Alors que la marque Shokz s’est fait une réputation sur le marché des casques à conduction osseuse, le constructeur chinois, bien conscient des limites de cette technologie en termes de qualité sonore, a décidé de se lancer pour la première fois sur une conduction sonore aérienne plus classique. Le résultat : les premiers écouteurs complètement sans fil de la marque, les Shokz OpenFit.
Que valent-ils à l’usage et peuvent-ils remplacer avantageusement un casque à conduction osseuse pour l’entraînement sportif ? C’est ce qu’on va voir dans ce test complet.
Fiche technique
Modèle | Shokz OpenFit |
---|---|
Format | Ecouteurs sans fil |
Batterie amovible | Non |
Microphone | Oui |
Réduction de bruit active | Non |
Autonomie annoncée | 28 heures |
Type de connecteur | USB Type-C |
Poids | 16,6 g |
Fiche produit |
Ce test a été réalisé avec des écouteurs fournis par le constructeur.
Un design très confortable
C’est la première fois que Shokz lance non seulement un système à conduction aérienne classique, mais également que la marque lance des écouteurs complètement sans fil, ou true wireless. Jusqu’à présent, pour assurer un maintien optimal, le constructeur proposait uniquement des modèles sans fil, certes, mais avec un arceau semi-rigide permettant de relier les deux oreilles.
Cette fois, pas de fil et on a affaire ici à deux écouteurs indépendants l’un de l’autre. Cela ne signifie pas pour autant que les Shokz OpenFit s’éloignent complètement de la philosophie de la marque. Dans la plus pure tradition Shokz, et à l’instar des Beats PowerBeats Pro ou des Bose Sport Open Earbuds, les Shokz OpenFit adoptent un format tour d’oreille de sorte à maintenir au mieux les écouteurs, même en l’absence d’arrimage au conduit auditif.
Il faut dire que contrairement à des écouteurs intra-auriculaires classiques, ou même à des écouteurs au format ouvert, comme les AirPods 3 ou les Huawei FreeBuds 5, les Shokz Open Fit ne viennent pas du tout boucher le conduit auditif. Plus encore, ils ne sont même pas positionnés à son entrée.
En fait, il s’agit d’écouteurs munis de gros haut-parleurs chargés de diriger le son du haut-parleur, situé à l’arrière de la conque, vers le conduit auditif. Le tout sans boucher le canal auriculaire. Shokz conserve ainsi sa promesse d’allier à la fois confort et sécurité en ne proposant aucune isolation passive et en permettant donc aux utilisateurs de rester parfaitement conscients de leur environnement sonore. Pratique par exemple si vous courez le long d’une route à la campagne. On y reviendra.
Par ailleurs, l’absence d’embouts ou même de contact entre l’écouteur et le conduit garantit un confort optimal. Si la sensation est assez étrange au premier abord, on se fait assez rapidement au port des OpenFit. Surtout que leur poids relativement léger — 8,3 grammes chacun sur la balance — et le matériau en silicone doux en font des écouteurs confortables à porter.
Le boîtier des Shokz OpenFit
Qui dit écouteur tour d’oreille dit boîtier plutôt volumineux et les OpenFit ne font pas exception. Il faut dire que le boîtier doit permettre de ranger facilement les tours d’oreille sans forcer. Même si Shokz a choisi de superposer les tours d’oreille pour gagner de la place, on a tout de même un boîtier de 57 grammes qui affiche des dimensions conséquentes de 4,5 x 6,1 x 2,2 cm. Autant dire que s’il pourra se glisser dans une poche de veste ou un sac à main, le boîtier aura tendance à afficher une grosse bosse dans une poche de pantalon.
Du fait de son ouverture horizontale, le boîtier s’ouvrira par ailleurs plus facilement à deux mains. On va retrouver deux LED — une à l’intérieur, une à l’extérieur — affichant le niveau de batterie du boîtier et des écouteurs ainsi qu’une prise USB-C à l’arrière. Pas de bouton en revanche pour l’appairage, qui se fait directement avec les écouteurs.
Étanchéité et utilisation sportive des Shokz OpenFit
Si le boîtier des Shokz OpenFit n’est pas étanche, les écouteurs le sont bel et bien en partie, puisqu’ils sont certifiés IP54. Cela signifie qu’ils peuvent être utilisés sans crainte des éclaboussures ou de la poussière et peuvent donc être utilisés sous la pluie ou pendant l’exercice en transpirant. Néanmoins, ils ne peuvent pas être immergés sous l’eau et sont donc proscrits pour la natation.
J’ai eu l’occasion de courir à plusieurs reprises avec les Shokz OpenFit et, même s’il leur manque clairement un arrimage précis à l’intérieur de l’oreille, les crochets permettent de les conserver bien en place.
Des contrôles tactiles personnalisables
Pour lancer l’appairage Bluetooth des écouteurs, pas de bouton dédié sur le boîtier ou sur les écouteurs en eux-mêmes. En fait, il vous faudra ouvrir le couvercle et appuyer simultanément sur les surfaces tactiles des deux écouteurs, alors rangés dans l’étui. Dès lors, la LED intérieure va clignoter en vert et orange, signe que les écouteurs peuvent être détectés dans les paramètres Bluetooth de votre téléphone, tablette ou PC.
Dommage, on aurait aimé une procédure plus simple, avec un bouton et Google Fast Pair par exemple, et si possible sans avoir besoin du boîtier avec soi.
Les contrôles tactiles des Shokz OpenFit
Contrairement aux modèles à conduction osseuse de la marque, les Shokz OpenFit se contrôlent à l’aide de surfaces tactiles positionnées au niveau des haut-parleurs, positionnées donc dans l’oreille. Elles sont facilement accessibles grâce aux deux picots à droite et à la barre en relief, à gauche.
Par défaut, les écouteurs proposent plusieurs contrôles tactiles :
- double appui à gauche ou à droite : lecture / pause
- appui long à gauche : retour en arrière
- appui long à droite : piste suivante
Il est cependant possible d’assigner d’autres contrôles à ces gestes et de proposer des contrôles différents pour l’écouteur gauche et l’écouteur droit. On peut par exemple sélectionner le double appui à droite pour la piste suivante, précédente, ou l’assistant vocal. Néanmoins, le double appui à gauche sera nécessairement alloué à la lecture / pause. Enfin, l’appui long peut être modifié pour gérer le volume sonore ou pour lancer, là aussi, l’assistant vocal.
Dans les faits, on a donc une personnalisation plutôt complète des contrôles tactiles, notamment grâce à la possibilité d’ajuster le volume. Dommage cependant que les OpenFit ne prennent pas en charge le triple appui, ce qui aurait permis de profiter à la fois de la lecture, de l’assistant vocal, du changement de piste et du volume sonore.
L’application Shokz
Shokz propose une application mobile pour contrôler ses écouteurs, la fort bien nommée application… Shokz.
L’application propose tout ce qu’on peut attendre d’une application compagnon pour des écouteurs sans fil. Elle va par exemple afficher le niveau de batterie de chaque écouteur, mais aussi du boîtier, proposer un égaliseur sur lequel on reviendra plus tard, intégrer une personnalisation des boutons et permettre de mettre à jour le firmware des OpenFit.
C’est plutôt sommaire, mais l’application fait largement l’affaire en se concentrant sur les fonctions prioritaires d’une application de ce type. Notons cependant que les écouteurs ne sont pas dotés de capteur de port et qu’ils ne se mettront donc pas en veille automatiquement s’ils ne sont pas portés.
La connexion Bluetooth des Shokz OpenFit
Du côté de la connectivité Bluetooth, les OpenFit de Shokz sont compatibles avec le Bluetooth 5.2. Le constructeur annonce quant à lui une portée de 10 mètres.
À l’usage, je n’ai pas eu à déplorer de grosse perte de connexion, que ce soit en les utilisant à mon bureau et en passant dans une pièce voisine, ou en courant en pleine rue, avec mon smartphone fixé dans un brassard sur le bras.
Notons cependant que les écouteurs doivent être utilisés ensemble et que le fait d’en laisser un en charge dans le boîtier ne permettra pas de profiter des deux canaux stéréo sur un seul écouteur, en mono. Ils ne proposent pas non plus de Bluetooth multipoint pour les connecter simultanément à deux sources.
Enfin, Bluetooth oblige, les écouteurs proposent logiquement une latence, notamment sur Android. Cette latence est cependant compensée par la plupart des applications vidéo et ne sera gênante qu’en cas d’utilisation des OpenFit sur des jeux mobiles.
Ni réduction de bruit ni isolation passive
Les Shokz OpenFit ont beau ne pas être des écouteurs à conduction osseuse, il s’agit tout de même d’écouteurs à format ouvert. En cela, ils laissent le conduit auditif complètement dégagé. Si cela peut avoir un intérêt en termes de sécurité — notamment si vous courez le long de routes et que vous souhaitez entendre des véhicules arriver — ça veut également dire qu’ils ne proposent aucune isolation passive.
Autant le dire d’emblée, les OpenFit portés dans un bureau vous assureront d’écouter votre musique et vos collègues en même temps. On apprécie. En revanche, vous pouvez les oublier pour le train, l’avion ou le métro, où les bruits trop forts de la circulation vont vous empêcher d’entendre votre musique. Il en va de même si vous courez en pleine ville : le manque d’isolation passive pourra alors s’avérer frustrant si vous courez sur le trottoir avec les bruits de circulation à quelques mètres.
Quant à la réduction de bruit, évidemment, elle n’est pas proposée sur les Shokz OpenFit.
Un meilleur son, mais loin d’être parfait
Les Shokz OpenFit ne viennent pas se positionner à l’intérieur, ou même à l’entrée du canal auditif. De fait, pour amener le son jusqu’aux tympans, il a fallu pour Shokz travailler sur des transducteurs plus puissants et donc plus larges que pour des écouteurs plus traditionnels.
Ici, le constructeur chinois a fait le choix de transducteurs dynamiques rectangulaires, de 11 x 18 mm, capables, selon la marque, de reproduire des fréquences de 50 Hz dans les basses à 16 000 Hz dans les aigus.
Dit comme ça, et comparé aux 20 à 20 000 Hz que l’on retrouve habituellement sur des écouteurs intra-auriculaires, ça peut paraître peu. Mais c’est un vrai bon en avant pour Shokz dont le système de conduction osseuse utilisé jusqu’à présent bridait nécessairement la réponse en fréquence des casques. Ce système ne permettait ainsi pas de reproduire les fréquences graves ou aiguës. Dès lors, le gain en qualité sonore est incontestable… même si les Shokz OpenFit restent en deçà de modèles plus conventionnels.
Pour tester les Shokz OpenFit je les ai connectés à un Vivo X80 Pro et ai écouté des titres sur Spotify en qualité « très élevée », soit des fichiers ogg vorbis en 320 kbps. J’ai également couru à plusieurs occasions en écoutant des podcasts. Les écouteurs se limitant aux codecs audio Bluetooth SBC et AAC, ils ne pourraient de toute façon pas retranscrire une qualité Hi-Fi même si les transducteurs étaient de qualité suffisante.
Concrètement, les écouteurs proposent une plage de fréquence bien plus large que sur les modèles à conduction osseuse. Néanmoins, du fait de l’éloignement des transducteurs par rapport aux tympans, ils vont proposer un son bien moins riche que des écouteurs intra-auriculaires classiques. Pour proposer des basses profondes, Shokz a développé une technologie baptisée « OpenBass » censée augmenter la puissance des fréquences graves. Dans les faits cependant, avec un son poussé à fort volume, les transducteurs vont vite saturer sur ces basses fréquences. Les aigus sont en revanche bel et bien là et ce sont, encore une fois, les médiums qui sont le plus mis en avant.
Le plus gênant finalement est un souci qui ne se pose que rarement avec des écouteurs plus classiques. Puisque les Shokz OpenFit sont éloignés du tympan, ils faut particulièrement bien les positionner pour que les ondes sonores soient propulsées en direction du conduit auditif. De fait, si je n’ai rencontré aucun souci avec l’écouteur droit, il m’a souvent fallu repositionner l’écouteur gauche pour bien entendre le son, sans quoi la musique était bien plus faible à gauche qu’à droite. Là aussi, Shokz est censé avoir une solution, baptisée DirectPitch, mais elle ne m’a pas semblé suffisamment efficace au regard de mon anatomie. J’aurai au moins appris que mes oreilles n’étaient pas parfaitement symétriques…
Notons que Shokz propose, dans son application pour smartphone, un égaliseur permettant d’ajuster la signature sonore. Quatre presets sont proposés : standard, vocal, basses et aigus. Il est cependant possible de créer vos propres presets avec un égaliseur cinq bandes (64, 100, 1000, 4000 et 8000 Hz) ajustables de plus ou moins 5 dB.
Une qualité d’appel efficace
Les Shokz OpenFit sont également dotés de plusieurs microphones. Si ceux-ci ne vont logiquement pas participer à une quelconque réduction de bruit lorsque vous écoutez de la musique, les écouteurs proposent cependant bel et bien une réduction de bruit durant les appels vocaux.
Concrètement, dans le cadre particulièrement bruyant d’un grand boulevard parisien, j’ai pu passer des appels plutôt confortablement. Au téléphone, mon interlocutrice était sans doute moins gênée des bruits alentour que moi-même. Si elle pouvait déceler un certain traitement sonore pour compresser le son et robotiser légèrement ma voix afin de réduire les nuisances sonores, le résultat était globalement convaincant. Elle entendait en arrière-plan un léger ronronnement ou des klaxons, mais ma voix était bien mise en avant et les micros se coupaient lorsque je ne parlais pas.
Logiquement, dans un cadre plus calme, en intérieur, les Shokz OpenFit vont alors très bien gérer la réduction de bruit et cet effet de compression va alors disparaître en l’absence de sons extérieurs à réduire.
Une bonne autonomie
Pour assurer l’autonomie de ses écouteurs, Shokz a intégré des batteries à l’arrière de la boucle des OpenFit. Dans le détail, on a donc droit à une batterie de 58 mAh par écouteur et à un accumulateur de 600 mAh dans le boîtier. De quoi assurer en théorie sept heures d’autonomie avec les écouteurs seuls et jusqu’à 28 heures au total avec le boîtier.
Les OpenFit nécessitant d’être utilisé à volume élevé pour bien profiter de sa musique — en l’absence d’isolation passive — j’ai effectué mon test d’autonomie avec un volume à 85 %. Dans ce cadre, les écouteurs ont pu fonctionner pendant 6h39 avant de s’éteindre. On est donc assez proche des sept heures annoncées par la marque chinoise. Il faut dire que, puisque les transducteurs sont éloignés du conduit auditif, ils nécessitent de jouer fort pour profiter de sa musique.
Du côté de la recharge des écouteurs dans le boîtier, Shokz annonce une heure pour une charge complète de ses OpenFit, durée qui se confirme avec mon test de recharge, en tout juste 59 minutes. Notons que, selon le constructeur, cinq minutes de charge permettent jusqu’à une heure d’écoute.
Enfin, concernant le boîtier en lui-même, Shokz fournit un câble USB-A vers USB-C pour le recharger. Il vous faudra cependant utiliser un adaptateur de smartphone ou une prise de PC, aucun bloc d’alimentation n’étant fourni. Le boîtier n’est par ailleurs pas compatible avec la charge Qi par induction.
Prix et date de sortie
Les écouteurs Shokz OpenFit seront disponibles à la vente le 6 juillet 2023 au prix de 199 euros. Ils sont déclinés en deux coloris : noir ou beige.
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