Essai de la Citroën C3 Aircross : le petit SUV pour geeks ?

 

Les petits SUV connaissent le succès et Citroën, en pleine mutation, attaque de front ce marché avec un C3 Aircross moderne et prêt à séduire un public varié. En est-il autant de sa connectivité ? Essai grandeur nature.

Vous vous souvenez certainement de la première Twingo, le modèle original. Original à plus d’un titre d’ailleurs, car cette auto au look rigolo et aux couleurs chatoyantes était d’une modernité étonnante pour l’époque (il y a un quart de siècle !), même si sa base mécanique était franchement ancienne. Monospace plein de volume intérieur, conviviale au possible, elle offrait un affichage digital (oui, c’est là que je veux en venir) unique et central pour tout compteur et c’était là une sacré évolution. Car un peu comme la Tesla Model 3 va le faire – mais sans LCD verts basiques – un seul écran rassemblait toutes les informations de l’auto. De quoi séduire le public de jeunes visé par les services marketing de la marque ?

Oui, sauf que comme pour toutes les tentatives de construire une « voiture de jeunes », au final, l’auto a beaucoup plus connu le succès avec les retraités qui y voyaient justement un moyen de s’encanailler gentiment avec cette auto rigolote. Même chose avec les monospaces un peu plus grands et, maintenant qu’ils sont passés de mode, les SUV qui les ont quasi remplacés. L’espace pour emmener à l’occasion les petits enfants, la position en hauteur qui facilite l’accès à bord et donne une impression de sécurité et l’image comprise comme valorisante séduit ce public. Et les retraités représentent une part de clientèle non négligeable car, contrairement aux jeunes, eux ont les moyens de se payer une voiture neuve !

Un SUV moderne et au look ludique comme peut l’être le Citroën C3 Aircross a donc toutes ses chances pour séduire les jeunes et donc, les retraités, public de plus en plus connecté… Alors pour faire le point de l’avancée des équipements disponibles sur un modèle moderne, populaire et innovant comme celui-ci, nous sommes partis l’essayer lors de la présentation organisée par Citroën sur les routes de Corse.

Une offre GPS solide

Avant d’attaquer les virages des magnifiques routes locales, concentrons-nous sur la connectivité de cette nouveauté, un bon exemple de ce que propose un constructeur généraliste aujourd’hui. La finition haut de gamme Shine s’affiche à 21 250 € avec le plus petit moteur essence 3 cylindres de 110 chevaux, suffisant, agréable et économe avec 4,9 l/100 km en moyenne. Elle inclut de série le Connect Box (carte SIM avec data, appel d’urgence et assistance) et le Connect Nav avec écran tactile de 7 pouces.

Cela comprend un système de navigation connectée TomTom avec une vraie info trafic (en ligne et pas avec le basique système TMC qui passe par la bande FM) et un affichage 3D, la reconnaissance vocale, et 3 ans de services Connect Nav incluant les stations-service avec prix du carburant, les parkings disponibles, la météo et la recherche locale, le tout avec la connexion de la carte SIM embarquée, valide sur toute l’Europe. L’annonce des zones de danger (en clair, des radars) est, elle, une option payante dès le début (99 € pour 1 an ou 199 € pour 3 ans !).

La mise à jour de la cartographie (4 fois par an, gratuite à vie) peut être faite chez un concessionnaire bien sûr, mais aussi au moyen d’une clé USB sur laquelle on charge les infos depuis son espace client MyCitroën. De quoi profiter d’un guidage efficace à l’usage et bien actualisé, même si sur notre trajet, pourtant prévu par Citroën, un rond-point déjà ancien manquait dans la cartographie de bord

Pratique, une fonction « localiser mon véhicule » permet de conserver en mémoire la dernière position connue sur l’appli MyCitroën à charger sur son smartphone.

Recharge sans fil et Android Auto à bord

La connectivité d’un smartphone avec mirroring (reproduction de son écran sur l’écran de bord) est rassemblée sous le nom Mirror Screen qui inclut la compatibilité Android Auto, Apple CarPlay et, de manière plus anecdotique, MirrorLink, qui ne concerne que quelques modèles HTC, Huawei, Samsung et Sony. Il suffit de brancher avec un câble USB son smartphone équipé de l’appli Android Auto pour intégrer sur l’écran de bord Google Maps, Deezer ou Spotify et y accéder par une commande tactile simplifiée ou vocale. Reste que les applis incluses dans Android Auto sont toujours très limitées.

D’autre part, une fonction de messages rapides SMS propose tout une liste d’excuses pour ne pas répondre ou faire patienter, comme « rappelez-moi » ou « je serai en retard », conclu par « envoyé depuis ma voiture ». Malin. Citroën a prévu d’autres applications spécifiques dans un portail connecté mais… cela n’est pas encore opérationnel au moment du lancement.

La plupart des commandes passent par l’écran de contrôle 7 pouces : radio, téléphonie, système de navigation bien sûr, mais aussi climatisation, ce qui est agaçant à l’usage. Car en automobile, on doit pouvoir accéder à ce type de fonctionnalité d’importance très directement et côté réactivité, même si l’écran capacitif est correct, il remplace difficilement un bon vieux bouton physique. Une question de goût et d’habitude, certes. La radio, elle, peut être contrôlée directement sur le volant au moyen de boutons et molette intégrés. De manière générale, la logique des menus d’info-divertissement, l’accès aux différents réglages manquent de clarté et on se retrouve à pester car une commande n’a pas été prise en compte (il fallait une confirmation à deux niveaux) ou un menu est difficile à trouver. Peut mieux faire.

Le kit mains-libres Bluetooth, les prises USB et 12 volts sont intégrés de série. Mais pour ajouter un chargeur sans fil Qi, il faut avoir pris un pack complet sur la version Shine, ajoutant le très efficace affichage tête haute couleur et une meilleure sono, pour la « modique » somme de 650 €… Enfin, regrettons que la dashcam connectée de la petite C3 n’ait pas été reprise ici.

Bonne à tout faire

Pour le reste, il s’agit d’une voiture moderne et assez confortable, dont la conduite a tout d’une voiture et rien d’un 4×4 (elle ne propose que la traction avant de toute façon). Le volume à bord est remarquable pour sa petite taille de 4,15 m et suffit pour une petite famille, le coffre très modulable peut recevoir des objets longs une fois le siège avant rabattu (pratique pour Ikea) et les petits espaces de rangement sont nombreux.

Mais surtout, elle propose un vrai concept de design, en harmonie entre l’extérieur et l’intérieur, ce qui en fait une petite auto sympathique à vivre. Avec 90 combinaisons de couleurs possibles, il y a de quoi composer une version vraiment à son goût. Les équipements technologiques sont de bon niveau avec l’aide au parking semi-automatique, le freinage d’urgence automatique en ville, la lecture des panneaux de signalisation pouvant régler le limiteur/régulateur de vitesse en conséquence (attention aux erreurs de lecture…) ou l’alerte de perte d’attention.

Reste son interface qui offre une expérience utilisateur encore trop décevante qui agacera son public, qu’il soit geek ou pas. Mais le groupe PSA a embauché encore plus de spécialistes dans ce domaine que de personnel en design intérieur, voilà qui est de bon augure pour les futurs développements.


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