Pionnier de la calibration acoustique avec ses amplis et barres de son home-cinéma, Yamaha a décidé de transplanter ses technologies de virtualisation sonore dans ses casques hi-fi. Le Yamaha YH-L700A hérite ainsi d’une bardée de microphones chargés d’analyser le son diffusé par ses transducteurs, pour en corriger les éventuels défauts et même l’optimiser en fonction des conditions de bruit ambiant. Sept modes surround offrent à l’auditeur des ambiances sonores sophistiquées pour découvrir ses musiques préférées sous un autre jour. Et ce n’est pas tout…
Fiche technique
Ce test a été réalisé avec un casque prêté par Yamaha.
Design
Le Yamaha YH-L700A est un casque Bluetooth circum-aural fermé, au look rétro, avec des coques rectangulaires façon eighties, qui bénéficie d’une très belle finition. Un tissu au motif élégant recouvre l’arceau ainsi qu’une partie des coques, qui sont également habillées de cuir. L’arceau est rembourré avec de la mousse à mémoire de forme, à la fois dans sa partie en contact avec le crâne, mais aussi dans la partie supérieure, ce qui rend les manipulations agréables. La partie coulissante de l’arceau est épaisse et solide, avec une partie en acier et l’autre en plastique mat. C’est ce même plastique mat au douché doux qui compose la plupart des pièces mobiles du casque.
Les coques sont grandes pour ne pas gêner les oreilles et équipées de coussinets en mousse à mémoire de forme recouverte de cuir. La coque gauche accueille le bouton de réduction de bruit active ainsi que l’entrée ligne mini-jack 3,5 mm, tandis que la droite regroupe les boutons de mise sous tension, de spatialisation 3D, le port USB-C de charge et le bouton de contrôle de lecture, recouverts ceux-là de cuir.
La qualité de fabrication est très bonne et aucun bruit mécanique n’est à déplorer pendant l’utilisation. Le Yamaha YH-L700A est livré avec un boitier de rangement rigide, un câble analogique mini-jack 3,5 mm, un adaptateur avion et un câble USB-C de charge.
Assez lourd, mais bien équilibré
Ce casque est un régal à porter : son équilibre est excellent et il exerce une pression modérée au sommet du crâne et sur le pourtour des oreilles. Ainsi, on peut l’écouter des heures sans la moindre fatigue. Petite particularité, l’arceau se pose naturellement plus en avant du sommet du crâne que la plupart des casques, afin que les transducteurs soient positionnés idéalement face au conduit auditif. Contrepartie de ce bon confort, ce Yam pointe à 330 grammes, ce qui lui confère un peu d’inertie et décourage d’aller trottiner avec lui. En revanche, il est très stable lorsqu’on marche.
Attention, l’arceau est particulièrement grand et s’accommode mal des petites têtes. Si vous avez l’habitude de réduire l’arceau de votre casque au maximum, il est probable que le Yamaha YH-L700A ne vous convienne pas.
Usage et application
Le Yamaha YH-L700A est facile à utiliser, grâce à des boutons de commande plutôt bien positionnés. Ceux de gestion de la lecture, notamment, sont faciles à distinguer sous l’index, car le cuir qui les protège est sculpté pour guider l’utilisateur. Les autres contrôles tombent assez naturellement sous les pouces. Petit bémol, les messages vocaux de confirmation sont en anglais.
Autre regret, ce casque n’est pas équipé d’un dispositif de détection de port et n’interrompt ainsi pas la lecture lorsqu’il est ôté. Il ne s’éteint pas non plus automatiquement après une longue période d’inactivité, mais uniquement si la connexion Bluetooth est perdue et que la mise en veille automatique a été activée dans l’app Yamaha. Enfin, tous les modes d’optimisation audio ne sont pas accessibles grâce aux boutons du casque et l’utilisation de l’app est obligatoire, si l’on souhaite profiter totalement des fonctionnalités du Yamaha YH-L700A.
L’application mobile Yamaha Headphones propose assez peu de choses à l’utilisateur, sinon d’activer les différents modes d’amélioration du son. C’est déjà pas mal, d’autant qu’ils ne sont pas tous accessibles directement depuis les commandes du casque. Il manque toutefois la possibilité de changer la langue des notifications vocales, et, surtout, un égaliseur pour ajuster la signature du casque.
Son 3D et Head Tracking
Yamaha est l’un des pionniers de la spatialisation 3D, notamment avec ses barres de son à projecteurs sonores ou sa calibration acoustique YPAO. L’expertise du fabricant repose sur la modification fine de la phase (angle de diffusion) de certaines fréquences, pour les positionner virtuellement dans l’espace. Cette méthode est à la base des sept modes surround du Yamaha YH-L700A. Les résultats sont surprenants, mais pourront décevoir les amateurs d’un son hi-fi qui préféreront certainement les désactiver.
Autre fonction, le mode Head Tracking utilise le gyroscope du casque pour déplacer la source sonore en fonction des mouvements de la tête. Lorsqu’on tourne la tête à gauche, le son se déplace progressivement vers l’oreillette droite, et vice-versa. Malheureusement, il arrive que le gyroscope perde le nord si l’on se déplace trop, tant et si bien que le son n’est plus centré lorsqu’on se rassoit en position initiale. Cette fonction, inspirée des AirPods d’Apple, est amusante, mais pas indispensable.
Des optimisations en temps réel
Selon Yamaha, des microphones internes mesurent la qualité du son diffusé dans l’oreille toutes les vingt secondes, et le cas échéant, optimisent le signal audio numérique pour corriger d’éventuels défauts. Difficile de dire si cette fonction active en permanence apporte réellement quelque chose.
La technologie Listening Care, tout d’abord, ajuste la balance tonale et le volume du son diffusé, en fonction du type de musique jouée d’une part, et du niveau de bruit ambiant d’autre part. Ces mesures sont effectuées toute les 0,7 ms, mais les corrections appliquées au signal sont plus progressives pour ne pas attirer l’attention de l’auditeur. Lorsque le mode Listening Care est activé dans l’app Yamaha, le grave gagne en extension et l’aigu est plus aérien. De même, à faible niveau d’écoute, les sons de faible intensité sont légèrement amplifiés, avec à la clé un son plus riche et intelligible. Une sorte de loudness intelligent, vraiment efficace et agréable.
En revanche, la technologie Listening Optimizer, qui vérifie toutes les 20 secondes si l’étanchéité entre oreillettes et crâne est optimale pour corriger éventuellement le signal sonore, n’a donné aucun résultat audible pendant de longues sessions d’écoute, même en faisant exprès de mal chausser le casque.
Simple Bluetooth monopoint
Côté Bluetooth, je n’ai rencontré aucun problème de stabilité, même en laissant volontairement mon smartphone un étage plus bas. L’appairage nécessite de mettre hors tension puis sous tension le casque, et de maintenir le bouton sous pression le temps qu’un message vocal indique que l’appairage peut débuter.
Yamaha a fait une croix sur la connexion multipoint, ce qui oblige à éteindre le Bluetooth d’un premier appareil pour utiliser le casque avec un autre. Quant aux codecs audio, le Yamaha YH-L700A supporte le SBC, l’AAC et l’aptX Adaptive.
Une latence très élevée
Conséquence des multiples traitements (3D, Listening Care/Optimizer…), nous avons mesuré une latence supérieure à 225 ms sur Android, soit des retards de décodage audio particulièrement importants. En écoute musicale, cette latence n’a strictement aucune importance, tandis qu’en lecture vidéo elle est parfaitement compensée par la plupart des applications (Netflix, Prime Vidéo, Plex…). En revanche, cette haute latence provoque inévitablement un décalage entre l’image et le son des jeux vidéo. Le seul moyen d’y remédier est d’éteindre le casque et d’utiliser son entrée ligne, qui ne souffre évidemment d’aucune latence.
Réduction de bruit active
La réduction de bruit active offerte par le Yamaha YH-L700A est convaincante, mais inférieure à ce que proposent les meilleurs modèles de Sony ou Bose. Autrement dit, ce casque laisse entendre quelques bruits sourds dans les transports, et surtout pas mal de bruits clairs, lorsque ceux-ci sont de forte intensité : rue passante, terrasse bondée d’un café, gare ferroviaire… Pour autant, l’ANC apporte un vrai confort d’écoute en environnement moyennement bruyant et supprime efficacement les bruits graves et bas-médium d’intensité moyenne (bruits lointains de circulation par exemple).
Par ailleurs, le Yamaha YH-L700A dispose d’un mode ambiant, pour entendre ce qui se passe autour de soi, grâce à ses microphones.
Audio
La formule acoustique du Yamaha YH-L700A est classique, avec des transducteurs dynamiques de 40 mm de diamètre chargés par un volume d’air clos. Cette charge close, outre une bonne isolation passive, favorise un bon comportement transitoire des transducteurs dans les basses fréquences. Yamaha ne communique pas sur l’impédance des haut-parleurs, un point pourtant important pour l’alimentation du casque en mode filaire. Il semble néanmoins qu’elle soit modérée et toutes les sources analogiques utilisées pour ce test (ordinateur, baladeur, DAC…) ont permis de profiter d’un très fort volume. Quant à la réponse en fréquence, elle est annoncée de 8 Hz à 40 kHz, ce qui confère au casque la certification Hi-Res Audio.
Configuration de test
J’ai écouté le casque Yamaha YH-L700A avec un iPhone 13 Pro Max, un Huawei P30 Pro et un MacBook Air M1 en Bluetooth (aptX HD et AAC), ainsi qu’en mode ligne avec un DAC Audioquest DragonFly depuis Apple Music (lossless). Quelques extraits de films et séries ont également été visionnés. Comme souvent, les différences sont ténues entre les différents codecs.
Signature sonore
La balance tonale du Yamaha YH-L700A est très physiologique, avec un volume de basses fréquences vraiment impressionnant, un registre médium en retrait et un registre aigu généreux. C’est peu de dire que linéarité et neutralité n’étaient pas dans le cahier des charges de Yamaha. Le YH-L700A « descend » très bas, avec beaucoup d’énergie, particulièrement lorsque le mode Listening Care est activé.
Pour autant, cette signature en V (majuscule) est associée à un excellent régime transitoire et une scène sonore très vaste. Ainsi, une réelle cohérence se dégage de ce son excessivement lourd dans le grave et l’aigu, qui finit par séduire. De plus, l’auditeur n’éprouve aucune fatigue auditive, même après des heures d’écoute : un bon point pour celles et ceux qui aiment écouter assez fort.
- Grave : très puissant et profond, il impressionne souvent, mais n’est pas caricatural. Un peu de traînage à fort volume.
- Médium : en retrait, mais précis et exempt de dureté.
- Aigu : proéminent et brillant, il donne à la restitution une belle dynamique
La signature évolue lorsque l’ANC est active : le haut-grave (80-100 Hz) se gonfle et le médium recule légèrement. Pour profiter d’un son (plus) neutre, il faut désactiver tous les traitements ou, mieux encore, utiliser l’entrée ligne (casque éteint). En effet, la signature évolue sensiblement via la prise mini-jack, car les corrections tonales appliquées par l’amplificateur du casque sont désactivées. De fait, le grave et l’aigu sont ramenés à des niveaux bien plus modérés, tandis que le bas-médium est au contraire davantage amplifié. Le Yamaha YH-L700A se montre ainsi plus linéaire.
Attention, la mise sous tension du casque (pour profiter de l’ANC) engendre l’égalisation du son et le retour à la signature sonore initiale plus haut.
Scène sonore et comportement dynamique
C’est un point fort du Yamaha YH-L700A, sa scène sonore est vaste, sans qu’il soit d’ailleurs besoin d’activer le moindre traitement 3D. En revanche, l’agencement des plans sonores est loin d’être irréprochable et l’on sent que l’intention du fabricant est de plonger l’auditeur dans un bain sonore, plutôt que d’aménager scrupuleusement la scène sonore. Il y a également quelques variations de phase dans le grave, qui relèguent les sons les plus graves aux extrémités latérales de la scène, alors qu’ils devraient être centrés. Cela surprend au début, puis on s’habitue.
Micro
On peut passer des appels vocaux avec le Yamaha YH-L700A, mais le retrait des fréquences médium ne favorise pas une restitution claire de la voix de l’interlocuteur. En revanche, le microphone est de bonne qualité et l’on est bien entendu, avec un filtrage correct des bruits environnants.
Autonomie
Yamaha annonce 11 heures environ modes 3D actifs, et jusqu’à 34 heures d’autonomie, ANC active et traitements d’amélioration désactivés. Testé avec un iPhone à 50 % du volume (le casque joue déjà très fort), Listening Care et ANC actifs, le Yamaha YH-L700A a tenu près de 30 heures. Le contrat semble rempli et l’autonomie est dans l’absolu excellente. Un peu moins de 4 heures ont été nécessaires pour recharger totalement le casque.
Prix et date de sortie
Le Yamaha YH-L700A est disponible en coloris noir au prix de 499 € TTC.
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