Il aura fallu dix ans pour que Wear OS devienne une alternative plus que crédible aux Apple Watch. Alors que les constructeurs ont déserté le système de Google pendant de trop nombreuses années, Wear OS a enfin repris du poil de la bête en 2024.
Ce n’est pas pour rien si les trois modèles nommés au titre de meilleure montre connectée de l’année étaient des montres sous Wear OS. Pourtant, on revient de loin.
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Dix années chaotiques pour Wear OS
Les premières montres lancées sous Wear OS — qui s’appelait alors Android Wear — sont sorties en 2014. Pour l’occasion, Google ne proposait pas ses propres modèles, mais s’était associé à plusieurs constructeurs majeurs de l’époque, parmi lesquels Motorola, Sony, LG ou Samsung.
Cependant, l’expérience à fait long feu et, quelques années à peine après les premières montres lancées en grande pompe, ces constructeurs ont peu à peu déserté Wear OS. LG, Sony et Motorola ont arrêté les montres connectées, tandis que Samsung a investi son propre système d’exploitation, Tizen.
En 2014, il faut bien admettre que les marques ne savaient pas quoi faire des montres connectées. Les applications mises en avant à l’époque consistaient essentiellement à reproduire, sur un petit écran au poignet, des expériences classiques du smartphone : jeux mobile, navigation web, appareil photo et réseau sociaux.
Il aura fallu patienter quelques années avant que les usages ne se créent, principalement autour du suivi de santé et de l’activité sportive.
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Seulement, entre temps, c’était trop tard, Wear OS était déserté. Pendant des années, seuls deux constructeurs ont continué à proposer régulièrement de nouvelles montres connectées sous Wear OS : Fossil et Mobvoi Ticwatch.
Samsung et Google ont repris les choses en main
C’est en 2021 que les choses ont fini par s’améliorer pour Wear OS, et ce grâce à un partenariat pour le moins inattendu, entre Google et Samsung.
À l’occasion de la conférence Google I/O, Google a annoncé avoir travaillé avec Samsung pour développer Wear OS 3. Pour le constructeur coréen, exit donc Tizen, les prochaines montres seront dotées du système d’exploitation de Google. C’est, depuis la Galaxy Watch 4, le cas de toutes les Galaxy Watch lancées par la firme.
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Surtout, Google a décidé de prendre des risques en montrant la voie aux autres marques. Fin 2022, la firme a lancé sa propre montre connectée sous Wear OS, la Google Pixel Watch.
Il faut bien l’avouer, proposer un système d’exploitation sans concevoir de produits basés dessus n’incitait pas particulièrement les autres constructeurs à adopter Wear OS. L’erreur est désormais réparée et, à l’instar des smartphones Nexus puis Pixel, Google ouvre enfin le chemin.
OnePlus et Xiaomi investissent Wear OS
Le pari de Google a fini par payer. En 2024, ce sont deux acteurs majeurs des smartphones Android qui ont fini par embrasser à leur tour le système pour montres connectées de la firme de Mountain View.
En fin d’année 2023, Xiaomi dégainait le premier avec sa Xiaomi Watch 2 Pro, une montre Wear OS assez conventionnelle… mais à la sauce Xiaomi. Design classique, prix attrayant, couronne rotative, capteurs de santé. La montre avait déjà tout ce qu’on pouvait attendre d’une montre connectée. Début 2024, le constructeur chinois récidive avec sa Xiaomi Watch 2 lancée à moins de 200 euros. Un tarif qui la distingue très nettement des montres Wear OS traditionnellement proposées à plus de 300 euros.
Derrière Xiaomi, OnePlus a décidé de tenter à son tour l’aventure avec sa OnePlus Watch 2, puis sa OnePlus Watch 2R. Deux montres qui nous ont particulièrement séduit grâce à leur système innovant basé non seulement sur Wear OS, mais aussi sur RTOS. De quoi assurer plus de deux jours et demi d’autonomie. OnePlus et Oppo partageant leurs ressources, c’est sans surprise qu’on a d’ailleurs retrouvé également l’Oppo Watch X sous Wear OS, une simple OnePlus Watch 2 rebrandée.
Si Xiaomi et OnePlus sont des nouveaux venus sous Wear OS, les deux marques chinoises n’en sont cependant pas à leur coup d’essai sur les montres connectées. OnePlus par exemple revient de loin après une première OnePlus Watch lancée en 2021 sous RTOS. Il était alors impossible de profiter de la moindre application tierce et on devait se contenter de fonctions similaires à celles d’un bracelet connecté d’entrée de gamme.
Même chose chez Xiaomi qui, en parallèle de ses deux montres Wear OS, continue de lancer des montres plus basiques sous sa propre interface HyperOS. C’est le cas notamment en 2024 de sa Xiaomi Watch S3 à lunette amovible ou de sa Redmi Watch 4 au look très inspiré des Apple Watch.
Des montres de plus en plus autonomes
Néanmoins, si OnePlus et Xiaomi ont fini par proposer des montres connectées sous Wear OS, c’est justement en raison du parc applicatif de ces montres. Le principal avantage des montres Wear OS a toujours été le grand nombre d’applications compatibles.
Contrairement aux montres HyperOS de Xiaomi, Harmony OS de Huawei ou à la plupart des montres de sport, il est possible d’installer de nombreuses applications sur les montres Wear OS. Contrairement aux premières années, le marché a là aussi bien muri avec des applications pertinentes pour la montre, comme Citymapper, Google Maps, Spotify, WhatsApp, Bring, Shazam, Strava ou Komoot.
Des formats plus grands pour de plus grosses batteries
Seulement, ces applications ont longtemps eu pour répercussion le principal point faible des montres Wear OS : leur autonomie limitée.
Pour aller plus loin
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Pour les faire tourner, le système de Google est particulièrement énergivore et, il y a encore deux ans, rares étaient les montres Wear OS à dépasser la journée d’autonomie.
C’est sur ce point là que les constructeurs ont particulièrement avancé ces dernières années. On peut par exemple citer la Samsung Galaxy Watch Ultra et ses 52 heures d’autonomie avec écran always on grâce à une batterie de 590 mAh. C’est aussi le cas de la Google Pixel Watch 3 XL qui, profitant de son plus grand format de 45 mm, intègre une batterie de 420 mAh pour une autonomie de 57 heures.
Des solutions innovantes pour gagner en autonomie
De leur côté, certains constructeurs continuent d’innover pour proposer une meilleure autonomie. C’est le cas de Mobvoi avec ses Ticwatch, comme la Ticwatch Atlas et la Ticwatch Pro 5. Ces montres ont en effet pour principal intérêt de profiter de deux écrans superposés : un écran Oled coloré bien défini pour la navigation et une dalle LCD monochrome plus économe pour l’affichage de l’heure. De quoi permettre, pour la Ticwatch Pro 5, plus de 70 heures d’autonomie.
OnePlus et Oppo sont allés encore plus loin avec leurs OnePlus Watch 2, Oppo Watch X et OnePlus Watch 2R en intégrant deux systèmes d’exploitation — Wear OS pour les applications, RTOS pour la veille — et deux processeurs distincts pour gérer ces différentes tâches.
Pour aller plus loin
Pour une meilleure autonomie, cette montre connectée est un modèle à suivre
Un pari gagnant puisque la OnePlus Watch 2 affiche une autonomie de 62 heures.
À titre de comparaison, la Galaxy Watch 4, en 2021, se contentait d’une autonomie de 27 heures. Autant dire qu’on a parcouru du chemin en quelques années à peine. Surtout, entre les optimisations logicielles de Google et celles matérielles des constructeurs de SoC comme Qualcomm, l’accent est désormais mis sur l’efficacité énergétique des montres connectées.
Le départ de Fossil du marché des montres connectées
Si ces dernières années ont été marquées par le retour en force des constructeurs de smartphones sur le marché des montres Wear OS, le début de l’année 2024 a quant à lui signé la fin pour l’un des acteurs historiques.
Fossil a en effet annoncé cette année vouloir arrêter les frais et mettre fin au développement de nouvelles montres connectées. Il faut dire qu’entre Xiaomi, Google, OnePlus et Samsung, la concurrence n’a jamais été aussi difficile.
Pour aller plus loin
Ce fabricant historique de montres connectées jette finalement l’éponge
Surtout, depuis l’arrivée de Wear OS 3, Fossil n’a jamais réussi à prendre le pli et a mis bien longtemps à mettre à jour ses montres préexistantes. Rappelons également que Wear OS 3 a marqué un changement majeur pour les montres connectées, puisqu’elles ne sont plus compatibles qu’avec les smartphones Android. Pour Fossil, qui proposait jusque-là des montres Wear OS compatibles avec iOS et Android, c’était donc se couper d’un marché potentiel.
De son côté, Mobvoi continue cependant à proposer des montres connectées avec l’annonce récente de la Ticwatch Atlas. Néanmoins, là aussi, le constructeur est forcé de revoir sa cible en s’adressant particulièrement aux utilisateurs sportifs. Plus qu’une montre connectée classique, la montre cherche à marcher sur les platebandes de Garmin, Suunto, Coros ou Polar avec un positionnement outdoor.
L’avenir sourit à Wear OS
On le sait, les constructeurs ne peuvent pas réinventer la roue et une meilleure autonomie pour les montres connectées passera nécessairement pas des boîtiers plus larges, capables d’abriter des batteries de plus grande capacité.
Néanmoins, les progrès faits par les constructeurs vont clairement dans le bon sens. On pense bien évidemment aux astuces déployées par OnePlus ou TicWatch, mais également aux optimisations logicielles et matérielles de Wear OS ou des processeurs.
Peu à peu, année après année, Wear OS devient de moins en moins énergivore. De quoi en faire un OS plus que convaincant pour porter une montre au quotidien, y compris la nuit.
Le système d’exploitation de Google avait déjà pour lui la polyvalence et le très grand nombre d’applications compatibles. Désormais, en gagnant en autonomie, il va permettre aux constructeurs de tenter de se différencier les uns des autres. Cela passe certes par des interfaces et des applications de plus en plus soignées, mais aussi par des données plus fiables pour le sport ou le suivi de la santé. Samsung a par exemple étoffé son écosystème avec un nouveau score d’énergie, quand Google propose désormais gratuitement le score d’aptitude quotidienne de Fitbit.
Au même titre que les Apple Watch dans l’écosystème Apple, les montres connectées Wear OS ont tout pour devenir des accessoires utiles au quotidien, que l’on ne rechignera plus à remettre à son poignet une fois la batterie vidée.
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