Cela fait un petit moment déjà que l’on entend parler de cette mesure, qui inquiète les passionnés et les puristes des moteurs à combustion. Mais si l’Union européenne évoque depuis des années l’idée d’interdire un jour la vente de voitures thermiques sur son territoire, ce n’est qu’en mai 2022 qu’une première ébauche de ce projet a vu le jour. Puis, en juin, la Commission européenne a voté en faveur de cette mesure, qui n’avait alors encore rien de définitif.
Une nouvelle étape
En effet, et comme dans toutes les grandes institutions, il ne suffit pas d’un vote pour faire passer une loi. Surtout lorsque celle-ci a un impact aussi grand, puisqu’elle contraint tous les constructeurs à revoir leur stratégie. Bien que nombre d’entre eux, comme Lotus, Alpine ou encore Ford et Volvo n’avaient pas forcément attendu cette mesure pour annoncer leur volonté de devenir 100 % électriques dans le futur.
Ainsi, si l’interdiction de la vente des voitures thermiques avait été validée une première fois, ce projet de loi devait repasser devant le Parlement européen, qui avait déjà pu l’étudier un peu plus tôt. Sans grande surprise, ce dernier a donc à nouveau étudié la question et a voté en faveur de cette mesure, comme il l’annonce dans un communiqué.
Adopté à 340 voix pour, 279 voix contre et 21 abstentions, ce texte prévoit donc de réduire de 100 % les émissions de CO2 issus de la circulation automobile d’ici au 1er janvier 2035. Sans le dire de manière explicite, cela confirme donc la fin de la vente des voitures et utilitaires thermiques neufs à cette date. Les carburants synthétiques, dont le développement semble de plus en plus compromis en raison d’un coût élevé, devraient être également concernés, de même que les hybrides rechargeables.
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Néanmoins, et même si une récente étude prouve qu’ils sont loin d’être propres, le texte prévoit également l’éventualité d’autoriser la vente de ces deux motorisations passé cette échéance. À condition qu’elles permettent de supprimer totalement les émissions de gaz polluants.
À noter que les constructeurs vendant moins de 10 000 voitures par an pourront toujours commercialiser des modèles thermiques jusqu’à la fin de l’année 2035. Ceux qui totalisent moins de 1 000 immatriculations chaque année sont quant à eux totalement exemptés de suivre cette obligation.
Plusieurs étapes
Par ailleurs, l’Union européenne va également faire évoluer le mécanisme d’incitation ZLEV (zero- and low- emission vehicles). Calculé en fonction du nombre de véhicules hybrides et électriques vendus par chaque constructeur, celui-ci permet à ces derniers d’immatriculer plus de voitures thermiques si les objectifs de vente de modèles électrifiés sont remplis. Une sorte d’incitation à polluer qui va donc être revue.
À partir de 2025, les constructeurs devront vendre au moins 25 % de voitures PHEV et électriques pour bénéficier d’objectifs d’émissions moins stricts. Ce chiffre sera de 17 % pour les utilitaires légers. Dès 2030 en revanche, cette mesure sera supprimée et les marques n’auront alors plus aucune tolérance.
Mais ces changements ne se feront pas du jour au lendemain, et surtout de manière totalement arbitraire. En effet, le Parlement européen confirme qu’en décembre 2026, la Commission jugera de l’avancée de cette mesure et proposera des solutions en fonction de la situation. Un an plus tôt, une nouvelle méthodologie évaluant les émissions de CO2 des voitures tout au long de leur vie sera mise en place par la Commission européenne.
Par ailleurs, cette mesure doit encore être examinée par le Conseil de l’Union européenne, qui statuera sur son entrée en vigueur. S’il vote en sa faveur, alors l’interdiction sera bien officielle.
Une mesure pertinente ?
Mais si les intentions des grandes instances sont louables, tous les eurodéputés ne sont pas encore convaincus. Relayés par France24, la tchèque Katerina Konecna alerte une future dépendance à la Chine et à l’Afrique, d’où vient principalement le lithium et le cobalt, avec une extraction polluante et effectuée dans des conditions peu éthique. De plus, interdire la vente de voitures thermiques pourrait alors inciter les marques chinoises à envahir le marché européen, alors que cette tendance a déjà commencé.
Ce qui inquiète fortement les spécialistes, qui craignent que le Vieux Continent ne devienne qu’un simple importateur, au détriment du marché de l’emploi ainsi que de l’environnement. C’est notamment pour cela que le gouvernement envisage de restreindre le bonus écologique uniquement aux voitures électriques produites en Europe. L’une des solutions serait également l’essor de la batterie au sodium, qui se passerait entièrement de lithium. Cela permettrait également de réduire le prix des voitures électriques et de limiter le risque de pénurie d’accumulateurs.
Les batteries sans cobalt (LFP) sont de plus en plus nombreuses, tandis que les gisements de lithium se multiplient partout à travers le monde. De quoi réduire la dépendance à une poignée de pays pour la fabrication des batteries.
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