Non, une voiture électrique ne pollue pas autant qu’une essence ou une diesel

Fin du débat

 
L’ONG bruxelloise Transport et Environnement publie avec Libération un outil en ligne permettant de comparer le degré de pollution des voitures électriques face aux thermiques. En moyenne, les véhicules électriques polluent deux à trois fois moins.
voiture electrique moins polluante
Les voitures électriques sont deux à trois moins polluantes que les essence et diesel // Source : Unsplash – Vlad Tchompalov

Fin du débat entre les pro et anti électrique. Alors que le marché se développe à une vitesse folle — d’ici 2030 le nombre de voitures électriques devrait être multiplié par trente rien qu’en Europe — ses détracteurs laissent entendre que les véhicules électriques polluent autant, voire plus que les essences ou diesel.

À l’origine de cette idée, une étude de l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) publiée en 2016. Ce que certains oublient, c’est que l’Ademe est revenue sur cette étude en 2017 avec de nouvelles données contredisant la première étude. Elle concluait alors :

En France, les émissions de gaz à effet de serre induites par la fabrication, l’usage et la fin de vie d’un véhicule électrique sont actuellement deux à trois fois inférieures à celles des véhicules essence et diesel.

Les voitures électriques deux à trois fois moins polluantes que les thermiques

Face à ces conclusions, les plus sceptiques arguaient que la pollution générée par la production d’électricité, comme le charbon dans certains pays d’Europe, était plus importante. Or, ce critère n’était pas pris en compte dans l’étude de l’Ademe.

Qu’à cela ne tienne. L’ONG bruxelloise Transport et Environnement publie avec Libération un outil de comparaison prenant en compte tous les critères de pollution. Pour effectuer ses calculs, l’ONG prend en considération les émissions de gaz à effet de serre par carburant basées sur des tests en condition réelle et non en laboratoire. Elle prend également en compte les émissions causées par l’extraction des métaux nécessaires, par la construction des véhicules et par leur transport.

Les résultats sont sans appel. Pour un véhicule de taille moyenne (Volkswagen Golf, Renault Mégane, Peugeot 308), un modèle électrique acheté en 2020 pollue 54 % de moins qu’une essence et 50 % de moins qu’une diesel sur toute sa durée de vie (250 000 km).

Ces chiffres supposent une fabrication en Chine où l’électricité est produite à plus de 60 % par des centrales à charbon (très polluantes) et une circulation en Allemagne où l’électricité est aussi générée en partie par le charbon (28 %).

Si la voiture roule en France, une voiture électrique est alors 74 % moins polluante qu’une essence (72 % pour le diesel). Ceci s’explique tout simplement par le modèle français reposant principalement sur le nucléaire et le renouvelable qui permettent de produit de l’énergie pauvre en carbone. Dans le pire des scénarios (circulation en Pologne, où la production d’électricité repose principalement sur le charbon), un véhicule électrique reste 28 % moins polluant qu’un modèle essence ou diesel.

L’ONG Transport et Environnement explique dans les colonnes de Libération que ces chiffres s’expliquent par l’efficacité énergétique des véhicules électriques. « Les voitures électriques perdent seulement 10 % de leur énergie dans leur moteur, alors que les moteurs à combustion internes perdent, eux, 70 % de leur énergie dans le moteur », précise-t-elle.


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