, en plus d’être plaisante à l’œil. Les données sont joliment présentées et plutôt simples à déchiffrer. Les termes techniques sont systématiquement accompagnés d’une explication. La marque va même jusqu’à proposer deux types de graphiques pour certaines données. Chaque journée peut ainsi être affichée sous la forme de frise chronologique avec les moments clés ou via une « horloge d’activité ».
Polar a bien pensé la navigation dans son application, puisqu’un glissement de doigt à gauche ou à droite permet de passer d’un jour à un autre dans la majorité des menus. Le geste est simple à retenir et on ne perd pas de temps à chercher un historique puis à trouver la donnée voulue.
Bref, l’application Polar offre beaucoup de données et d’analyses, sur lesquelles nous reviendrons très prochainement. Il n’est donc pas étonnant de découvrir certaines informations après plusieurs semaines d’utilisation. Il serait facile de dire que l’application est fouillie tant les données sont nombreuses — un peu plus de clarté serait la bienvenue. Notons tout de même que l’application Polar n’est pas la seule dans ce cas — wink wink Garmin.
Fonctionnalités de santé
La Polar Ignite 3 n’est pas dotée de tous les capteurs que l’on retrouve habituellement sur une montre de sport. Si le cardiofréquencemètre est logiquement de la partie, il ne propose pas la mesure de la SpO2. Ce choix est étrange pour une montre qui se veut lifestyle. Cette valeur peut permettre de détecter de potentielles apnées du sommeil et est surtout mesurée par de plus en plus de bracelets et montres connectées. Ce manque n’est pas gravissime, mais est à souligner pour une montre vendue plus de 300 euros.
Notons également l’absence d’un altimètre barométrique. Les données sur le dénivelé avalé lors de vos séances seront alors bien moins fiables qu’avec des montres sportives. La Ignite 3 s’appuie sur l’expertise de Polar et est donc capable d’enregistrer des dizaines de sports différents, dont la course à pied, le vélo, la natation…
Fonctions et conseils
La Polar Ignite 3 mesure et analyse les habituelles métriques d’activité : objectif quotidien de mouvement, de pas, fréquence cardiaque au repos, fréquence cardiaque maximale.
Dans son optique d’accompagnement au quotidien, la montre embarque le guide d’entraînement personnalisé de Polar, baptisé FitSpark. Différentes séances sont conseillées chaque jour en fonction du niveau de forme de l’utilisateur, de ses derniers entraînements et de sa récupération. FitSpark propose entre 2 à 4 suggestions tous les jours, pour une vingtaine d’entraînements au total.
Difficile de juger la pertinence des différentes sessions conseillées, mais on ne peut que souligner la fonctionnalité. Cette dernière suffira sûrement à la cible de la Ignite 3, qui ne concerne pas les athlètes confirmés.
La montre offre tout de même des métriques classiques de course à pied, telles que la charge et le statut d’entraînement. Attention tout de même aux coureurs : la Ignite 3 ne propose pas d’estimation de la puissance course à pied. La cartographie n’est pas de la partie, elle non plus.
Dommage également que le mode Always On ne soit pas disponible pendant une activité. Cela nous force à compter sur le mouvement du poignet pour réveiller l’écran. Si vous avez bien lu le test jusqu’ici, vous comprendrez que ce n’est pas une mince affaire.
Dans la même veine, sachez que l’unique bouton physique rend l’utilisation de la montre compliquée lorsqu’il pleut, le tactile étant quasi inutilisable. Nous avons rencontré le même problème avec l’Apple Watch Ultra, mais la Polar Ignite 3 n’est pas vendue comme une montre extrême. Il est donc difficile de lui faire trop de reproches sur ce genre de point.
Polar a d’ailleurs trouvé une combine pour marquer un tour pendant une session course à pied : il faut recouvrir l’écran avec la paume de la main assez rapidement. Cela fonctionne relativement bien.
Des estimations intrigantes
Les montres de sport ont souvent tendance à surestimer les performances de l’utilisateur dans leurs analyses, surtout lorsqu’elles estiment sa VO2 max. Polar n’échappe pas à la règle et offre en plus de cela une approche assez particulière.
Alors que Garmin propose une estimation de la VO2 max dans le temps (en la mettant à jour petit à petit), Polar affiche le score à la fin de chaque entraînement, sous le nom « Running Index ». Ainsi, j’ai pu lire un score de 62 le lundi, 55 le mardi et 67 le jeudi. Dommage de ne pas afficher un historique ou une évolution de ladite donnée pour éviter de tels écarts.
Dans cette optique, la Ignite 3 propose trois tests pour estimer sa VO2 max : un test de course, un test de marche et… un test allongé.
Oui, oui, la montre peut estimer votre consommation maximale d’oxygène sans que vous ayez le moindre effort à fournir. Ce dernier test prend appui sur la fréquence cardiaque au repos, la variabilité de la fréquence cardiaque, l’âge, le sexe, l’âge, la taille, la masse et l’historique d’entraînement. Autant vous dire que les tests en laboratoire ont encore de l’avenir. Blague à part, cette fonctionnalité Polar aurait pu être un minimum intéressant si elle n’affichait pas un message d’erreur au bout de trois minutes. Durant le test, la montre affiche en temps réel l’estimation de la VO2 max. J’ai souvent eu droit à un sacré yoyo au début (entre 58 et 66) puis le score se stabilisait autour des 62.
Les deux autres tests ne nous ont pas non plus convaincus. Le test de marche demande de marcher le plus vite possible pendant 15 minutes sur un terrain plat, mais l’algorithme considère un balancier des bras comme de la triche et indique « ne courez pas ». Pas très malin. À noter que notre Polar Ignite 3 a décidé de s’éteindre toute seule lors de mon premier test de marche. Le second s’est déroulé sans trop d’accrocs et m’a affiché un score de 64, que j’estime largement surévalué à ma connaissance. Il faut dire que la montre a mis 5 bonnes minutes à détecter la bonne fréquence cardiaque lors du test — nous y reviendrons. Les résultats du test sont détaillés dans l’application.
Un suivi du sommeil ambitieux
La Polar Ignite 3 mise sur le suivi du sommeil. En plus de détecter les différentes phases de sommeil chaque nuit, la montre offre tout un tas d’analyse avec des noms plus vendeurs les uns que les autres.
NighltyRecharge s’occupe par exemple de juger notre récupération pendant la nuit après les différentes sollicitations de la journée. Cette jauge comprend deux éléments : la qualité du sommeil et le statut SNA, pour Système Nerveux Autonome. Le premier parle de lui-même tandis que le second « évalue le degré de détente du système nerveux autonome pendant les premières heures de sommeil par rapport au niveau habituel au cours des 28 jours précédents » — grâce à la mesure de la fréquence cardiaque, la variabilité de la fréquence cardiaque et de la fréquence respiratoire.
Tout est expliqué dans l’application, avec de nombreux graphiques et sous-menus. Cela peut faire peur au début, mais la marque a eu l’intelligence de résumer ces analyses sous forme de conseils pour la journée tels que : « Vous pouvez vous entraîner aujourd’hui, même si vous ne vous sentez pas prêt à 100 % » ou « Il y a eu beaucoup de longues interruptions dans votre sommeil. Quelque chose vous perturbe ? Essayez de calmer votre esprit en vous reposant consciemment. »
Ce n’est pas tout, l’application veut aussi nous montrer comment notre sommeil influe sur notre journée grâce à la fonctionnalité SleepWise. Elle regroupe la qualité, la quantité et la routine de sommeil de l’utilisateur, puis affiche un score sur 10. Ce dernier joue alors le rôle de prévision quotidienne. Un 6/10 n’est par exemple peut-être pas la meilleure journée pour une séance de sport intensif.
Le but ? Nous faire comprendre qu’un potentiel manque de sommeil et rythme irrégulier peuvent avoir un impact sur nos journées et nos entraînements. SleepWise conseille même une plage d’endormissement.
Tout cela est bien beau, mais la Polar Ignite 3 semble avoir brûlé les étapes. Avant de créer de nouvelles analyses, peut-être aurait-il fallu assurer la fiabilité du sommeil classique, qui sert justement de fondation aux autres fonctionnalités. Eh oui, la montre n’a pas brillé par sa reconnaissance des phases de sommeil. Si les autres modèles que nous testons habituellement ont droit à quelques ratés, la Ignite 3 manquait plus souvent ses analyses qu’elle ne les réussissait. Notre modèle a par exemple compris que je m’endormais autour de 2 h 45 du matin pendant trois nuits d’affilée, alors que j’estimais m’être endormi quelques minutes après minuit. C’est comme si la montre avait loupé le premier bloc de sommeil. Il n’était pas rare d’ailleurs que la Ignite 3 ne propose aucune analyse des phases de sommeil et se contente d’afficher l’heure d’endormissement et l’heure de réveil — là encore en se trompant de plusieurs heures.
Pour être tout à fait honnête, la Polar Ignite 3 détectait correctement notre temps de sommeil une fois sur deux, avec des écarts importants dans les autres cas. Autant dire que nous sommes peu confiants quant aux autres mesures et fonctionnalités plus poussées du suivi du sommeil qu’elle propose. Dommage.
Précision du GPS
Un détail a retenu notre attention lors de notre lecture des caractéristiques techniques : la présence d’une puce compatible GNSS double fréquence. La marque indique que cette fonctionnalité, relativement récente sur les montres de sport et habituellement réservée aux modèles haut de gamme, est en réalité présente pour compenser la petite taille des antennes de la Ignite 3.
Dans les faits, la montre ne brille pas pour sa fiabilité de tracé GPS, mais s’en sort tout de même convenablement. Après tout, la Ignite 3 n’est pas vendue comme une montre de sport ultime, mais comme une montre axée bien-être. On reste loin de la précision du GNSS multibandes de Garmin.
On remarque facilement sur la première capture d’écran ci-dessous que la montre affiche trois traces différentes pour trois passages sur le même chemin. La seconde capture d’écran retranscrit quant à elle les erreurs de tracé dans les environnements complexes que sont les rues parisiennes. Globalement, le tracé proposé par la Polar Ignite 3 passe très souvent dans les immeubles ou sur le trottoir d’en face.
Dans ce parcours d’une quinzaine de kilomètres, la Ignite 3 débute même la course dans une rue parallèle, faussant au passage la distance totale et toutes les métriques qui en découlent (vitesse, allure, calories, etc.). Le reste du tracé de Polar (en bleu) permet de mieux comprendre l’avance de Garmin dans le domaine : la trace orange correspond à celle de la bien plus onéreuse (et précise) Epix 2. Cette dernière épouse par exemple parfaitement la majorité des virages.
Retenez que la précision du GNSS double bande offerte par la Polar Ignite 3 est convaincante pour une montre de ce type, mais n’a de double bande que le nom.
Précision des mesures cardio
La Polar Ignite 3 ne brille malheureusement pas non plus par la fiabilité de son cardiofréquencemètre. La montre s’en sort sur les séances sans trop de variations de la fréquence cardiaque, mais a du mal avec les hausses et baisses soudaines.
Nous avons testé la précision du capteur dans différentes situations, de la sortie longue tranquille de course à pied à une sortie de 6 heures de vélo Gravel, en passant par une séance de côte. Voici les fréquences moyennes et maximales enregistrées par la Polar Ignite 3 et notre ceinture cardiofréquencemètre Garmin HRM-Pro, qui sert de référence.
Comparaison des fréquences cardiaques moyennes :
Fréquence cardiaque moyenne | Polar Ignite 3 | Ceinture HRM-Pro (référence) |
---|---|---|
Endurance fondamentale |
154 | 153 |
Fractionné léger | 153 | 153 |
Fractionné | 160 | 164 |
Séance de côte | 151 | 154 |
Sortie vélo Gravel | 125 | 129 |
Comparaison des fréquences cardiaques maximales :
Fréquence cardiaque maximale | Polar Ignite 3 | Ceinture HRM-Pro (référence) |
---|---|---|
Endurance fondamentale |
177 | 177 |
Fractionné léger | 177 | 172 |
Fractionné | 183 | 189 |
Séance de côte | 197 | 196 |
Sortie vélo Gravel | 166 | 165 |
On remarque quelques flagrants écarts sur la courbe ci-dessous, qui correspond à une séance de côte : les trois premières montées n’ont pas du tout été captées par la montre.
La Ignite 3 s’en sort mieux sur une séance de fractionné léger, mais manque certains pics ici et là, en plus de quelques autres anomalies.
Terminons cette sous-partie dédiée au suivi de la fréquence cardiaque par une sortie longue sans pièges pour la Ignite 3, qui s’en sort ici avec les honneurs.
Autonomie
Polar communique sur une autonomie maximale de 5 jours pour sa Ignite 3. La montre serait également capable d’atteindre 30 heures d’autonomie en entraînement continu, c’est-à-dire avec la mesure de la fréquence cardiaque et le GPS activé.
Dans les faits, la montre a tenu un peu plus de 3 jours, sans aucun entraînement et sans le mode Always On Display. Ce score est raisonnable compte tenu de la technologie d’écran, mais reste mince pour une montre de sport qui ne permet pas de réelles interactions au-delà des activités physiques — notifications, appels, paiements…
Voici un tableau de nos différents tests d’autonomie. En mode Always On Display et avec 2 h 30 de GNSS, la montre offre environ 2 jours d’autonomie.
Test 1 | Test 2 | Test 3 | Test 4 | Test 5 | |
---|---|---|---|---|---|
Geste du poignet pour réveiller l’écran | Oui | Oui | Oui | Oui | Oui |
Always On Display | Non | Non | Non | Oui | Oui |
Utilisation GNSS | 10 h 37 | 03 h 33 | Aucune | 02 h 05 | 02 h 28 |
Autonomie | 3 jours et 2 heures | 2 jours et 19 heures | 3 jours et 10 heures | 2 jours et 13 heures | 2 jours et 10 heures |
Vous vous demandez sûrement pourquoi la montre a tenu 3 jours et 2 heures avec un total de 10 h 37 d’entraînement, mais seulement 2 jours et 19 heures avec trois fois moins de temps passé en entraînement. Tout simplement car les 10 h 37 de GNSS du premier test ont été passées à vélo, sans que je regarde vraiment la montre pendant la sortie. Comprenez que si la puce GNSS fonctionnait, l’écran restait éteint. À l’inverse, les 3 h 33 de GNSS du second test ont été effectuées en course à pied, avec bien plus d’interactions avec l’écran, qui était donc largement plus souvent sollicité — ce qui réduit l’autonomie, vous l’aurez compris.
Notez que la Ignite 3 est inutilisable dès 5 % de batterie. Elle ne peut alors que donner l’heure et, si vous ne le rechargez pas avant de vous coucher, n’enregistrera pas votre nuit.
La montre demande entre 1 h 20 et 1 h 30 pour se recharger entièrement, à l’aide d’un câble propriétaire.
Appel et communication
La Polar Ignite 3 ne permet pas de passer des appels. Oubliez également le paiement sans contact et le stockage de la musique. Il n’est pas possible de faire sonner son téléphone depuis la montre.
Prix et date de sortie
La Polar Ignite 3 est commercialisée à 329,90 euros, soit 100 euros de plus que l’Ignite 2 à son lancement. C’est une sacrée hausse de prix. Étrange choix de la part de Polar, c’est 30 euros de plus que sa propre Pacer Pro, mieux équipée pour le sport — mais sans écran Amoled.
Quatre couleurs de boîtiers et bracelets sont proposées pour la Ignite 3 : beige, mauve, noir ou marron.
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