Test de la Loewe We. HEAR 1 : le design plutôt que le son

Enceintes bluetooth • 2021

Émanation de Loewe, la marque We propose avec la We HEAR 1 une enceinte Bluetooth stéréo, avec diffusion du son à 180°, grâce à deux haut-parleurs large-bande installés dos à dos. La HEAR 1 se distingue également par son look atypique, avec languette cache-bouton articulée.
We HEAR 1
 

Loewe, fabricant allemand de téléviseurs design premium bien connu, commercialise désormais sous la marque We by Loewe, des enceintes Bluetooth nomades. Les We HEAR 1 et We HEAR 2 misent sur un design épuré pour séduire et ont d’ailleurs reçu un prix Red Dot en 2021. Plutôt compact et légère, la We HEAR 1 s’emmène facilement avec soi et est destinée à produire un fond sonore d’intensité moyenne, propice à une écoute de proximité, tandis que la We HEAR 2, nettement plus imposante, est capable de jouer très fort et d’ambiancer une petite fête au parc ou à la plage. Ces deux enceintes fonctionnent en stéréo, avec une paire de petits haut-parleurs large-bande pour la We HEAR 1, et une configuration à deux voies (haut-parleurs + tweeters) pour la We HEAR 2 — que nous testerons ultérieurement.

Fiche technique

Modèle Loewe We Hear 1
Dimensions 8,3 cm x 90 cm x 2,2 cm
Puissance sonore 40 watts
Autonomie annoncée 14 h
Microphone intégré Inconnu
Poids 740 grammes
Indice de protection IPX6
Prix 134 €
Fiche produit

Ce test a été réalisé avec une enceinte prêtée par le fabricant.

Design

La We HEAR 1 mise beaucoup sur le design pour séduire et se distingue par son cache de protection rotatif, qui dissimule ses boutons de commande et permet accessoirement de stabiliser l’enceinte lorsqu’elle est positionnée à l’horizontale. Si l’on fait exception de cet appendice, la HEAR 1 bénéficie de lignes consensuelles, puisqu’il s’agit d’une enceinte purement cylindrique, revêtue d’un tissu acoustique à maille fine et de grilles perforées en PVC aux extrémités.

We HEAR 1
Le cache-boutons de l’enceinte peut être utilisé pour stabiliser l’enceinte We HEAR 1 // Source : Tristan Jacquel pour Frandroid

La We HEAR 1 est équipée de deux haut-parleurs, orientés latéralement pour une diffusion à 180° du son en stéréo, ce qui oblige à positionner l’enceinte verticalement pour diffuser la musique de manière optimale. Elle dispose d’ailleurs d’un piètement en caoutchouc.

Les boutons de contrôle sont installés à l’arrière, tout comme la connectique (port USB-C, entrée ligne mini-jack 3,5 mm), d’ailleurs protégée par un cache en silicone. La HEAR 1 est certifiée IPX6, ce qui la rend résistante aux projections d’eau, mais ne permet pas son immersion. On évitera donc de l’installer au bord d’une piscine ou de plonger avec elle dans les vagues. En outre, sa résistance à la poussière n’est pas connue. Enfin, l’enceinte We HEAR 1 est livrée avec une dragonne, qui facilite son transport et permet de la suspendre sans difficulté.

We HEAR 1
Sous chaque grille acoustique se trouve un radiateur passif pour la diffusion des basses fréquences // Sources : Tristan Jacquel pour Frandroid

Globalement, cette enceinte est visuellement plaisante, sérieusement assemblée, mais l’emploi d’un tissu très fin et de plastiques sans grâce lui confèrent une qualité de finition en deçà des références du marché (JBL ou Sony par exemple).

Usage et application

Grâce à son format plutôt compact (22 cm de long pour 9 de diamètre) et son poids modéré (700 g environ), l’enceinte We HEAR 1 est assez facile à transporter. On l’emmène ainsi volontiers avec soi pour une sortie au parc, rangée dans un sac à dos, ou arrimée au porte-bagages d’un vélo.

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La petite dragonne facilite le transport de la We HEAR 1 // Source : Tristan Jacquel pour Frandroid

Revers de son design décalé, les boutons de contrôle ne sont pas directement accessibles : il faut ainsi faire pivoter le cache, au prix d’un encombrement nettement plus important. Il en va de même pour recharger l’enceinte ou lui connecter une source audio filaire (baladeur, ordinateur…). À l’usage, cela peut être pénible, par exemple lorsqu’en somnolant au parc ou à la plage, on tâtonne pour ajuster le volume ou changer de piste directement sur l’enceinte.

Test We HEAR 1
Les boutons de contrôle de l’enceinte We HEAR 1 // Source : Tristan Jacquel

La We HEAR 1 dispose de quatre boutons de commande : celui de mise sous tension — qui sert également à mettre en pause la lecture — deux pour l’ajustement du volume et un dernier pour l’appairage Bluetooth.

Pas d’application de contrôle

La mise sous et hors tension de l’enceinte s’accompagne d’un son de confirmation, qu’il n’est pas possible de désactiver, faute d’application de contrôle. Idem pour le rétroéclairage bleu du bouton de mise sous tension, qui est toutefois occulté par le cache-boutons.

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Le port de charge USB-C et l’entrée ligne mini-jack de la We HEAR 1 // Source : Tristan Jacquel pour Frandroid

Le contrôleur Bluetooth gère la transmission audio universelle SBC et offre une portée de 10 mètres. La connexion s’est montrée parfaitement stable tout au long de mes tests, même au travers de cloisons fines ou d’un plancher en bois. En revanche, la We HEAR 1 ne prend pas en charge la connexion multipoint et seul un appareil peut lui être associé.

Audio

Les solutions acoustiques mises en œuvre dans la We HEAR 1 sont conventionnelles : on retrouve ainsi deux transducteurs large-bande de 5 cm environ, associés à deux radiateurs passifs de diamètre similaire. Pour rappel, les radiateurs passifs permettent de descendre plus bas en fréquence, car ils résonnent et amplifient mécaniquement les sons très graves. En outre, ils empêchent les haut-parleurs actifs de s’emballer lorsqu’on pousse trop le volume.

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L’un des transducteurs large-bande de l’enceinte We HEAR 1 // Source : Tristan Jacquel pour Frandroid

Selon le fabricant, chaque transducteur actif est associé à un amplificateur, capable de délivrer jusqu’à 10 W en crête, soit un total de 20 W. C’est en théorie amplement suffisant pour faire jouer l’enceinte très fort et sans trop de distorsion.

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Les petits transducteurs sont modestement motorisés et manquent de punch // Source : Tristan Jacquel pour Frandroid

La We HEAR 1 est assez facile à démonter et l’on découvre deux transducteurs actifs modestement motorisés (légers, petit aimant ferrite), dont on imagine mal qu’ils vont pouvoir boxer convenablement dans le grave, d’autant qu’il leur faut entraîner les radiateurs passifs qui partagent le même volume d’air.

Conditions de tests et signature sonore

J’ai écouté la We HEAR 1 en intérieur et à l’occasion de pique-niques au parc et au bord de la mer, associée à un iPhone 13 Pro Max et un Xiaomi Mi 11 Lite 5G, avec différents styles de musiques, du rap au rock et passant par les standards brésiliens et du jazz.

En intérieur comme en extérieur, la We HEAR 1 manque cruellement de coffre et délivre un son très axé sur les fréquences médiums et aiguës, à l’équilibre d’ailleurs très discutable. C’était inattendu au regard du volume de l’enceinte — JBL et Sony savent produire bien plus de grave dans un gabarit équivalent — et cela s’explique très certainement par la motorisation faiblarde des transducteurs. De fait, les titres qui font un usage important des sons graves, avec des impacts marqués et des nappes de grave (un peu tous les titres du moment sur Apple Music ou Spotify) sont restitués sans guère de saveur.

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Grâce à sa dragonne, l’enceinte We HEAR 1 peut être facilement suspendue // Source : Tristan Jacquel pour Frandroid

La signature sonore de la HEAR 1 est donc déséquilibrée, très généreuse dans l’aigu, sans doute trop pour la majorité des oreilles, d’autant que la restitution des hautes fréquences est entachée de colorations de membranes, presque de sifflantes. Autre déception, faute d’amortissement interne, on perçoit quelques « résonances de boîte » et la HEAR 1 sonne parfois creux.

Maigre consolation, l’équilibre tonal n’est pas modifié au-delà de 50 % du volume et l’enceinte distord avec parcimonie lorsqu’elle est poussée au maximum.

  • Grave : à la limite de l’anémie, très peu de volume sous 80 Hz ce qui ôte toute générosité à la restitution (les grilles acoustiques étouffent sans doute les radiateurs passifs)
  • Médium : plutôt bien placé et d’une résolution convenable
  • Aigu : très en avant, masque inévitablement le médium et souffre de chuintements

Comportement dynamique et scène sonore

Vous l’aurez deviné, le comportement dynamique de la We HEAR 1 est décevant. L’enceinte ne parvient jamais vraiment à entraîner l’auditeur ni à flatter son oreille. Toutefois, sa signature sonore claire la rend facilement audible en environnement bruyant (plage, parc). Reste que cette enceinte manque de punch et d’expressivité.

We HEAR 1

Côté scène sonore, malgré l’installation dos à dos des haut-parleurs et d’une diffusion en stéréo, l’image sonore est étriquée et peu précise. On aurait aimé qu’un mode mono soit proposé, afin que chaque haut-parleur diffuse la même chose, car lorsqu’on est placé près du haut-parleur gauche, on n’entend pas bien les sons diffusés par le droit. Pour qui écoute de vieux enregistrements où certains instruments ne sont mixés que d’un côté, c’est nécessairement gênant.

Micro

La We HEAR 1 ne dispose pas de microphones et ne permet donc pas de passer des appels vocaux mains libres.

Autonomie

We annonce de 12 à 14 heures d’autonomie pour la HEAR 1, sans préciser toutefois le volume correspondant. Associée à un iPhone et à 50 % du volume, j’ai mesuré un peu plus de 11 h d’autonomie, soit légèrement moins qu’annoncé. L’autonomie annoncée peut être atteinte et certainement dépassée à moins de 30 % du volume, auquel l’enceinte joue déjà assez fort pour une écoute de proximité en intérieur. Quatre heures sont nécessaires pour recharger totalement l’enceinte.

Prix et date de sortie

L’enceinte We HEAR 1 est proposée dans les coloris noir, gris, corail et bleu-vert, au prix de 99 €. Moyennant un petit effort financier, on peut envisager les excellentes Huawei Sound Joy ou JBL Flip 6.

Note finale du test
5 /10
Pour sa première incursion sur le marché de l’enceinte nomade Bluetooth, Loewe la marche avec la We. HEAR 1. Outre un design passe-partout, les performances des haut-parleurs intégrés ne sont pas à la hauteur des références du marché que sont les JBL Flip 6 et Huawei SoundJoy. Un trop peu de punch et une sonorité excessivement claire en font une enceinte tout juste passable. Pour ne rien arranger, We ne propose aucune app de contrôle et prive ainsi son enceinte d’un égaliseur qui aurait pu être utile, sinon salvateur.

Points positifs du

  • Autonomie convenable

  • Dragonne de transport

  • Entrée ligne

  • Tarif modéré

Points négatifs du

  • Son peu expressif et trop tourné vers l’aigu

  • Cache-boutons amovible souvent gênant

  • Pas d’étanchéité

  • Pas d’app de contrôle

  • Pas de microphone pour les appels

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