Pourquoi les ventes de voitures hybrides rechargeables s’essoufflent en Europe ?

 
Depuis quelques mois, les ventes de voitures hybrides rechargeables sont en baisse. Et la cause n’est autre que les modèles électriques. On vous explique tout.

On le sait, les ventes de voitures neuves ne sont pas vraiment au top, et ce depuis l’année 2020. Crise sanitaire, pénurie de semi-conducteurs ou encore problèmes logistiques provoqués par la guerre en Ukraine, autant dire que la situation est plutôt difficile pour l’industrie automobile. Selon le CCFA, les immatriculations en France ont en effet chuté de -7,1 % par rapport à l’an dernier, tandis que la baisse est de -15,3 % sur les sept premiers mois de 2022 en comparaison avec 2021.

Si les motorisations thermiques paient le plus lourd tribut, l’électrique s’en sort plutôt bien sur le territoire. En effet, ce segment occupe depuis le mois de janvier 12,1 % du marché, contre 7,7 % sur le début de l’année dernière. L’hybride voit également ses ventes grimper en France (29,4 % du marché en 2022 contre 24,8 % en 2021).

L’hybride rechargeable en chute libre

Néanmoins, cette motorisation commence à avoir de moins en moins le vent en poupe au fil des mois, comme le soulignent nos confrères d’Automotive News. En effet, les ventes de voitures hybrides rechargeables ont chuté de 28 % au mois de juin en France et de 16 % en Allemagne. Au Royaume-Uni aussi, ces véhicules rencontrent moins de succès qu’avant, puisqu’il se vend deux voitures électriques pour une auto PHEV. En 2019, les deux motorisations étaient au coude à coude.

En France, les principaux modèles hybrides rechargeables ont tous pris un sacré coup en termes de ventes. Comme le soulignent nos confrères de l’Automobile Magazine, la Peugeot 3008 PHEV a vu ses immatriculations chuter de 30,8 %, avec seulement 6 461 exemplaires vendus sur les six premiers mois de l’année. Le Citroën C5 Aircross hybride rechargeable a baissé de 18,1 % (3 231 exemplaires), tandis que le DS 7 Crossback E-Tense a vu ses ventes dégringoler de 26,2 % (2 282 exemplaires).

Seuls quelques modèles ont affiché une hausse des immatriculations, comme le Mercedes GLC (+19,4 %, 3 232 exemplaires) ou encore le BMW X3 (+95,2 %, 1 884 exemplaires). Mais l’une des plus grosses augmentations se trouve du côté de MG, dont l’EHS a vu ses ventes grimper de 100,5 % par rapport à l’an dernier. Logique, puisque celui-ci a débuté sa commercialisation au cours de l’année dernière.

Plusieurs raisons à ce déclin

À vrai dire, plusieurs causes expliquent ce désamour des automobilistes européens pour l’hybride rechargeable. Jugée trop peu écologique, cette motorisation a fait l’objet de nombreuses études pas vraiment favorables, dont une publiée par Impact Living décrivant ces véhicules comme une véritable arnaque, ni plus ni moins. Accusée de trop consommer et de rejeter trop de CO2, en raison notamment d’un poids plus élevé qu’une voiture thermique à cause des batteries, cette motorisation semble avoir perdu toutes les qualités des débuts.

Mais ce n’est pas la seule raison qui explique la perte d’intérêt des automobilistes pour l’hybride rechargeable. Les aides financières aussi jouent un rôle. En effet, dans de nombreux pays, dont la France, le bonus est moins élevé, voire parfois inexistant pour ces véhicules, qui coûtent pourtant parfois aussi cher, voire plus qu’un modèle électrique.

Et cela ne devrait pas aller en s’améliorant, alors que le coup de pouce de 1 000 euros pour les voitures hybrides rechargeable va disparaître chez nous dès le 31 décembre prochain. En Allemagne aussi, la subvention prendra fin cette année, tandis qu’elle a été supprimée dès 2018 au Royaume-Uni. Pas de quoi inciter les automobilistes à opter pour cette alternative, donc…

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